Browsing "Côté professionel"
Fév 3, 2009 - Côté professionel    No Comments

Etat de l’école en 2008

Lu sur :

Le 13 janvier 2009 paraissait sur le site du gouvernement le rapport qu’on attendait depuis octobre: « L’état de l’école 2008 ».Issue du gouvernement, cette publication est réalisée pour justifier les mesures entreprises par notre ministre. Elle est toutefois instructive à bien des égards.Jetons un oeil sur deux points: les difficultés de lecture des jeunes et l’évolution du coût de l’enseignement du premier degré.Mais vous trouverez aussi dans ce rapport les synthèses des études internationales, et tout ce qui concerne le second degré (coût, conditions d’accueil, pourcentages de diplômés, etc.)12% d’élèves en difficulté de compréhensionhommes et femmes de 17 ans ou plus, de nationalité française, qui ont participé à la journée d’appel de préparation à la défense (JAPD) : »En 2007, 78,2% des jeunes d’environ 17 ans sont des lecteurs habiles. En revanche, 12% rencontrent des difficultés de compréhension. Pour une partie d’entre eux -4,9% de l’ensemble- ces difficultés sont très importantes.Les compétences en lecture ont été évaluées, en 2007, auprès des 800 000 jeunesL’évaluation révèle également l’existence de lecteurs médiocres -9,8% des jeunes. De 2004 à 2007, la proportion de jeunes en difficulté de lecture lors de la JAPD est passée de 11% à 12%. »L’enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) en 2001, qui évalue les compétences en lecture des jeunes de l’OCDE en fin de quatrième année d’école obligatoire (CM1) avait mis la France en position médiane. L’enquête de 2006 confirme cette position.Ce qui ressort de cette étude de façon inquiétante, c’est que les élèves français manquent d’assurance: quand ils hésitent, ils s’abstiennent de répondre (pour 16% d’entre eux si la réponse exigée risque d’être longue). Ce fait est corrélé au peu de valeur qu’ils s’accordent: ils pensent que les Français se classeront en 42e position sur 45, alors que c’est loin d’être la réalité. »L’état de l’école 2008″ montre que les jeunes les plus en difficultés (4,9% de l’ensemble) souffrent de lacunes importantes en vocabulaire. Le linguiste Alain Bentolila, qui avait remis en mars 2007 un rapport sur le langage à monsieur de Robien, avait fait le même constat et prônait les « leçons de vocabulaire » dès la maternelle, introduites dans les programmes de 2008.Par rapport à ses voisins, la France a des classes chargéesDans les années 70, les écoles maternelles françaises comptaient en moyenne quarante élèves, moyenne actuellement descendue à vingt-six par classe. En élémentaire: vingt-six en 1970, vingt-trois jusqu’en 2003, un peu plus de dix-neuf en 2006.La France se situe pourtant dans le peloton de queue des pays de l’OCDE: il n’y a que onze élèves en moyenne par classe en Italie, douze en Suède, treize en Espagne. Nos différents ministres de l’Education nous ont souvent dit que la baisse des effectifs n’intervenait que très peu sur la qualité de l’enseignement. (Voir le diagramme.)Nombre moyen d'élèves par enseignant dans l'enseignement élémentaire, 2006 (OCDE).Une expérimentation temporaire a même été menée dans une centaine de cours préparatoires défavorisés en 2002, par la réduction des effectifs à douze élèves. Résultat? Un score un peu meilleur pour ces élèves, mais qui se trouve gommé en CE1. Précision: dans ce CE1, l’effectif était redevenu normal! L’éducation n’est pourtant pas affaire d’expérimentations éphémères, mais d’efforts au long cours…Le coût d’un écolier français« Entre 1980 et 2007, la dépense d’éducation a crû en moyenne au même rythme que la richesse nationale (soit de 2,2 % par an). » La dépense moyenne par élève a augmenté de 79% dans le 1er degré et de 63% dans le second degré.La part de l’Etat dans ces dépenses: 61,2%, des collectivités territoriales: 22,8%, des ménages: 7,7%, entreprises: 6,5%, autres administrations publiques et CAF: 1,8%. (Voir le diagramme.)Dépense d'éducation par rapport au PIB(OCDE).La dépense par élève en France est légèrement supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE. Elle reste très supérieure à la dépense de pays comme l’Italie ou l’Espagne qui   pourtant ont en moyenne beaucoup moins d’élèves par classe.L’enseignement dans des classes à effectifs plus légers ne serait donc pas si coûteux?A lire aussi:Le rapport « L’état de l’école 2008 »L’enquête PIRLS sur les compétences en lecture des jeunes de l’OCDELe rapport sur le langage du linguiste Alain BentolilaTous les articles de Rue89 sur l’éducation

