Tagged with " école"
Fév 3, 2009 - Côté professionel    No Comments

Etat de l’école en 2008

Lu sur :

Le 13 janvier 2009 paraissait sur le site du gouvernement le rapport qu’on attendait depuis octobre: « L’état de l’école 2008 ».Issue du gouvernement, cette publication est réalisée pour justifier les mesures entreprises par notre ministre. Elle est toutefois instructive à bien des égards.Jetons un oeil sur deux points: les difficultés de lecture des jeunes et l’évolution du coût de l’enseignement du premier degré.Mais vous trouverez aussi dans ce rapport les synthèses des études internationales, et tout ce qui concerne le second degré (coût, conditions d’accueil, pourcentages de diplômés, etc.)12% d’élèves en difficulté de compréhensionhommes et femmes de 17 ans ou plus, de nationalité française, qui ont participé à la journée d’appel de préparation à la défense (JAPD) : »En 2007, 78,2% des jeunes d’environ 17 ans sont des lecteurs habiles. En revanche, 12% rencontrent des difficultés de compréhension. Pour une partie d’entre eux -4,9% de l’ensemble- ces difficultés sont très importantes.Les compétences en lecture ont été évaluées, en 2007, auprès des 800 000 jeunesL’évaluation révèle également l’existence de lecteurs médiocres -9,8% des jeunes. De 2004 à 2007, la proportion de jeunes en difficulté de lecture lors de la JAPD est passée de 11% à 12%. »L’enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) en 2001, qui évalue les compétences en lecture des jeunes de l’OCDE en fin de quatrième année d’école obligatoire (CM1) avait mis la France en position médiane. L’enquête de 2006 confirme cette position.Ce qui ressort de cette étude de façon inquiétante, c’est que les élèves français manquent d’assurance: quand ils hésitent, ils s’abstiennent de répondre (pour 16% d’entre eux si la réponse exigée risque d’être longue). Ce fait est corrélé au peu de valeur qu’ils s’accordent: ils pensent que les Français se classeront en 42e position sur 45, alors que c’est loin d’être la réalité. »L’état de l’école 2008″ montre que les jeunes les plus en difficultés (4,9% de l’ensemble) souffrent de lacunes importantes en vocabulaire. Le linguiste Alain Bentolila, qui avait remis en mars 2007 un rapport sur le langage à monsieur de Robien, avait fait le même constat et prônait les « leçons de vocabulaire » dès la maternelle, introduites dans les programmes de 2008.Par rapport à ses voisins, la France a des classes chargéesDans les années 70, les écoles maternelles françaises comptaient en moyenne quarante élèves, moyenne actuellement descendue à vingt-six par classe. En élémentaire: vingt-six en 1970, vingt-trois jusqu’en 2003, un peu plus de dix-neuf en 2006.La France se situe pourtant dans le peloton de queue des pays de l’OCDE: il n’y a que onze élèves en moyenne par classe en Italie, douze en Suède, treize en Espagne. Nos différents ministres de l’Education nous ont souvent dit que la baisse des effectifs n’intervenait que très peu sur la qualité de l’enseignement. (Voir le diagramme.)Nombre moyen d'élèves par enseignant dans l'enseignement élémentaire, 2006 (OCDE).Une expérimentation temporaire a même été menée dans une centaine de cours préparatoires défavorisés en 2002, par la réduction des effectifs à douze élèves. Résultat? Un score un peu meilleur pour ces élèves, mais qui se trouve gommé en CE1. Précision: dans ce CE1, l’effectif était redevenu normal! L’éducation n’est pourtant pas affaire d’expérimentations éphémères, mais d’efforts au long cours…Le coût d’un écolier français« Entre 1980 et 2007, la dépense d’éducation a crû en moyenne au même rythme que la richesse nationale (soit de 2,2 % par an). » La dépense moyenne par élève a augmenté de 79% dans le 1er degré et de 63% dans le second degré.La part de l’Etat dans ces dépenses: 61,2%, des collectivités territoriales: 22,8%, des ménages: 7,7%, entreprises: 6,5%, autres administrations publiques et CAF: 1,8%. (Voir le diagramme.)Dépense d'éducation par rapport au PIB(OCDE).La dépense par élève en France est légèrement supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE. Elle reste très supérieure à la dépense de pays comme l’Italie ou l’Espagne qui   pourtant ont en moyenne beaucoup moins d’élèves par classe.L’enseignement dans des classes à effectifs plus légers ne serait donc pas si coûteux?A lire aussi:Le rapport « L’état de l’école 2008 »L’enquête PIRLS sur les compétences en lecture des jeunes de l’OCDELe rapport sur le langage du linguiste Alain BentolilaTous les articles de Rue89 sur l’éducation

Fév 14, 2008 - Côté professionel    No Comments

Mais au fait …

… c’est quoi un cahier journal ???

