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Fév 7, 2009 - Côté professionel    No Comments

Etude sur les personnels exerçant dans le dispositif culturel français à l’étranger.

Analyse de la situation actuelle dans le but de lister les catégories (1) dans lesquelles sont placés les enseignants exerçant hors de France.En préambule il convient de rappeler quelles sont les missions assignées aux enseignants exerçant à l’étranger et dans quels cadres ils les exécutent.A – Les missions assignées à ces personnels:On peut relever deux grandes missions à priori distinctes :

  • assurer la scolarisation des élèves français à l’étranger
  • promouvoir la diffusion de la langue et de la culture française

Mais .. .La frontière entre ces deux missions est perméable : dès lors que des élèves étrangers, nationaux ou tiers, fréquentent les établissements prioritairement dévolus à la scolarisation des ressortissants français on retrouve une dimension de diffusion .B – Les cadres (établissements) pour l’exercice de ces missions :Pour la scolarisation :

  • établissements français :
    • de l’AEFE,
    • non conventionnés,
    • de la Mission Laïque Française,
  • établissements étrangers.

Pour la diffusion :

  • SCAC des postes diplomatiques,
  • instituts,
  • Alliances Françaises,
  • universités étrangères.

C- Les positions et statuts des personnels :Il convient d’examiner au cas par cas la situation des personnels exerçant dans chacun des cadres énumérés ci dessus.Pour commencer je me propose de porter un premier éclairage sur la situation des personnels exerçant dans les établissements relevant de l’AEFE.Revue de détails des différents types de « statuts » rencontrés:

La création de l’AEFE puis son évolution sur laquelle je ne reviens pas ici ont abouti, de fait, au classement suivant :

1. personnels relevant de l’AEFE :1.2. Expatriés,1.2.Résidents :1.2.1. « vrais » résidents : ayant des liens avec le pays, matériellement, installés, souvent conjoint(e) d’un(e) ressortissant(e) local(e) ou bi-nationaux.1.2.2 « faux » résidents : titulaires recrutés en France devenu résidents après une période de trois mois pendant laquelle il sont placés en disponibilité.2. personnels ne relevant pas de l’AEFE :2.1. Contrat locaux ressortissants français :2.1.1. titulaires : fonctionnaires placés en disponibilité2.1.2. non titulaires2.2. Contrat locaux ressortissants étrangersConstat : il est possible définir six catégories pour les personnels exerçant dans les établissements relevant de l’AEFE :

  • 1.expatrié
  • 2.vrai résident
  • 3.faux résident
  • 4.contrat local français titulaire
  • 5.contrat local français non titulaire
  • 6.contrat local étranger

Il conviendrait même d’en rajouter une septième si l’on observe qu’il est également ponctuellement fait appel à des retraités de l’éducation nationale qui exercent en tant que recrutés locaux….(1) note :  J’emploie à dessein le terme de « catégories» plutôt que celui de « statuts »  car pour un statut donné, il existe plusieurs catégories possibles.

CV – enseignant au parcours atypique ?

On n’échappe pas à son destin…
Petits commentaires de mon CV téléchargeable…
A l’occasion d’un entretien professionnel je me suis vu qualifier d’enseignant au parcours atypique…

Et la blouse blanche vira au gris…

30 ocobre 1957 : premier jour ! - JPEG - 19.2 ko

30 octobre 1957… j’ai un à peine un jour ! Ma mère rêvait de faire de moi un pharmacien, synthèse harmonieuse entre l’épicerie familiale, le commerce et le prestige de la médecine. Mon père, tous les matins, chevauchant son Caddy [1] pour rejoindre son poste de professeur de sciences naturelles de collège, longeait les serres, les laboratoires et les champs expérimentaux des chercheurs de l’INRA [2]. C’est donc en chercheur jardinier qu’il m’imaginait volontiers…Dans les deux cas je ne coupais pas à la blouse blanche…

JPEG - 9.7 koEt moi… je rêvais de grand large, je me voyais bien commandant de cargo, capitaine du Karaboudjan… sillonnant les mers et les océans……On ne me décourageait pas vraiment, ça allait me passer… On se contentait de bien me faire sentir tous les  inconvénients de cette profession qui vous éloigne la plus grande partie de votre temps du logis familial où se morfond une épouse éplorée et résignée… On soulignait avec insistance l’inconfort des tempêtes, la cruauté des indigènes et l’épreuve douloureuse des maladies tropicales… Dans les « années collèges » à Avignon , j’avais réussi à trouver un compromis : l’océanographie !