Fév 3, 2009 - Côté professionel    No Comments

La répartition de la dotation horaire globale d’un EPLE relève de la compétence exclusive du conseil d’administration (TA de Lille)

La répartition de la dotation horaire globale d’un EPLE relève de la compétence exclusive du conseil d’administration (TA de Lille)

« La répartition de la dotation horaire globale en heures d’enseignement mise à la disposition de l’établissement par l’autorité académique relève de la compétence exclusive du conseil d’administration, dont la décision est exécutée par le chef d’établissement », énonce le tribunal administratif de Lille (Nord) dans un jugement du 18 septembre 2008, dans une affaire qui oppose le rectorat à deux élus représentant les personnels enseignants au sein du conseil d’administration d’un lycée de Tourcoing. Ce jugement, qui affirme la primauté du vote du CA sur l’avis du chef d’établissement, est inédit dans la jurisprudence. Le rectorat n’a pas fait appel de cette décision.

Chaque année, en janvier et février, les conseils d’administration des collèges et lycées débattent de la meilleure manière de répartir, à la rentrée de septembre, les moyens alloués par le ministère de l’Éducation nationale et signifiés par le rectorat. Il s’agit de traduire une enveloppe globale d’heures – la dotation horaire globale – en tableau de répartition de moyens par discipline, en fonction des priorités pédagogiques et éducatives de l’établissement.

L’affaire jugée ici par le tribunal administratif de Lille porte sur la valeur du vote du conseil d’administration: le chef d’établissement est-il tenu de respecter ce vote ou peut-il s’en affranchir pour proposer un autre tableau de répartition de moyens au rectorat ?

TROIS ANS ET DEMI DE PROCÉDURE … Le 22 février 2005, le conseil d’administration du lycée Colbert de Tourcoing vote un tableau de répartition des moyens (TRMD) par discipline qui se démarque du projet présenté par le chef d’établissement. Au lieu de supprimer six postes et d’en créer deux, le CA décide de supprimer trois postes, la dotation horaire globale imposant le retrait de 54 heures (trois fois 18 heures). Or, le proviseur, estimant que l’avis du CA n’est que consultatif, transmet au rectorat un TRMD ne correspondant ni au projet qu’il avait initialement proposé ni au projet adopté par les élus. Ce nouveau tableau se traduit dans les faits par la suppression de cinq postes, sans nouvelle création. Deux élus enseignants du conseil, représentant le Sgen-CFDT et le Snes-FSU, l’apprennent après la tenue du comité technique paritaire. Ils écrivent au rectorat le 7 mars 2005 pour demander que soit respecté le vote du CA.

N’obtenant pas de réponse, ils sollicitent le 18 mars 2005 un recours gracieux du recteur.Comme le rectorat reste silencieux, les deux élus déposent en juin 2005 deux recours sur le fond au tribunal administratif de Lille, l’un contre la décision du proviseur, l’autre contre celle du recteur.

L’audience a eu lieu le 5 septembre 2008 et le jugement rendu le 18 septembre. Le tribunal administratif annule le TRMD validé par les autorités académiques, s’appuyant sur le décret 85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements publics locaux d’enseignement.