Ah maisJPEG - 1.2 ko ça mon gars, le cahier journal c’est comme le flingot du troufion, la clef à molette du garagiste le goupillon du curé de campagne… le cahier journal c’est l’instrument essentiel de l’instit… Enfin ça et le sifflet à roulette….Enfin … au siècle dernier quand on sifflait encore la fin des récrés.
Je me souviens de cette cour de récréation dans l’école Lazare Goujon de Villeurbanne où j’étais en stage pour la première fois lâché sur le terrain.
L’automne était déjà frisquet, un vent aigre balayait la cour de récré et Ludovic Morleval était encore en culotte courte. Ah tu vois me souffle l’ancien, celui là, dès qu’il met un pantalon t’es certain qu’on a la neige le lendemain…
Je me revois le premier jour de mon service de cour sortir triomphant de ma poche mon sifflet à roulette nickelé acheté dans un magasin d’articles de sport au rayon football (arbitre).  Et la sentence qui tombe : « ben te voilà équipé pour trente sept ans et demi »…
Mais revenons au cahier journal… Comme son nom l’indique c’est un cahier où l’instituteur, jour après jour prépare sa classe, note ses remarques, consigne ses préparations. C’est pour lui le fil rouge de la vie de sa classe, un instrument utile pour lui et pour un éventuel remplaçant sensé trouver là le déroulé de la vie de la classe.
Un outil indispensable, document essentiel, premier document que l’inspecteur réclame lors de sa visite… Manque de bol je n’ai jamais été foutu de remplir et de tenir un cahier journal de ma vie d’instituteur… Oh ce n’est pas faute d’avoir essayé, d’avoir testé tous les modèles possibles, petits cahiers, grand cahiers, classeurs, tentatives informatisés…
Rien à faire, je ne suis jamais arrivé à « tenir » correctement un cahier journal…Un peu comme l’ouvrier à la chaine qui peu à peu perd le rythme et que le tapis roulant va trop vite… Un jour, deux puis trois sans remplir le cahier journal. Et voilà que l’on commence à essayer de combler le retard… Ah merde qu’est ce que j’ai fait la semaine dernière, bon mardi c’est facile c’est le jour de la piscine, après voyons feuilletons les cahiers Ah oui … Et voilà que je mets à remplir … après coup, au cas où..Au cas où quoi ??? mais au cas ou l’inspecteur me demanderait mon cahier journal, car c’est bien ce qu’il me demanderait en premier, non ??? Alors ai-je été un mauvais maître ?
Finalement je ne crois pas… J’ai toujours eu un mal de chien à mettre la pédagogie en équation, à rentrer dans le cadre étriqué d’un emploi du temps minuté…
J’ai toujours vécu la pédagogie comme un art. Quelque chose de profondément ancré au fond de moi. Oh je savais très bien où je voulais aller, où je voulais amener la petite troupe qui m’était confiée chaque année.
Le programme on allait se le fader et on se le fadait et même davantage mais faire rentrer ça dans un cadre rigide … bernique je n’y suis jamais arrivé. Progression, programmations, but à atteindre, oui. Mais le chemin pour y arriver pouvait être tortueux ou étonnamment court … Alors le cahier journal …

CV – enseignant au parcours atypique ?