En fait ce qui m’intéressait c’était encore plus la littérature où l’histoire mais le leitmotiv du grand Destop revenait sans cesse : pas de débouché !!!Hors des filières scientifiques, point de salut : tu feras une seconde C mon fils … Océanographie ? Mais allez donc trouver une école d’océanographie … Le grand dépendeur d’andouille dont je ne souviens pas le nom et qui faisait office de conseiller d’orientation m’avait lorgné d’un drôle d’air… trop regardé Cousteau mon p’tit gars…

Alors le bac est arrivé et très curieusement je l’ai décroché avec, qui plus est, un ersatz de mention … Pour finir, ce fut la fac de médecine avec une idée en tête : devenir « fly doctor »… Mais on n’échappe pas à son destin…

Déjà à la fin de la classe de troisième j’avais failli y passer à cause du coup du 420… Mon père m’avait dit : « si tu réussis l’Ecole Normale je te paye un 420 !! »Gloups… un 420…

Le concours de l’école Normale en fin de troisième c’était un peu l’Everest des concours… Réservé aux élites de l’école républicaine… Loin d’être un mauvais élève je n’étais pas un aigle non plus… Mon père ne risquait pas grand chose avec le 420… Et bien, mais dites moi … Ne voilà t-il pas que je me retrouve admissible !

Exploit stupéfiant qui m’ouvrait les portes d’études balisées et la promesse de surfs mémorables à la barre de mon 420… Mais hélas (heureusement ?) collé à l’oral…Donc je vous passe les détails, deux ans de fac de médecine à Nîmes, pas assez de travail et pas de réussite au concours … Un petit tour de quelques jours en fac de biologie à Avignon (tiens voilà l’INRA qui repointe le bout de sa blouse) et … re concours d’Ecole Normale à Nîmes cette fois.Verdict : 7ème et dernier sur la liste supplémentaire… A moi l’INRA …Et puis on n’échappe pas à son destin : l’école Normale de Lyon recherchait de vaillants sujets dans les listes complémentaires des autres écoles normales pour compléter ses rangs.

GIF - 48.5 koEt voila comment par un beau matin d’automne je gagnais la capitale des trois Gaules débarquant à la gare de Perrache pour escalader la colline de la Croix Rousse où se situait l’Ecole Normale d’instituteurs de Lyon… Résultat des courses : je ne coupais pas à mon destin, j’allais être instit comme papa et maman… à moi la blouse grise du maître d’école…

Instituteur et directeur au long cours.

Pour moi l’école c’est un peu comme Obélix avec la potion magique, j’y suis tombé dedans quand j’étais tout petit… Mes chers parents étaient un couple d’instituteurs de campagne à la Ferté Vidame (Eure et Loir). Quand je suis né ils habitaient l’école. J’ai donc eu tôt fait de glisser dans le moule républicain, d’épouser mon institutrice au passage et de me lancer dans la vrai vie… Les années d’Ecole Normale furent deux années de vrai bonheur, la chance de me plonger par un concours de circonstances, ce qui constituait autrefois « l’esprit de promo ». Première expérience professionnelle : Vaulx en Velin… « Zil en Zup ». La banlieue, et déjà la castagne et les voitures qui brûlaient… Mais la découverte de collègues merveilleux, des gens qui y croyait … de vrais instits …mais arrive ce qui constituera le point de départ de périples hors de France, tous les sursis étant épuisés il fallait répondre à l’appel du service national.

Ce sera la « coopération » et une destination aussi inconnue qu’inattendue : Bucarest, Roumanie… de l’autre côté du mur…

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Legitimatie

 

Découverte d’un autre monde et redécouverte de mon métier avec cette idée de mission qui se forge et qui guidera toute la suite.

A l’issue des deux années en Roumanie nous sommes censés traverser l’Atlantique direction le lycée de New York. Au dernier moment le rêve américain tombe à l’eau et nous nous résignons à reprendre le cours des choses normales dans notre département du Rhône. Mais sur la fin de l’été nouveau coup du sort ou plutôt de téléphone et deux destinations s’offrent à nous : Portland Oregon avec la Mission Laïque ou Sofia, Bulgarie, avec le ministère des Affaires Etrangères. Le choix est cornélien entre une destination, l’Amérique, et une famille la MLF que je n’aurais de cesse de retrouver et un poste certes mal payé mais de « directeur » en Bulgarie.