« En fixant un tableau de répartition des moyens par discipline distinct de la répartition décidée par le conseil le 22 février 2005, le chef d’établissement, incompétent en la matière, a méconnu les prérogatives de ce dernier, telles que définies par les articles 2, 8 et 16 du décret du 30 août 1985 », estime le président du tribunal administratif. Comme « la décision en date du 3 mars 2005 par laquelle le chef d’établissement du lycée Colbert a établi le tableau de répartition des moyens par discipline est illégale », elle est « annulée ».Tribunal administratif de Lille, 18 septembre 2008, 0503854.

Jan 29, 2009 - Côté professionel    No Comments

Les enseignants, les personnels de direction et leur rapport au monde

Le site de l’ESEN : l’Ecole Supérieure de l’Education Nationale offre une mine de ressources pour la formation des personnels d’encadrement.Parmi celles ci, il est possible de visionner, télécharger, podcaster toute une série de conférences.J’ai trouvé littéralement « lumineuse » cette intervention de Jean Pierre Obin, inspecteur général…« La présente conférence de Jean-Pierre OBIN ouvre un séminaire des personnels de direction stagiaires 2e année sur le thème de la « mobilisation des équipes éducatives ». Il propose une réflexion sur la différence de perception du monde professionnel des enseignants et des personnels de direction. Il aborde leurs rapports au temps,  à l’espace, au savoir, à l’autorité et à la société. »

Ecouter la conférence :

[audio:http://chronos.campus.univ-poitiers.fr/esen_podcast/mp3/obin/jp_obin_enseig.mp3]

Télécharger

Nov 4, 2008 - Côté professionel    No Comments

Concours personnel de direction

et c’est reparti pour un tour ……

Lors de l’inscription, les candidats déposent un dossier de présentation, qui sera transmis aux membres du jury avant la date de l’épreuve orale.Le dossier comporte obligatoirement :un curriculum vitæ de 3 pages dactylographiées au plusun rapport d’activité établi par le candidat, de 5 pages dactylographiées au plus, décrivant son activité professionnelle et faisant état des indications sur la part prise, notamment :- dans les activités d’une équipe pédagogique, disciplinaire ou pluridisciplinaire- dans des expériences ou des recherches pédagogiques- dans des sessions de formation, comme formateur ou stagiaire- dans le fonctionnement du centre de documentation et d’information (CDI), des clubs, du foyer socio-éducatif ou de la maison des élèves, plus généralement dans la vie collective de l’établissement- dans l’organisation des relations avec les parents d’élèves- dans toute forme de la vie associativeune lettre de motivation du candidat, limitée à 3 pages dactylographiées : à partir de son expérience professionnelle, le candidat doit montrer son aptitude à remplir les missions et exercer les fonctions postuléescorrespondant aux emplois mis au concoursles deux dernières appréciations et évaluations dont il a fait l’objet
Oct 20, 2008 - Côté professionel    No Comments

Ma petite collection de râteaux !

Je n’aime pas trop le mot de carrière, il sous entend un plan, une stratégie pré-établie, des batailles opiniâtres et des arguties pour parvenir au but . Je lui préfère le terme de « parcours professionnel« .Parcours, itinéraire semé d’embûches de fausses directions, d’aiguillages grippés voici la source de cette série de fins de non recevoir qui constitue ma petite collection de râteaux !Lorsque je présente ma candidature à l’occasion d’un entretien professionnel je m’efforce de démontrer que, loin d’être un assemblage hétéroclite d’expériences diverses et variées, mon parcours est en fait le résultat d’une suite logique et cohérente d’évènements professionnels. Chacune de mes missions, un mot que j’aime, est toujours la conséquence de la précédente.JPEG - 19.3 koLa motivation n’était pas toujours au rendez vous, aussi à l’exception d’un seul, je ne considère pas tous ces râteaux à proprement parlé comme des échecs, ..Besoin d’avoir « deux fers au feu », bouteilles à la mer, tests pour « tâter le terrain », ils ont tous, dans un contexte différent, leur propre histoire…

Juin 7, 2008 - Côté professionel    Commentaires fermés sur L’argent à l’école.