On n’échappe pas à son destin…
Petits commentaires de mon CV téléchargeable…
A l’occasion d’un entretien professionnel je me suis vu qualifier d’enseignant au parcours atypique…

Et la blouse blanche vira au gris…

30 ocobre 1957 : premier jour ! - JPEG - 19.2 ko

30 octobre 1957… j’ai un à peine un jour ! Ma mère rêvait de faire de moi un pharmacien, synthèse harmonieuse entre l’épicerie familiale, le commerce et le prestige de la médecine. Mon père, tous les matins, chevauchant son Caddy [1] pour rejoindre son poste de professeur de sciences naturelles de collège, longeait les serres, les laboratoires et les champs expérimentaux des chercheurs de l’INRA [2]. C’est donc en chercheur jardinier qu’il m’imaginait volontiers…Dans les deux cas je ne coupais pas à la blouse blanche…

JPEG - 9.7 koEt moi… je rêvais de grand large, je me voyais bien commandant de cargo, capitaine du Karaboudjan… sillonnant les mers et les océans……On ne me décourageait pas vraiment, ça allait me passer… On se contentait de bien me faire sentir tous les  inconvénients de cette profession qui vous éloigne la plus grande partie de votre temps du logis familial où se morfond une épouse éplorée et résignée… On soulignait avec insistance l’inconfort des tempêtes, la cruauté des indigènes et l’épreuve douloureuse des maladies tropicales… Dans les « années collèges » à Avignon , j’avais réussi à trouver un compromis : l’océanographie !

En fait ce qui m’intéressait c’était encore plus la littérature où l’histoire mais le leitmotiv du grand Destop revenait sans cesse : pas de débouché !!!Hors des filières scientifiques, point de salut : tu feras une seconde C mon fils … Océanographie ? Mais allez donc trouver une école d’océanographie … Le grand dépendeur d’andouille dont je ne souviens pas le nom et qui faisait office de conseiller d’orientation m’avait lorgné d’un drôle d’air… trop regardé Cousteau mon p’tit gars…

Alors le bac est arrivé et très curieusement je l’ai décroché avec, qui plus est, un ersatz de mention … Pour finir, ce fut la fac de médecine avec une idée en tête : devenir « fly doctor »… Mais on n’échappe pas à son destin…

Déjà à la fin de la classe de troisième j’avais failli y passer à cause du coup du 420… Mon père m’avait dit : « si tu réussis l’Ecole Normale je te paye un 420 !! »Gloups… un 420…

Le concours de l’école Normale en fin de troisième c’était un peu l’Everest des concours… Réservé aux élites de l’école républicaine… Loin d’être un mauvais élève je n’étais pas un aigle non plus… Mon père ne risquait pas grand chose avec le 420… Et bien, mais dites moi … Ne voilà t-il pas que je me retrouve admissible !

Exploit stupéfiant qui m’ouvrait les portes d’études balisées et la promesse de surfs mémorables à la barre de mon 420… Mais hélas (heureusement ?) collé à l’oral…Donc je vous passe les détails, deux ans de fac de médecine à Nîmes, pas assez de travail et pas de réussite au concours … Un petit tour de quelques jours en fac de biologie à Avignon (tiens voilà l’INRA qui repointe le bout de sa blouse) et … re concours d’Ecole Normale à Nîmes cette fois.Verdict : 7ème et dernier sur la liste supplémentaire… A moi l’INRA …Et puis on n’échappe pas à son destin : l’école Normale de Lyon recherchait de vaillants sujets dans les listes complémentaires des autres écoles normales pour compléter ses rangs.

GIF - 48.5 koEt voila comment par un beau matin d’automne je gagnais la capitale des trois Gaules débarquant à la gare de Perrache pour escalader la colline de la Croix Rousse où se situait l’Ecole Normale d’instituteurs de Lyon… Résultat des courses : je ne coupais pas à mon destin, j’allais être instit comme papa et maman… à moi la blouse grise du maître d’école…

Instituteur et directeur au long cours.

Pour moi l’école c’est un peu comme Obélix avec la potion magique, j’y suis tombé dedans quand j’étais tout petit… Mes chers parents étaient un couple d’instituteurs de campagne à la Ferté Vidame (Eure et Loir). Quand je suis né ils habitaient l’école. J’ai donc eu tôt fait de glisser dans le moule républicain, d’épouser mon institutrice au passage et de me lancer dans la vrai vie… Les années d’Ecole Normale furent deux années de vrai bonheur, la chance de me plonger par un concours de circonstances, ce qui constituait autrefois « l’esprit de promo ». Première expérience professionnelle : Vaulx en Velin… « Zil en Zup ». La banlieue, et déjà la castagne et les voitures qui brûlaient… Mais la découverte de collègues merveilleux, des gens qui y croyait … de vrais instits …mais arrive ce qui constituera le point de départ de périples hors de France, tous les sursis étant épuisés il fallait répondre à l’appel du service national.