Et ce fut la Bulgarie pour six années. Six années riches et pleines sur le plan professionnel : apprentissage de ce qui allait devenir mon métier principal : directeur d’école.

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Kniajevo

 

L’école en grandissant déménagera trois fois : Kniajevo est la deuxième…En six ans de travail passionné et passionnant la petite école de deux classes primaires est devenue un collège avec même un embryon de lycée…

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Sofia… maître d’école

 

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Rentrée scolaire à Sofia

 

Rentrée scolaire dans la troisième école, Vokolamsko Chaussée, avec Gilles et Morinos Quand nous avions quitté Bucarest nous avions dit « n’importe quel pays sauf un autre pays de l’Est et ce fut Sofia… Après la Bulgarie nous sommes dit « n’importe où, sauf l’Afrique ».

Nous avons donc pris la direction de la Tanzanie. Servir à l’étranger ce n’est pas un tourisme professionnel organisé au frais de la République, servir à l’étranger c’est accepter d’accomplir une mission quelque soit le lieu… Peu importe la destination, ce qui compte c’est ce que l’on doit y faire.

A Dar Es Salaam j’ai persévéré dans ce qui allait devenir ma façon de travailler : investir tout ce qui avait été appris dans le poste précédent et acquérir de nouvelles compétences pour le suivant. Un réseau local de formation continue pour les enseignants recrutés locaux est ainsi né.

Après dix années passées hors de France soit nous devenions des expatriés professionnels, soit nous retournions nous ressourcer. C’est donc à notre demande que nous regagnons la France. Il s’en ai fallu d’un cheveux que nous reprenions la direction des Balkans avec la Mission Laïque mais les guerres de Yougoslavie venaient d’éclater et le projet ne put aboutir.

Retour sur Lyon. Première absurdité administrative, alors même que j’avais occupé deux directions d’écoles, complexes à gérer, que j’avais été inspecté et évalué par deux fois, par deux inspecteurs différents venus de France et alors que je me proposais de prendre n’importe quelle direction d’école dans n’importe quelle localité du département du Rhône voilà que l’on me recalait au motif que je n’étais pas inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de directeur d’école ! Le tout dans un contexte de pénurie qui conduisait l’administration à nommer directeur d’office, des instituteurs adjoints qui n’en avait cure !

Qu’à cela ne tienne ! J’en ai profité pour étoffer mes compétences pédagogiques en me portant volontaire quelques semaines après la rentrée scolaire pour un poste de « maître ZEP ». J’ai pu ainsi pénétrer le milieu associatif, participer au développement des quartiers, visiter de nombreuses écoles partager le quotidien de différentes équipes pédagogiques en somme engranger de précieuses informations pour la suite…

Un an après, adoubé réglementairement je pouvais prétendre de nouveau à une direction d’école.

Saint Cyr Au Mont D’Or, une très belle école en pierre jaune, un esprit de village, tout en périphérie de la grande agglomération lyonnaise. J’ai bousculé un peu la torpeur, appliquant des méthodes de communication et un savoir faire acquis à l’étranger dans cette paisible commune des Mont D’Or. Avec beaucoup de succès et toujours et surtout beaucoup de plaisir !

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Saint Cyr au Mont D’Or

 

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CE1

 

Cette courte période a été féconde à double titre sur un plan strictement professionnel je suis rentré de plain pied dans la pédagogie coopérative avec ma classe de CE1, avec le recul probablement ma meilleure expérience professionnelle avec des élèves.

La deuxième avancée je la dois au monde associatif, enrôlé dans le groupe des dirigeants de mon club de voile, le Cercle de la Voile de Lyon je me suis retrouvé propulsé trésorier et gestionnaire d’une PME associative. J’ai appris sur le tas la comptabilité, la gestion, je me suis colleté aux déclarations de charges, l’établissement des feuilles de paye, l’URSAF les ASSEDIC, la DDAS de fin d’année. Préparer un bilan un compte de résultat. Un autre métier !

Mais l’appel du large nous fit prendre la direction de la Suède, embarqué dans les bagages de l’entreprise Renault qui tentait une ambitieuse fusion avec le suédois Volvo.  Découverte d’autres univers à Götteborg , la culture d’entreprise, le concept de qualité totale. Le modèle suédois et une autre façon d’enseigner qui nous faisait passer aux yeux de nos collègues suédois pour de dangereux bourreaux d’enfants Las ! le mariage industriel tourna au divorce et nous regagnâmes la France avec les restes de l’armée en déroute… Cette fois mon certificat de baptême est à jour et me voici directeur d’une école de 9 classes à Ecully dans le Rhône.