L’argent à l’école.

Une école publique n’est pas un EPLE [1], elle ne dispose pas de la personnalité morale et juridique, elle ne dispose pas de son autonomie financière. L’école est laïque et gratuite.

Il n’y a pas d’argent dans l’école… circulez il n’y a rien à voir.

Pas d’argent pas de budget directement géré dans l’école, tout le fonctionnement de l’école repose sur la gestion du trésorier municipal et tout est théoriquement externalisé.

Pas d’argent dans l’école !

Et pourtant…. 50 000, 20 000 Euros voir beaucoup plus circulent dans toutes les écoles de manière courante.

J’ai beaucoup travaillé sur ce sujet lorsque j’étais à l’OCCE du Rhône, ces chiffres peuvent étonner, ils surprennent lesintéressés eux mêmes. « comment ? mais non nous n’avons pas autant d’argent »… J’ai souvent entendu cette réplique !

Les enseignants par définition n’ont pas de formation comptable, ils font donc une confusion entre la trésorerie qui se trouve à un instant T dans l’école et le total des sommes qui ont transité au cours de l’exercice. La mise en place d’un véritable comptabilité, le dégagement d’un compte de résultat et d’un bilan simplifié sont souvent une révélation pour les intéressés eux même.

Mais d’où vient cet argent ?

En principe pas du fonctionnement direct de l’école… encore que parfois on puisse observer des dérapages, comme on le verra plus tard

Est ce la conséquence des pratiques pédagogiques d’ un enseignement particulier, le financement de « lubies » propre à tel ou telle collègue ? Cela a pu être vrai en partie, du moins l’était-ce il y a encore quelques années.

Et bien non… Les flux d’argent dans l’école résultent désormais de pratiques institutionnelles. dans les années soixante le projet d’un adepte de la pédagogie Freinet constituait une exception qui tranchait dans le paysage de la pédagogie classique. Le projet est désormais inscrit dans le marbre des instructions officielles. or bien souvent les projets entraînent des volets financiers pour lesquels rien n’est prévu.

Le seul dispositif légal sera alors le recours à une structure associative, OCCE ou autre.

Dépourvus de toute formation les enseignants et au premier chef les directeurs d’école peuvent très vite se retrouver dans des positions délicates au regard de la loi. cette situation est aggravée par le flou et les erreurs qui peuvent être commis par la hiérarchie de l’éducation nationale et par les autres administrations

Durant les années où je travaillais à l’OCCE au quotidien sur ces sujets il m’a été donné d’ observer des situations pour le moins « intéressantes »..

Un premier exemple :

Une école maternelle rédige un projet d’école dont un des volets prévoit un travail basé sur le théâtre. dans le cadre de ce projet, les enfants préparent toute l’année un spectacle qui sera joué en fin d’année. Pour aider l’équipe enseignante, un acteur est recruté pour effectuer un travail de mise en scène. Ce vacataire est rémunéré pour ce travail.

- premier point : le projet écrit, détaillant tous les aspects est dûment validé par l’inspection

- deuxième point : la commune, en l’occurrence la ville de Lyon verse une subvention destinée à la rémunération de l’acteur sur le compte de la coopérative-troisième point : la directrice paye le « salaire » …

Le projet « roule »… oui mais…

La collègue directrice, en toute bonne foi, se trouve en position d’employeur au noir… Aucune démarche légale n’ayant été effectuée,l’URSAFF est en droit de requalifier le contrat, ou plutôt l’absence de contrat, en CDI… avec toutes les conséquences que cela peut avoir…

