Juin 5, 2014 - Côté professionel    1 Comment

Le MOOC et les trois boites de soupe…

Lorsque j’étais étudiant, pour me faire quatre sous, j’avais travaillé un été dans une usine agroalimentaire du sud de la France qui produisait des soupes de légume en boites.

Petit boulot, peu qualifié, où il s’agissait de trouver dans l’usine la « bonne gâche », le poste le plus tranquille, le moins fatiguant … le plus peinard.

Parmi ceux où j’avais été affecté il y en avait un qui semblait particulièrement répondre à ce » cahier des charges »…

C’était tout simple : une machine emballait sous blister trois boites de conserve de soupe pour réaliser un lot promotionnel. Pour ce faire, il suffisait de saisir trois boites sur une palette posée à côté de la machine puis de les déposer sur un tapis roulant devant soi qui conduisait les trois boites ainsi alignées sous un tunnel où elles étaient automatiquement enrobées dans un film plastique. A l’autre bout de la chaine un autre opérateur se saisissait des lots ainsi réalisés, les déposait et les empilait sur sur une autre palette. Simple, peu fatigant, reposant … Peinard…

Oui mais…

Le tapis se déroule lentement, on a donc tout le temps de le garnir de ces fameuses  trois boites. Mais voilà, ce fichu tapis ne s’arrête jamais sauf normalement quand la palette est vide et qu’il faut en apporter une autre. La tache est répétitive et l’effort musculaire modéré. Tout semble aller bien… du moins au début.

Le temps s’écoule à une vitesse désespéramment lente. La pensée vagabonde, les gestes s’enchainent de manière répétitive, les boites défilent. Un coup d’œil à la pendule, horreur, il ne s’est écoulé que trois minutes ! Le regard s’attarde sur l’horloge et la chaine avance, vite il faut remettre des boites manquantes reprendre le rythme. Alors inévitablement  se produit l’inévitable, un nouveau regard, un nouveau retard, la chaine se dégarnit, il faut accélérer, forcer la cadence, combler le retard, le trou s’agrandit et patatras une boité finit pas se mettre en travers de la chaine. Pas moyen de la rattraper alors, horreur, dans le tunnel le film plastique se coince, la machine s’arrête, un avertisseur sonore se déclenche et l’on voit  débouler le contremaître qui arrive au trot et c’est parti pour une bonne engueulade !

Un peu le syndrome des Temps Modernes de Chaplin !

Et bien le MOOC c’est un peu ça ! Au début tout va bien, première semaine on enchaine cours, exercices, compléments. On garde le rythme sur la deuxième mais la troisième on commence à prendre du retard, on fait juste un bout du programme et voilà déjà la quatrième. Alors quand arrive la cinquième c’est un peu le bazar, le travail n’est pas réalisé correctement. Une vidéo visionnée par ci , un exercice par là, on se dit que l’on va reprendre calmement du début mais on tombe par erreur sur la solution de l’énigme de la semaine précédente…

Bref tel le Charlot moyen du MOOC me voila emberlificoté dans la machine…

 

1 Comment

  • Bonne tentative merci pour l’avertissement je redoutais ça pour ma pomme

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dacosavoile

 
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