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Ecole du Centre Ecully

 

J’aurai l’occasion de revenir sur le dur métier de directeur d’école, sur le grand écart qu’impose la pratique simultanée de deux métiers : enseignant et directeur d’école. Ecully à ce égard (de triage) n’était pas une sinécure… Aussi quand un matin je suis « tombé » sur une petite annonce du journal des coopératives scolaires qui détaillait le profil souhaité du nouvel animateur départemental pour l’association du Rhône j’ai tout de suite senti que ce poste était pour moi.

Nouveau plongeon dans l’inconnu mais je me sentais bien armé avec mes différentes expériences acquises sur le terrain de l’école et dans le monde associatif. Et c’est ainsi que durant 5 années je me suis temporairement éloigné de l’école. Cinq années passionnantes où j’ai pu mettre à profit dans un premier temps, toutes les compétences acquises dans le domaine de la comptabilité dans puis dans l’informatique avec le début de l’aventure Internet.

Animateur départemental puis national(à mi temps) j’ai pu sillonner mon département le Rhône allant d’école en école, de collège en IME, des villes à la campagne mettant le doigt sur la grande diversité des situations d’enseignement.Formateur d’adultes également dans différentes villes de France.Associé à des réflexions nationales au sein de l’OCCE et ses groupes de travail j’ai pu avoir le sentiment d’agir au cœur du problème, peut être même d’avoir contribué à faire évoluer certains dossiers en particulier pour ce qui concerne le problème de l’argent à l’école, certains dossiers juridiques. Formateur d’adultes : comptabilité et informatique, je continue à acquérir de nouvelles compétences. Dans un autre secteur associatif je participe à une nouvelle aventure : la création à Lyon de la caisse de Crédit Mutuel Enseignant, plongée dans le monde de la banque et de la finance, je participe même à des stages de formation organisés par la Fédération centre Est-Europe du Crédit Mutuel.

Encore une fois au bout de cinq ans j’éprouve le besoin de retourner sur le terrain, de tourner la page. Cette fois c’est l’AEFE qui me recrute pour un poste jugé difficile à Ankara en Turquie. Mon prédécesseur ayant été mis sur la touche est toujours en poste dans l’école « rétrogradé » au rang d’adjoint. La planche promet d’être savonnée…Elle le fut ! mais la situation se rétablit assez vite et malgré de grosses difficultés matérielles en début de séjour, Ankara sera une nouvelle expérience enrichissante.

Je suis statutairement placé sous l’autorité d’un chef d’établissement mais ce dernier ou plutôt ces derniers, ils seront deux à se succéder à ce poste durant mon séjour, avec qui j’ai entretenu d’excellents rapports professionnels et humains m’ont délégué une très large marge d’autonomie. Autonomie accentuée par l’implantation sur deux sites différents des deux entités, école et lycée qui constituent l’établissement. Directeur d’école est un métier ingrat je le mesure une fois de plus. J’ai plus d’élèves qu’au lycée/collège et pourtant ils sont sept personnes à assurer tout ou partie des tâches que j’accomplis chaque jour ! Et en plus je dois un service partiel devant les élèves !

C’est alors que naît le désir de trancher une bonne fois pour toute, de cesser le terrible et désastreux grand écart entre la classe et la direction… Devenir chef d’établissement. Et je retrouve les joies de l’administration…Passe encore qu’après cinq années à l’OCCE où chaque année je participais à la formation initiale des directeurs d’école où j’animais fréquemment des conférences pédagogiques à l’attention des directeurs d’écoles mais à l’issue desquelles il m’a fallu repasser l’entretien pour être apte aux fonctions de directeur d’école !(que j’ai passé avec un IEN chez qui j’avais quelques semaines auparavant assuré une animation avec des directeurs de sa circonscription !!!) Cette fois l’obstacle est de taille : pour me présenter au concours il faut avoir été au moins 5 ans directeur d’école dépendant du Ministère de l’Education Nationale… Directeur je le suis depuis plus de 15 ans… mais essentiellement à l’étranger, alors même que sur ces postes j’ai fait fonction de chef d’établissement ayant en charge des classes de collège et de lycée… ces années là ne comptent pas …

Je me présente malgré tout aux épreuves après m’être préparé avec le CNED, je suis déclaré admissible mais j’échoue à l’oral. J’ai bien analysé et compris les raisons de cet échec, avec le CNED j’avais bien assimilé la méthodologie de cette épreuve assez particulière et difficile mais j’étais « trop court » sur certains sujets de base.