La collègue « tombait des nues » pensant être dans son bon droit, projet validé par l’administration, subvention allouée…

Heureusement dans ce cas la coopérative était affiliée à l’OCCE, nous avons régularisé la situation : procédéà la signature d’un CDD, effectué toutes les déclarations auprès des organismes sociaux, de la médecine du travail…

Découverte pour la collègue des « charges patronales…

Découverte du monde réel, du coût » exorbitant » des charges sociales … découverte de la position d’employeur… de la vraie vie… de l’entreprise …

Choc culturel … on devient un « salaud de patron »…

Le rapport des enseignants à l’argent est complexe. L’argent dans l’école gratuite est un sujet tabou l’argent corrompt, « c’est sale »… Alors quand il s’agit de gérer, tout devient complexe car au non dit, s’ajoute le vide sidéral institutionnel : pas de formation pas de conseils pas de temps pour accomplir cette tâche.

Tout naturellement c’est sur les directeurs qu’échoue cette charge.

La comptabilité de l’école va donc devoir s’appuyer sur une structure associative laquelle est très souvent de type coopérative OCCE.

De fait l’école se retrouve dotée de sa propre structure financière et comptable.

Mais le gestionnaire s’il est directeur ne l’est jamais « es qualité », ce n’est pas monsieur le directeur qui est responsable des comptes c’est » monsieur X « mandataire adulte de la coopérative OCCE ou monsieur le président de la structure associative rattachée à l’école ;

Concrètement tout se passe au coeur même l’école on plonge dans une totale schizophrénie…

Une fois la structure en place la collusion avec la structure légale est parfois évidente. Pour des raisons de simplification de gestion il est parfois tentant de transformer des subventions pour projet en subvention totale de fonctionnement.

J’ai tout vu dans ce domaine…

Cela commence avec la notion de subvention de « crédits libres » qui peut en fait couvrir de réelles subventions de fonctionnement, cela peut être un versement pour régler des factures de téléphone.

J’ai même vu le plus extraordinaire et qui montre encore une fois la confusion qui peut s’opérer au niveau de l’administration :

Des communes qui versent intégralement les crédits de fonctionnement pédagogique sur les comptes de la coopérative.

On plonge dans l’illégalité la plus totale, puisque le directeur qui gèrent ainsi son école se trouve placé en position de gestion de fait. [2]

Mais j’ai vu mieux encore si l’on peut dire :

Une commune du Beaujolais verse la subvention à la coopérative, ce versement est assorti d’une convention et … accrochez vous au bastingage cette convention est dûment visée par la préfecture du Rhône

Comment voulez vous que les enseignants s’y retrouvent

[1]Depuis la loi de décentralisation du 22 juillet 1983, les collèges et les lycées sont définis comme étant des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). Ils disposent donc, de par la loi, de la personnalité morale et d’une autonomie dans des domaines que le décret du 30 août 1985 précise. Le conseil d’administration (CA) de l’EPLE prend les décisions relevant de ces domaines d’autonomie et le chef d’établissement  » en tant qu’organe exécutifde l’établissement exécute les délibérations du CA « . Cette situation est donc complètement différente, par exemple, de celle des écoles élémentaires où toutes les décisions sont prises au nom de l’État, le conseil d’école se contentant de donner un avis. Les lycées et collèges se trouvaient dans une situation analogue à celle des écoles aujourd’hui avant les lois de décentralisation du début des années 80

[2] LA GESTION DE FAIT

La gestion de fait s’applique, selon l’article 60-XI de la loi de finances n°63-156 du 23 Février 1963, à  » toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public ou sans agir sous contrôle et pour le compte d’un comptable public, s’ingère dans le recouvrement de recettes affectées ou destinées à un organisme public… « , ou  » reçoit ou maniedirectement ou indirectement des fonds ou valeurs extraits irrégulièrement de la caisse d’un organisme public »…1- La gestion de fait nécessite donc la réunion de deux conditions :

- le gestionnaire de fait n’avait pas la qualité de comptable public ;

- le gestionnaire de fait s’est ingéré dans le recouvrement des recettes, ou a reçu ou manié irrégulièrement des fonds publics,

2- La constitution d’une gestion de fait assimile le gestionnaire de fait à un comptable public ; il doit donc rendre compte de sa gestion dans les mêmes conditions qu’un comptable patent. Pour ce motif, le juge compétent pour déclarer la gestion de fait est le juge des comptes (Chambre Régionale des Comptes pour les collectivités locales).

