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Juin 23, 2012 - Côté personnel    No Comments

Parenthèse de la vie Twitter…

Parfois surgie de Twitter, la tribu Jamois se matérialise l’espace d’un instant pour quelques heures de temps partagé.

Ils arrivent de partout d’une traversée des Alpes, d’une ville française improbable, de la guerre, d’un TGV parisien, que sais-je encore, à chaque fois c’est pareil et pourtant tout est différent.

Alors des cartons, des valises, des trucs et des machins dégorgent des voitures transformées en camionnettes de déménagement. L’espace d’un instant, la cour se transforme en plate forme logistique et la maison, bonne mère, avale et digère lentement les colis et les paquets pour un stockage long ou un transit temporaire.

Dans un coin du jardin il y a maman qui pique et y’a papa qui tond.

Charlotte fronce le nez plongée dans ses papiers et ses bouquins. De grands cris de veaux adolescents ponctuent les chamailleries des garçons, jamais les mêmes en même temps.

Des kayaks stationnent dans la cour à côté d’une baignoire et bientôt les grillades finissent de griller dans le barbecue, sans histoire, car c’est tout ce qu’on leur demande. Un lascar se dévoue pour remonter de la cave des bouteilles de vins, du blanc, du rouge et du rosé c’est fête !

Comme d’habitude, la table du salon est encombrée par une demi douzaine d’ordinateurs sans compter les tablettes et les téléphones qui vibrent ou sonnent de temps en temps.

Jim extrait des châles et des casquettes d’un malle venue d’Afghanistan ainsi que des choses curieuses, des épices, des tapis un journal de guerre.

Des images de montagnes lointaines, de vallées poussiéreuses d’hélicoptères, de blindés et de combattants clignotent dans la petite lucarne d’un ordinateur. Le vétéran raconte sa campagne d’Afghanistan, c’est presque comme à la télé sauf que là, on connait bien un des acteurs…

Jim raconte sa guerre...

Le temps s’étire paresseux et rapide à la fois, le dimanche après midi est vite là. La cour s’est vidée, les bagages sont bouclés et les oiseaux s’envolent seuls ou par groupe.

Les volets sont fermés, l’eau, l’électricité et le gaz coupés, un dernier tour de clé et je m’en vais à mon tour.

Un coup d’oeil sur mon téléphone, les premiers messages commencent à tomber envoyés  par ceux qui sont déjà arrivés quelque part.

La vie Twitter reprend son cour normal…

 

 

 

Fév 10, 2012 - Côté personnel    5 Comments

Ma petite banane de Proust…

Narguant le réchauffement planétaire, le froid  s’est abattu sur nos villes et nos campagnes. Le paysage se fige, les rivières sont prises par les glaces, le gasoil s’épaissit dans les réservoirs des véhicules… les déplacements se font plus difficiles, la gelure peu à peu nous engourdit.

Billevesées quand on songe au grand « hyver » de 1709 !  Moins 30° à Paris, la Seine totalement gelée ne permet aucune navigation, les vivres ne parviennent plus à la capitale. Au château de Versailles, Louis XIV lui même se voit contraint d’attendre que son vin daigne bien dégeler près du feu, ce dernier se figeant rien qu’en traversant une antichambre…

Calfeutré dans mon nid d’aigle de l’avenue Foch que je peine à réchauffer, je songe en terminant mon repas du soir… Mais d’où vient cette banane qui me tient lieu de dessert ?

Fruit du soleil et des tropiques échoué dans cette contrée gelée… pourquoi cette banane ravive d’un coup tant de souvenirs ?

Il me revient en mémoire notre jardin de Dar Es Salaam et ses petites bananes que nous ne mangions jamais, boulottées qu’elles étaient à peine mures par le jardinier. Nous ne faisions pas d’histoire, Marie rapportait du marché des paniers entiers de légumes et de fruits tous plus beaux les uns que les autres … et puis on racontait tant d’histoires sur ces petits serpents noirs cachés au coeur des régimes et qui, s’ils vous mordaient, vous faisait passer de vie à trépas en quelques minutes.

Dans le jardin une demoiselle nommée Charlotte  se balançait sur une balançoire de bois , Timy à quatre pattes grattait la terre d’Afrique et Jean-Marie mal éveillé de sa sieste couinait au seuil de la maison son biberon d’eau à la main.

Il faisait chaud dans la touffeur tropicale  de ce jardin où il y avait peu d’ombre.

Mais pourquoi fichtre donc  la banane s’associe t-elle dans mon esprit à un une image  de glace et de froidure ???