Après quatre ans passés en Turquie nous estimons qu’il est temps de nous reprendre le chemin de la France. Dans l’intérêt du poste que j’occupe : le directeur est seul élément mobile de l’équipe il m’apparaît impératif d’apporter du sang neuf et un renouveau. D’autre part nous sommes deux et Marie mon épouse à besoin de retrouver un poste plus gratifiant que celui qu’elle occupe dans son lycée turc.

Le retour sur la France nous conduit sur les rivages atlantiques, à la Rochelle et par le jeu très conventionnel des mouvements administratif et de quelques entretiens, j’obtiens un poste encore très différents de tout ce j’ai pu faire auparavant : chargé de mission au centre de Documentation Pédagogique de Charente Maritime. Poste que je détaillerai dans un article particulier.à suivre…

PDF - 89.8 koCV Marc Jamois


[1]cyclomoteur de la marque Motobécane, vitesse limitée à 35km/h mais à graissage séparé ! JPEG - 8.8 ko[2] Institut de la Recherche Agronomique
Avr 6, 2006 - Côté professionel    No Comments

Rapport de fin de mission Ankara 2000/2004

Lycée Charles de Gaulle d’AnkaraMarc Jamois,Directeur des classes primairesmarc@jamois.netMadame la Directrice de l’A.E.F.E.S/c Monsieur le Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle, Ambassade de France à AnkaraS/c Madame le Proviseur du Lycée Charles de Gaulle.Copie :Madame l’Inspectrice de l’Education Nationale, circonscription de l’Europe du Sud EstAnkara le 21 juin 2004

Objet : Rapport de fin de mission.Je vous prie de trouver ci- joint mon rapport de fin de mission.Ce document fait suite à mon rapport d’arrivée au poste du (2000) et à mon rapport intermédiaire (2002)

1 – Contexte initial difficile :1 -1 Le contexte initial :J’ai été nommé, en toute connaissance de cause, en septembre 2000 dans cet établissement dans des conditions que l’on m’avait présentéescomme s’annonçant délicates dans la mesure où je succédais à undirecteur résident alors même que ce dernier, jouissant du soutien deson équipe pédagogique, était maintenu sur un poste d’enseignant dansl’établissement.trong>1 – 2 Difficultés de la prise en compte de la nature de l’établissement :Lorsque je suis arrivé en poste, j’ai éprouvé une certainedifficulté pour appréhender la nature réelle de cet établissement :établissement français, établissement bilingue … (Cf. mon rapport d’arrivée au poste).

1 – 3 – Les difficultés matérielles :Je me suis heurté au début de la mission à une succession de difficulté d’ordre matériel liées à l’installation en Turquie. Affirmer que j’ai été mal accueilli serait faux… Je n’ai pas été accueilli du tout. Venant de mes collègues et compte tenu du contexte, je n’étais pas en droit d’attendre autre chose qu’un « service minimum », ce qui fut le cas. Venant du poste le service d’accueil s’est résumé à me fournir des coordonnées de transitaires ou d’intermédiaires agissant contre « monnaie sonnante et trébuchante » ou pire à me donner de fausses informations qui m’ont conduit directement devant les tribunaux (importation de mon véhicule). J’ajoute qu’au départ, l’Agence ne m’avait fourni aucune information fiable pour la délivrance et l’obtention de visas de travail et que j’ai dû faire face « avec les moyens du bord »… Je rappelle néanmoins que j’étais présent en temps et à l’heure pour ma prise de fonction.