Ce sera la « coopération » et une destination aussi inconnue qu’inattendue : Bucarest, Roumanie… de l’autre côté du mur…

JPEG - 15.1 ko

Legitimatie

 

Découverte d’un autre monde et redécouverte de mon métier avec cette idée de mission qui se forge et qui guidera toute la suite.

A l’issue des deux années en Roumanie nous sommes censés traverser l’Atlantique direction le lycée de New York. Au dernier moment le rêve américain tombe à l’eau et nous nous résignons à reprendre le cours des choses normales dans notre département du Rhône. Mais sur la fin de l’été nouveau coup du sort ou plutôt de téléphone et deux destinations s’offrent à nous : Portland Oregon avec la Mission Laïque ou Sofia, Bulgarie, avec le ministère des Affaires Etrangères. Le choix est cornélien entre une destination, l’Amérique, et une famille la MLF que je n’aurais de cesse de retrouver et un poste certes mal payé mais de « directeur » en Bulgarie.

Et ce fut la Bulgarie pour six années. Six années riches et pleines sur le plan professionnel : apprentissage de ce qui allait devenir mon métier principal : directeur d’école.

JPEG - 20.7 ko

Kniajevo

 

L’école en grandissant déménagera trois fois : Kniajevo est la deuxième…En six ans de travail passionné et passionnant la petite école de deux classes primaires est devenue un collège avec même un embryon de lycée…

JPEG - 16.8 ko

Sofia… maître d’école

 

JPEG - 28 ko

Rentrée scolaire à Sofia

 

Rentrée scolaire dans la troisième école, Vokolamsko Chaussée, avec Gilles et Morinos Quand nous avions quitté Bucarest nous avions dit « n’importe quel pays sauf un autre pays de l’Est et ce fut Sofia… Après la Bulgarie nous sommes dit « n’importe où, sauf l’Afrique ».

Nous avons donc pris la direction de la Tanzanie. Servir à l’étranger ce n’est pas un tourisme professionnel organisé au frais de la République, servir à l’étranger c’est accepter d’accomplir une mission quelque soit le lieu… Peu importe la destination, ce qui compte c’est ce que l’on doit y faire.

A Dar Es Salaam j’ai persévéré dans ce qui allait devenir ma façon de travailler : investir tout ce qui avait été appris dans le poste précédent et acquérir de nouvelles compétences pour le suivant. Un réseau local de formation continue pour les enseignants recrutés locaux est ainsi né.

Après dix années passées hors de France soit nous devenions des expatriés professionnels, soit nous retournions nous ressourcer. C’est donc à notre demande que nous regagnons la France. Il s’en ai fallu d’un cheveux que nous reprenions la direction des Balkans avec la Mission Laïque mais les guerres de Yougoslavie venaient d’éclater et le projet ne put aboutir.

Retour sur Lyon. Première absurdité administrative, alors même que j’avais occupé deux directions d’écoles, complexes à gérer, que j’avais été inspecté et évalué par deux fois, par deux inspecteurs différents venus de France et alors que je me proposais de prendre n’importe quelle direction d’école dans n’importe quelle localité du département du Rhône voilà que l’on me recalait au motif que je n’étais pas inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de directeur d’école ! Le tout dans un contexte de pénurie qui conduisait l’administration à nommer directeur d’office, des instituteurs adjoints qui n’en avait cure !

Qu’à cela ne tienne ! J’en ai profité pour étoffer mes compétences pédagogiques en me portant volontaire quelques semaines après la rentrée scolaire pour un poste de « maître ZEP ». J’ai pu ainsi pénétrer le milieu associatif, participer au développement des quartiers, visiter de nombreuses écoles partager le quotidien de différentes équipes pédagogiques en somme engranger de précieuses informations pour la suite…

Un an après, adoubé réglementairement je pouvais prétendre de nouveau à une direction d’école.

Saint Cyr Au Mont D’Or, une très belle école en pierre jaune, un esprit de village, tout en périphérie de la grande agglomération lyonnaise. J’ai bousculé un peu la torpeur, appliquant des méthodes de communication et un savoir faire acquis à l’étranger dans cette paisible commune des Mont D’Or. Avec beaucoup de succès et toujours et surtout beaucoup de plaisir !