La jurisprudence des Chambres Régionales des Comptes appliquée aux associations, en ce qui concerne la gestion de fait, applique les orientations suivantes :

-il y a gestion de fait lorsque le versement d’une subvention à une association constituait un mandat fictif :l’objet réel de la subvention diffère de celui qui est annoncé, et vise à payer des dépenses irrégulières (indemnités au personnel, par exemple) ;

- il y a gestion de fait lorsque l’association :

exerce en réalité la gestion déléguée d’un service public sans en avoir la qualité. Le Conseil d’Etat a admis que lescollectivités puissent déléguer la gestion de services publics, même administratifs. Mais il est indispensable, en ce cas, qu’une convention soit signée entre les parties.

En l’absence de convention, les Chambres Régionales des Comptes recherchent la qualification de service public de l’activité exercée par l’association.

Elles cherchent également à déterminer le degré de dépendance de l’association par rapport à la collectivité, parl’application de la méthode dite  » du faisceau d’indices  » : composition des instances dirigeantes de l’association, et pouvoir des élus au sein de ces instances, affectation de personnel communal à l’association, mise à disposition de locaux ou de matériel. S’il s’avère que l’association ne constitue qu’un simple démembrement de la collectivité locale, et ne dispose d’aucun pouvoir propre ou d’aucune initiative, et qu’elle gère néanmoins sans titre un équipement ou un service public, les Chambres Régionales des Comptes peuvent juger qu’il y a gestion de fait.

gère sans titre un équipement public pour le compte de la collectivité. La jurisprudence exige au minimum la signature d’une convention à cet effet. Si la gestion ne recouvre que l’administration générale du bien, à l’exclusion de la perception de recettes, la convention suffit. En revanche, lorsqu’il y a encaissement de deniers publics par l’association, il est nécessaire de créer une régie de recettes, afin de respecter les règles de la comptabilité publique réponse à la question écrite de M.Haenel, Sénateur, J.O. débat du Sénat, 23 Mars 1989, et réponse à la question écrite de M.Dumont, Député, J.O. débats Assemblée Nationale, 6 Mars 1989).

Dans cet esprit, les CRC ont considéré comme gestion de fait l’encaissement des recettes d’exploitation d’un parc de loisirs appartenant à une commune, par une S.E.M. n’ayant passé avec la commune qu’un simple bail commercial ; celui de recettes d’exploitation de stations de sports d’hiver communales par une association ; celui des loyers de gîtes ruraux par un G.I.E. ; celui de loyers d’abris de pêcheurs pur un office municipal privé ; celui de la location d’une salle polyvalente par une association culturelle, etc… (voir article de doctrine de MM. Jean-Louis CHARTIER et Alain DOYELLE, dans l’A.J.D.A. du 20 Mars 1990).

Lorsque l’association, sans gérer un service ou un équipement public, encaisse sans titre des recettes communales .

Ainsi, il peut y avoir gestion de fait lors de l’encaissement, par une association, de recettes provenant de manifestations organisées par la commune (CRC Corse, 14 Avril 1988 : recettes d’un festival réalisé par un office de tourisme municipal et conservées par un organisateur de spectacles), ou lorsque l’association n’a pasd’existence réelle (CRC, Alsace, 20 Janvier 1987, et CRC Champagne-Ardenne, 18 Février 1988 : comités des fêtes composés d’élus et dépourvus de personnalité juridique).