Deux éléments m’ont permis de surmonter ces difficultés :

:- L’expérience professionnelle :je connaissais le modus operandi d’une école de l’étranger, le contexte, les interlocuteurs… Je disposais des repères nécessaires pour agir

.- Une cellule familiale solide :isolé dans une ensemble de difficultés matérielles et morales, seul le soutien de la cellule familiale m’a permis de m’affranchir des difficultés quotidiennes pour me concentrer sur ma missionProblème soulevé par l’absence de statut juridique de l’établissement dans le pays : Le lycée Charles de Gaulle en tant que tel n’a aucune existence légale dans le pays d’accueil. Il se présente officiellement comme un service de l’Ambassade France dont l’intitulé exact est « section d’enseignement à programme français de l’Ambassade de France en Turquie » .Ceci pose le problème du statut des personnels expatriés et résidents. Fonctionnaires français, employés par l’A.E.F.E. pour servir dans le cadre du service d’une Ambassade, ces personnels devraient logiquement être rattachés aux personnels techniques de cette dernière.Or il n’en rien, nous sommes donc contraints en conséquence de perdre beaucoup de temps pour effectuer chaque année des démarches fastidieuses de renouvellement de permis de travail, et d’accomplir desformalités douanières (véhicules personnels, déménagements) … et le tout au moment de la rentrée scolaire …

2 – Quelques points essentiels concernant la mission :2-1 Travailler avec une équipe ou en équipeL’équipe pédagogique :Un des atouts essentiels de cette école repose sur la qualité de son équipe pédagogique. Qualités pédagogiques entretenues et confortées par la présence très proche de l’I.E.N.Constitué d’individus aux personnalités très fortes l’animation de ce groupe fait appel à une stratégie permanente d’écoute et de médiation. La cohabitation avec l’ancien directeur s’est résolue trèsvite, nous avons trouvé rapidement un terrain d’entente et de collaboration .

Conséquence sur la durée de la mission du directeur :La nomination d’un expatrié pour un ensemble de personnes résidentes, implantées en Turquie pour la plupart depuis longtemps, était mal vécue. Je ne pouvais être perçu, au départ, que comme l’intrus qui ne « comprenait rien aux réalités locales de l’établissement », puis la situation s’est normalisée peu à peu.Ceci constitue un élément de réflexion : le nouveau directeur arrive avec des idées et des propositions nouvelles, dans un premier temps, il se heurte au mur du conservatisme, puis parvient à faire passer desnouveautés et à son tour se retrouve en quelque sorte « phagocyté » par le groupe.Seul élément mobile du groupe,une durée de mission du directeur de six ans me paraît excessive.

2-2 : prise en compte de la spécificité de cet établissementLes difficultés de perception de la réalité de l’établissement m’ont conduit à penser que seule la mise en place d’un projet pédagogique clair, fort s’appuyant sur une communication solide pouvait résoudre ceproblème.

Remarques annexes :A – Considération sur l’articulation du projet d’école et du projet d’établissement : le projet d’école a constitué pour moi un support de travail essentiel pour faire avancer l’école. Le problème de son articulation avec le projet d’établissement s’est posé dès le début et se pose encore : projet unique, projet à « deux étages »… les approches divergent .A l’occasion du séminaire des directeurs des écoles de la zone en 2002 un long et fructueux débat avec un collègue proviseur m’a permis de mieux cerner la différence qui existent entre les deux démarches …B – Les cours particuliers : le faible niveau des enfants en français conduit les parents à demander de cours particuliers. Souvent donnés par des enseignants de l’école à titre privé cette situation conduit parfois à des situations embarrassantes.Pour résoudre ce problème une solution pourrait consister à institutionnaliser les cours particuliers. Les élèves en difficulté devraient être signalés et suivre un soutien obligatoire qui se déroulerait à l’école encadrés par des enseignants de l’établissement en dehors des heures de cours. Cette procédure permettrait de concilier un bon degré de qualité de l’enseignement et une meilleure transparence.

C – Effectifs et politique d’admission à l’école et conséquence pour le pilotage de l’établissementUne des principales difficultés concernant le pilotage de cet établissement se situe au niveau du calibrage de ses effectifs.Deux facteurs essentiels sont à prendre en considération :Le projet de construction du nouveau lycée qui définit une taille et un effectif de l’établissement,La forte demande de familles turques non-francophones de scolarisation à l’écolePartant de ces deux constats il convient d’avoir en permanence le souci de réguler finement les admissions à l’école…Une constante cependant s’est dégagée ces dernières années : le renforcement de ce que mon prédécesseur a qualifié de « noyau », c’est à dire d’élèves turcs non mobiles, non issus de familles de diplomates et donc appelés à suivre toute leur scolarité à Ankara, de la maternelle jusqu’au Baccalauréat.L’action du directeur dans ce domaine est déterminante : c’est lui qui reçoit les familles et leur expose les enjeux et les conséquences qu’entraîne la scolarisation d’un enfant turc dans un établissement français non reconnu officiellement par les autorités turques…Cette forte composante de l’effectif m’a conduit à :Développer des stratégies pédagogiques inscrites dans le cadre du projet d’école et s’appuyant sur des références aux programmes et instructions officielles d’une école « normale » c’est à dire, en clair, s’abstenant de toute références au F.L.E . et ne faisant appel à aucun. dispositif d’intégration spécifique.Imposer un système de réorientation vers le système turc beaucoup plus strict à la fin de la maternelle / fin du CP afin d’éviter de retrouver des enfants en position d’échec et d’impasse en fin de scolarité primaireEnfin à faire preuve d’imagination : quand les solutions n’existaient pas il fallait les inventer !