J’y suis ! L’image subliminale qui se forme c’est celle du bananier, du Chiquita Banana, que nous apercevions chaque jour en franchissant le grand pont au dessus du port de Göteborg pour rejoindre le centre ville. Chaque matin un nouveau navire déchargeait ses containers de bananes. En hiver la rivière Gotha où s’amarraient les bateaux charriait des glaces dans le petit jour blafard de ces contrées boréales…

Et puis plus vieux encore voici que remonte une savoureuse histoire de bananes … Imaginez vous pourquoi pendant 24h Sofia devenait une ville dangereuse aux trottoirs glissants ?

Glace ? Gel, verglas  ?

Pas du tout : la banane encore !

Dans les glorieuses années du socialisme triomphant la pénurie régnait sur les étals des marchés de l’est et les fruits exotiques n’étaient que du domaine du rêve pour le bon peuple.

Fort heureusement le papa de Pépito, un de nos plus brillants élèves de l’Ecole Française, ci devant ambassadeur d’Equateur, avait une mission capitale chaque année : organiser l’arrivée et le déchargement d’un bananier en provenance d’Equateur au port de Varna.

Le vulgum pecus, qui ne bénéficiait pas des magasins spéciaux de l’aristocratie rouge  régnante ne pouvait que rêver de ce fruit mythique. Alors quand une fois par an une distribution miraculeuse s’annonçait, c’était  la ruée dans les épiceries !

Mais conséquence de l’impatience, de la gloutonnerie, de la gourmandise tous s’empressaient d’avaler béatement, les yeux mi clos, une deux, voir trois bananes en sortant de la boutique et comme c’était l’usage, de balancer illico les peaux sur le trottoir…

Et voilà pourquoi il fallait veiller où l’on mettait les pieds sur les trottoirs de Sofia quand arrivait le bananier tant attendu du papa de Pépito pour ne pas risquer de se rompre le col en glissant sur une peau du beau fruit jaune…

Enfin dernier souvenir, il me revient au palais le goût parfumé de ces toutes petites bananes de la côte égéenne de la Turquie bien plus savoureuses que ces grosses fades bananes de nos supermarchés …

………….

épilogue : un caisse de bananes à celui ou celle qui postera le commentaire attendu concernant la banane… même si on se doute que c’est encore l’estonien qui raflera la mise !

Déc 3, 2011 - Côté personnel    No Comments

Malbrough s’en va en guerre …



Malbrough s’en va t’en guerre, Mironton, mironton, mirontaine,

Malbrough s’en va t’en guerre, Ne sait qu’en reviendra.

Ne sait qu’en reviendra, Ne sait qu’en reviendra

Il reviendra z’à Pâques,
Ou à la trinité (Ter)

La trinité se passe,
Malbrough ne revient pas. (Ter)

Madame à sa tour monte,
Si haut qu’elle peut monter (Ter)

Ell’voit venir son page.
Tout de noir habillé. (Ter)

Beau page, ah! Mon beau page,
Quelle nouvelle apportez.(Ter)

Aux nouvell’s que j’apporte,
Vos beaux yeux vont pleurer.(Ter)

Quittez vos habits roses,
Et vos satins brochés.(Ter)

Monsieur Malbrough est mort,
Est mort et enterré.(Ter)

J’lai vu porter en terre,
Par quatre z’officiers.(Ter)

L’un portait sa cuirasse,
L’autre son bouclier.(Ter)

L’un portait son grand sabre,
L’autre ne portait rien.(Ter)

A l’entour de sa tombe,
Romarins l’on planta.(Ter)

Sur la plus haute branche
Un rossignol chanta (Ter)

On vit voler son âme,
Au travers des lauriers.(Ter)

Chacun mit ventre à terre,
Et puis se releva.(Ter)

Pour chanter les victoires,
Que Malbrough remporta.(Ter)

La cérémonie faite,
Chacun s’en fut coucher.(Ter)

Les uns avec leurs femmes,
Et les autres tout seuls.(Ter)

Ce n’est pas qu’il en manque,
Car j’en connais beaucoup. (Ter)

Des blondes et des brunes,
Et des châtaign’s aussi.(Ter)

J’n’en dit pas d’avantage,
Car en voilà assez.(Ter)

 

mais ….

Malborough est le nom d’un général anglais qui combattit contre les français à la bataille de Malpaquet en 1709, sous le règne de Louis XIV. Mais contrairement à ce que laisse croire la chanson, Jean Churchill, duc de Malborough mourut chez lui en 1722 d’une attaque d’apoplexie.

 

dacosavoile

 
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