Mai 23, 2006 - Côté professionel    No Comments

Fil rouge


Je n’ai jamais eu à proprement parlé de plan de carrière. Celle ci est la résultante d’un choix de vie qui mêle étroitement, à chaque fois que c’est possible, la vie professionnelle et « la vie tout court ».Issu de ce qui s’appelait encore « l’Ecole Normale d’Instituteurs » j’ai en fait exploré plusieurs facettes du métier d’enseignant et au final exercé plusieurs professions différentes.Ma « carrière » est le fruit d’une succession de missions limitées dans le temps mais dont la cohérence résulte dans le fait que chacune est la résultante directe de la précédente. Autrement dit chaque expérience m’a permis d’acquérir des compétences nouvelles que je réinvestissais dans la suivante. Des incursions fréquentes dans le monde associatif ont contribué à élargir mon horizon.Activités professionnelles et activités associatives : sans jamais négliger les premières, j’ai toujours gommé, du moins dans mon esprit la frontière entre les deux. C’est ainsi que j’ai pu constituer le bagage qui m’a permis de cheminer professionnellement, un peu comme une boule de neige que l’on pousse devant soi et qui grossit au fur et à mesure que l’on avance…JPEG - 1.7 koUn fil rouge cependant demeure. Il se trouve que, par un concours de circonstances, je suis devenu très tôt« directeur d’école ». Le poste de Sofia, bien que très mal payé et assorti d’un statut administratif pour le moins bancal était un poste de directeur. Par la suite, conforter cette position m’a permis d’acquérir un profil utile pour repartir àl’étranger et plus tard pour obtenir un logement de fonction à notre retour en France. Alors intérêtpurement matériel ??Non, pas seulement, j’ai fini par m’installer dans la peau du directeur d’école et cela est devenu tout simplement « mon » métier. Un métier exigeant, passionnant qui occupe l’esprit et qui a suscité mon action auquotidien.Pourtant un boulet est attaché à cette profession.Directeur d’école c’est exercer un métier complexe et qui génère une activité un plein temps mais à cette tâche chronophage s’ajoute la responsabilité d’une classe. Or pour n’importe quel instituteur, la classe constitue l’élémentessentiel, le « reste » passe nécessairement au second plan. Autrement dit le temps manque pour accomplir avec sérieux son travail de directeur et c’est un grand écart permanent qui s’institue progressivement entre la classe et la direction.L’activité de direction est ressentie comme une activité coupable si elle empiète sur la vie de la classe. C’est une image qui vous est renvoyée par les collègues : à Ecully, j’avais 9 classes et un quart de décharge, je me souviens parfois des réflexions des collègues le jour où je n’avais pas les enfants « puisque tu ne travailles pas aujourd’hui, tu pourrais me faire … » « Puisque tu ne travailles pas aujourd’hui »… et bien oui, le seul le vrai travail c’est la classe, le reste …Mais il n’est même pas besoin des autres , on finit soi même par culpabiliser de manière plus ou moins inconsciente…Une première fois j’ai tranché, abandonné la direction d’école pour travailler à l’OCCE. Après cinq années j’ai souhaité tourner la page, revenir au terrain. Inévitablement j’ai retrouvé une direction d’école. Par un concours de circonstances ce fut de nouveau l’étranger. Franchement je n’y croyais guère, les services rendus s’oublient vite dansl’administration, cela faisait dix ans que j’avais quitté ce qui, à l’époque, n’était même pas encore l’AEFE . La situationparticulière du poste d’Ankara en faisait un poste délicat dans ces cas là on fait appel aux vieux chevaux…C’est durant cette mission que j’ai pris la décision de trancher une bonne fois pour toute dans le dilemme entre la classe et la direction.Privé de statut la direction n’est qu’une fonction, les chances de voir évoluer la situation sont minces. Il existe bien des postes complètement déchargés mais ils ne s’obtiennent que sur les critères d’un barème fondé sur l’ancienneté… il suffit d’attendre d’être à un ou deux ans de la retraite… formidable motivation s’il en est…Alors il ne reste que deux options franches : reprendre une classe à part entière ou bien devenir chef d’établissement dans le second degré…Abandonner le premier degré n’est pas une décision aisée à prendre. Pourtant j’avais déjà fait plusieurs incursions dans le collège et le lycée. En tant qu’enseignant j’avais assuré des cours de français et surtout d’histoire géographie comme répétiteur des cours du CNED. Durant ma mission à l’OCCE j’avais eu de nombreuxcontacts avec des chefs d’établissements pour régler avec eux des problèmes de droit et decomptabilité.Encore une fois je me suis heurté à des difficultés administratives, mes années de directeurs à l’étranger ne pouvant être prises en compte… Pas très logique quand on sait qu’un directeur d’école à l’étranger exerce ipso factoplus de responsabilités qu’en France, qu’il peut même et c’était mon cas, exercer comme « faisant fonction » de chefd’établissement.Pourtant je me suis présenté deux fois au concours. par deux fois j’ai été admissible, par deux fois j’ai échoué à l’oral. je détaillerai dans un nouveau billet l’analyse que j’ai faite de mes échecs.Pourtant je n’ai pas encore renoncé, je m’étais au départ fixé trois tentatives… il m’en reste une.A moins que …A moins que je continue de pousser ma boule de neige…Obtenir la direction d’un CDDP pourrait constituer une alternative qui au final me motive au plus haut point : exploiterdifférentes compétences acquises dans les domaines de l’animation d’équipes, d’animation culturelle, de gestion, dans les relations avec les collectivités locales… Tout ceci au final me permettrait de boucler la boucle…Entretien le 8 juin pour la direction du CDDP de la Corrèze…C’est bientôt la coupe du monde de foot et la balle est dans mon camp !

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dacosavoile

 
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