Quantitatif/qualitatif :Concernant le mode de sélection des candidatures actuellement en vigueur :Nous travaillons sur une notion qualitative, c’est-à-dire que nous nous efforçons de sélectionner les élèves sur des critères fondés sur la qualité de la francophonie de la famille. Il apparaît parfois que ce mode de sélection n’est pas satisfaisant, un enfant turc, non issu d’un milieu francophone, peut parfois mieux réussir dans la mesure où il est soutenu par un engagement fort de sa famille.C’est le soutien et la motivation de la famille qui sont porteurs du succès du projet et gages de réussite.Dans ces conditions, plutôt que de sélectionner un minimum d’élèves sur des critères de « pseudo francophonie », il faudrait inverser le processus et admettre un maximum d’enfants de niveaux petite, moyenne et grande section et de fixer un numerus clausus pour l’admission en CP (avec examen et tests de niveau).

Ce système présenterait l’avantage :

- D’admettre en CP des enfants turcs ayant un bon niveau de français,De réorienter ipso facto les enfants turcs en difficulté vers le système scolaire turc et leur assurer une réinsertion au meilleur moment,

- De stimuler les familles, de ne pas laisser la vague impression que « les choses pourront peut-être s’arranger au fil du temps », situation qui conduit à de véritables « drames pédagogiques » dans la mesure où seretrouvent ainsi des enfants en échec scolaire dans les deux systèmes : turc et français.

C – Problème posé par la multiplication des organes de décisions et de régulation :

- conseil de gestion

- conseil d’établissement

- conseil d’école

- conseil de coopérative…

la liste est longue !La juxtaposition de ce qui en France constitue quatre établissements distincts : école maternelle, école élémentaire, collège et lycée, dotés chacun de leurs propres organes de régulation conduit dans un établissement comme le nôtre à une multiplication et une juxtaposition des organes de décision où il est bien difficile de se retrouver…Une réflexion sur la rationalisation de cet ensemble devrait à mon sens être mené au sein de l’Agence pour redéfinir des organes spécifiques de décision et de régulation adaptés à nos établissements.

2-3 Trouver sa place dans l’établissementDirecteur sous l’autorité d’un proviseurLorsque j’ai pris mon poste, je savais que j’allais travailler sous « l’autorité d’un proviseur » :A Ankara, compte tenu de la séparation géographique des deux sites : école et lycée, il faut en permanence concilier autonomie de fait de l’école et fonctionnement hiérarchique.A mon arrivée réagissant en « directeur autonome », j’ai été surpris par bon nombre de carences au niveau de la gestion administrative de l’école. J’ai immédiatement mis en place un certain nombre d’outils quime semblaient essentiels : informatisation d’un fichier élève, ouverture d’un registre de sécurité, mise en place de comptabilités etc.J’ai eu la chance de travailler avec deux proviseurs aux personnalités très différentes mais qui m’ont accordé leur confiance et délégué une large part d’autonomie. En retour, je me suis toujours efforcé de rendre compte scrupuleusement de toute action et événement relatifs à l’écoleDès lors la difficulté a consisté à concilier organisation, prises de décisions pour l’école et respect de la structure hiérarchique.Souvent j’ai dû renoncer à prendre des initiatives à chaud par respect pour la voie hiérarchique. Toutes les propositions et avancées que j’ai pu mettre en avant l’ont été après avis et accord du proviseur.