En résumé, 1a seule présidence par un élu d’une association de la loi de l901 ne constitue pas, à elle seule une gestion de fait, qui sanctionne plutôt l’absence de transparence des opérations, le démembrement effectif de la collectivité, ou la gestion déléguée occulte. (voir à ce propos la réponse à la question écrite de M. Maurice ARRECKX, publiée au J.0. des débats du Sénat, le 20 Décembre 1990).

3- La Procédure de déclaration de gestion de fait peut être mise en oeuvre, soit par le comptable patent de la collectivité, tenu de les signaler au juge des comptes pour dégager sa responsabilité propre, soit par le Préfet, soit par le procureur près la Cour des Comptes, soit par la Chambre Régionale des Comptes se saisissant elle-même. Un simple particulier peut saisir le juge des comptes, mais ce dernier n’a pas alors l’obligation de statuer.

4 – Les conséquences de la gestion de fait sont de trois ordres : le comptable de fait peut se voir infliger des amendes (article 9 de la loi n°54-1306 du 31 Décembre l954), il peut être mis en débat, et, en outre, sa qualité de comptable le rend inéligible au sens de l’article L. 231-6è du code électoral.

Fév 14, 2008 - Côté professionel    No Comments

Mais au fait …

… c’est quoi un cahier journal ???

Ah maisJPEG - 1.2 ko ça mon gars, le cahier journal c’est comme le flingot du troufion, la clef à molette du garagiste le goupillon du curé de campagne… le cahier journal c’est l’instrument essentiel de l’instit… Enfin ça et le sifflet à roulette….Enfin … au siècle dernier quand on sifflait encore la fin des récrés.
Je me souviens de cette cour de récréation dans l’école Lazare Goujon de Villeurbanne où j’étais en stage pour la première fois lâché sur le terrain.
L’automne était déjà frisquet, un vent aigre balayait la cour de récré et Ludovic Morleval était encore en culotte courte. Ah tu vois me souffle l’ancien, celui là, dès qu’il met un pantalon t’es certain qu’on a la neige le lendemain…
Je me revois le premier jour de mon service de cour sortir triomphant de ma poche mon sifflet à roulette nickelé acheté dans un magasin d’articles de sport au rayon football (arbitre).  Et la sentence qui tombe : « ben te voilà équipé pour trente sept ans et demi »…
Mais revenons au cahier journal… Comme son nom l’indique c’est un cahier où l’instituteur, jour après jour prépare sa classe, note ses remarques, consigne ses préparations. C’est pour lui le fil rouge de la vie de sa classe, un instrument utile pour lui et pour un éventuel remplaçant sensé trouver là le déroulé de la vie de la classe.
Un outil indispensable, document essentiel, premier document que l’inspecteur réclame lors de sa visite… Manque de bol je n’ai jamais été foutu de remplir et de tenir un cahier journal de ma vie d’instituteur… Oh ce n’est pas faute d’avoir essayé, d’avoir testé tous les modèles possibles, petits cahiers, grand cahiers, classeurs, tentatives informatisés…
Rien à faire, je ne suis jamais arrivé à « tenir » correctement un cahier journal…Un peu comme l’ouvrier à la chaine qui peu à peu perd le rythme et que le tapis roulant va trop vite… Un jour, deux puis trois sans remplir le cahier journal. Et voilà que l’on commence à essayer de combler le retard… Ah merde qu’est ce que j’ai fait la semaine dernière, bon mardi c’est facile c’est le jour de la piscine, après voyons feuilletons les cahiers Ah oui … Et voilà que je mets à remplir … après coup, au cas où..Au cas où quoi ??? mais au cas ou l’inspecteur me demanderait mon cahier journal, car c’est bien ce qu’il me demanderait en premier, non ??? Alors ai-je été un mauvais maître ?
Finalement je ne crois pas… J’ai toujours eu un mal de chien à mettre la pédagogie en équation, à rentrer dans le cadre étriqué d’un emploi du temps minuté…
J’ai toujours vécu la pédagogie comme un art. Quelque chose de profondément ancré au fond de moi. Oh je savais très bien où je voulais aller, où je voulais amener la petite troupe qui m’était confiée chaque année.
Le programme on allait se le fader et on se le fadait et même davantage mais faire rentrer ça dans un cadre rigide … bernique je n’y suis jamais arrivé. Progression, programmations, but à atteindre, oui. Mais le chemin pour y arriver pouvait être tortueux ou étonnamment court … Alors le cahier journal …
Fév 11, 2008 - Côté professionel    No Comments