2-4 Les tâches directeur dans ce type d’établissement :La logique voudrait que le directeur se cantonne dans un rôle pédagogique au sein de l’école.Certes la réflexion pédagogique a constitué l’axe principal de mon action et de ma réflexion au cours de cette mission, mais elle a été largement occultée par les tâches administratives, comptables et relationnelles.Le relationnel occupe dans ce type de poste, que l’on soit en France ou à l’étranger, une part essentielle de notre travail. A l’étranger et à Ankara en particulier il est revêt un caractère encore plus important et devient « grand consommateur d’énergie »… Au sein d’une équipe, je le rappelle, très motivée et compétente mais où de fortes dissensions apparaissent, conserver un climat de calme réclame une attention de tous les instants une faculté d’écoute et le recours à des médiations permanentes. En direction de la communauté scolaire, faire cohabiter une minorité de parents français qui « sont chez eux » dans cette écolemais où sont présents une majorité de parents turcs, la plupart non francophones suppose également des efforts de communication et d’explication permanents.Je crois cependant pouvoir affirmer que pendant ces quatre années scolaires les classes primaires ont fonctionné sans heurts et en bonne entente.Etre directeur de l’école d’Ankara on l’a vu c’est mener une réflexion permanente avec le proviseur sur la politique de l’établissement et agir concrètement en conséquence, animer et conduire une équipe pédagogique, gérer des flux financiers importants mais c’est aussi accomplir au quotidien un ensemble de tâches matérielles :Recevoir et accueillir les parents et répondre à toutes les sollicitations extérieures et intérieures,Répondre au téléphone et assurer le standard téléphonique,Assurer le secrétariat de l’école : lettres, fax, email …Effectuer le suivi des rapports des conseils de maîtres, de cycle, d’école…Surveiller les entrées et sorties en veillant à la sécurité, être présent à la sortie des classes,Assurer des surveillances de recréations,Superviser et organiser le travail des agents de service,Effectuer la maintenance des moyens informatiques et de communication : réseau, site Internet.et ne l’oublions pas : assurer des heures d’enseignement !!!… le sans aucun support administratif … Dans ces conditions le choix pédagogique/administratif est un faux problème, la bonne marche de l’établissement impose une prise en compte de toutes ces tâchesmatérielles.

3 – Les acquis :Au terme de ces quatre années je pense avoir l’essentiel des buts que je m’étais fixés :Avant tout préserver un climat de travail efficace et serein s’appuyant sur un projet pédagogique clair et bien identifié.Une politique de communication claire, une information la plus détaillée possible essentiellement en direction des nouveaux parents d’élèves,La mise en place d’une gestion informatisée des effectifs de l’école, l’utilisation intensive de listes de diffusion via Internet au service de la communication externe et interneLa mise en place du site WEB des directeurs d’écoles de la zone,La mise en placet la gestion d’un réseau informatique pour les élèves,La réorganisation complète du circuit de l’argent dans l’école : avec l’établissement d’une régie d’avance pour les crédits du lycée et la restructuration de la coopérative scolaire.Les flux d’argent sont important plus 75 milliards de Livres turques soit 42 000 € pour la coopérative scolaire , 14 000 € pour la régie d’avance . Et le tout sous forme, très souvent, de petites sommes, ce qui impose de nombreuses écritures comptables.Refonte et rédaction des statuts et règlements concernant la coopérative scolaire et la gestion des activités périscolaires .Gestion au quotidien des activités périscolaires (une école après l’école ?)Refonte et mise à jour régulière du site WEB de l’écoleOptimisation du dispositif de recrutement des enfants à l’école élémentaire : organisation du circuit de recrutement impliquant les enseignants, rédaction de documents et formulaires, préparation et suivi de la commission de recrutement.

4 – Conclusion :Je quitte ce poste à ma demande avec le sentiment d’avoir effectué l’essentiel de ce qui m’était demandé.J’ai exposé dans un précédent courrier les raisons qui m’incitaient à demander ma réintégration. Pour conclure sur une note d’ironie amère, je reviens un instant sur l’une des raisons qui m’y on conduit,c’est-à-dire le fait que la position de directeur d’école d’un établissement dépendant de l’A.E.F.E ne puisse être prise en compte et reconnue au même titre que celle dépendant du Ministère de l’Education Nationale en vue de se présenter à un concours interne de l’Education Nationale.Ceci constitue une anomalie et une discrimination qu’il conviendrait de rectifier au plus vite….Enfin quoi !… N’aurais-je été pendant quatre ans que le directeur d’une sorte de village de vacances ???

PJ /Rapport d’arrivée au poste Rapport intermédiaireLettre de demande de mission

rapport intermédiairerapport d'arrivée au poste

dacosavoile

 
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