Le SCEREN à la croisée des chemins

JPEG - 3.7 koAu sein du réseau SCEREN le constat est sans appel : les médiathèques des CRDP et CDDP sont de moins en moins fréquentées par les publics enseignants.Inutile de chercher bien loin le « coupable », c’est bien sûr le réseau internet qui est montré du doigt ! Pourquoi prendre la peine de se déplacer dès lors que quelques clics de souris suffisent pour vous fournir une masse d’informations livrée directement sur votre ordinateur ?

Mieux encore, l’émergence de communautés d’enseignants auteurs de ressources pédagogiques libres et mutualisées mettent à disposition de l’internaute quantité de supports documentaires. Le réseau Sesamath est à cet égard un exemple particulièrement édifiant.

JPEG - 40.3 koPourtant au delà de l’apparente simplicité du clic de souris sésame délivrant instantanément un flot d’informations, un constat vient rapidement tempérer ce bel enthousiasme. Tenant compte de l’adage qui affirme que « trop d’informations tue l’information » il apparaît que la masse de ressources brutes se révèle à l’usage délicate à exploiter. Un tri, une recherche de pertinence et une validation s’avèrent indispensable. En somme se dégage la nécessité d’une ligne éditoriale cadrant l’offre documentaire et assurant une validation pédagogique des contenus.Au delà d’une certaine « ivresse » du tout, tout de suite, librement et gratuitement se dessine la nécessité d’accompagner la ressource d’une certaine forme de validation et permettre son exploitation raisonnée par l’enseignant. C’est donc une professionalisation de l’édition numérique pédagogique qui semble devoir s’imposer y compris pour les communautés d’enseignants auteurs.Le SCEREN se trouve à la croisée des chemins, éditeur public, producteur et fournisseur de ressources pédagogiques il se doit de réussir le virage du numérique. Se pose alors le délicat problème de mutation des lieux physiques que constituent les médiathèques, doivent elles perdurer telles quelles, disparaître au profit de lieux numériques ou amorcer une mutation ?Au delà du problème des médiathèques se juxtapose celui des librairies. En effet la « cyber-librairie », boutique en ligne du SCEREN, entrera en service dans le courant de ce mois de févier. Si la cyber librairie confirme de fait l’omniprésence du livre comme vecteur incontournable de la connaissance, cette nouvelle forme de commerce en ligne frappe un nouveau coup sur le lieu physique que constitue la médiathèque / librairie du réseau SCEREN.

C’est donc la définition d’un nouveau modèle économique qui se profile, celui de l’économie numérique défi auquel se trouve également confronté le secteur commercial de l’édition.C’est pour tenter de répondre à toutes ces questions que l’ensemble des cadres du SCEREN étaient réunis ces 29,30 et 31 janvier dernier à Chasseneuil Du Poitou, au siège du CNDP, à l’occasion d’un séminaire national.

Une mutation profonde et structurelles affectant les méthodes, les pratiques, les métiers et les lieux physique s’amorce au sein du SCEREN afin de permettre au réseau de remplir sa mission d’accompagnement au service des équipes éducatives.

Pages :«12345678»

dacosavoile

 
%d blogueurs aiment cette page :