JPEG - 19.8 ko

Saint Cyr au Mont D’Or

 

JPEG - 31.2 ko

CE1

 

Cette courte période a été féconde à double titre sur un plan strictement professionnel je suis rentré de plain pied dans la pédagogie coopérative avec ma classe de CE1, avec le recul probablement ma meilleure expérience professionnelle avec des élèves.

La deuxième avancée je la dois au monde associatif, enrôlé dans le groupe des dirigeants de mon club de voile, le Cercle de la Voile de Lyon je me suis retrouvé propulsé trésorier et gestionnaire d’une PME associative. J’ai appris sur le tas la comptabilité, la gestion, je me suis colleté aux déclarations de charges, l’établissement des feuilles de paye, l’URSAF les ASSEDIC, la DDAS de fin d’année. Préparer un bilan un compte de résultat. Un autre métier !

Mais l’appel du large nous fit prendre la direction de la Suède, embarqué dans les bagages de l’entreprise Renault qui tentait une ambitieuse fusion avec le suédois Volvo.  Découverte d’autres univers à Götteborg , la culture d’entreprise, le concept de qualité totale. Le modèle suédois et une autre façon d’enseigner qui nous faisait passer aux yeux de nos collègues suédois pour de dangereux bourreaux d’enfants Las ! le mariage industriel tourna au divorce et nous regagnâmes la France avec les restes de l’armée en déroute… Cette fois mon certificat de baptême est à jour et me voici directeur d’une école de 9 classes à Ecully dans le Rhône.

JPEG - 19.3 ko

Ecole du Centre Ecully

 

J’aurai l’occasion de revenir sur le dur métier de directeur d’école, sur le grand écart qu’impose la pratique simultanée de deux métiers : enseignant et directeur d’école. Ecully à ce égard (de triage) n’était pas une sinécure… Aussi quand un matin je suis « tombé » sur une petite annonce du journal des coopératives scolaires qui détaillait le profil souhaité du nouvel animateur départemental pour l’association du Rhône j’ai tout de suite senti que ce poste était pour moi.

Nouveau plongeon dans l’inconnu mais je me sentais bien armé avec mes différentes expériences acquises sur le terrain de l’école et dans le monde associatif. Et c’est ainsi que durant 5 années je me suis temporairement éloigné de l’école. Cinq années passionnantes où j’ai pu mettre à profit dans un premier temps, toutes les compétences acquises dans le domaine de la comptabilité dans puis dans l’informatique avec le début de l’aventure Internet.

Animateur départemental puis national(à mi temps) j’ai pu sillonner mon département le Rhône allant d’école en école, de collège en IME, des villes à la campagne mettant le doigt sur la grande diversité des situations d’enseignement.Formateur d’adultes également dans différentes villes de France.Associé à des réflexions nationales au sein de l’OCCE et ses groupes de travail j’ai pu avoir le sentiment d’agir au cœur du problème, peut être même d’avoir contribué à faire évoluer certains dossiers en particulier pour ce qui concerne le problème de l’argent à l’école, certains dossiers juridiques. Formateur d’adultes : comptabilité et informatique, je continue à acquérir de nouvelles compétences. Dans un autre secteur associatif je participe à une nouvelle aventure : la création à Lyon de la caisse de Crédit Mutuel Enseignant, plongée dans le monde de la banque et de la finance, je participe même à des stages de formation organisés par la Fédération centre Est-Europe du Crédit Mutuel.

Encore une fois au bout de cinq ans j’éprouve le besoin de retourner sur le terrain, de tourner la page. Cette fois c’est l’AEFE qui me recrute pour un poste jugé difficile à Ankara en Turquie. Mon prédécesseur ayant été mis sur la touche est toujours en poste dans l’école « rétrogradé » au rang d’adjoint. La planche promet d’être savonnée…Elle le fut ! mais la situation se rétablit assez vite et malgré de grosses difficultés matérielles en début de séjour, Ankara sera une nouvelle expérience enrichissante.

Je suis statutairement placé sous l’autorité d’un chef d’établissement mais ce dernier ou plutôt ces derniers, ils seront deux à se succéder à ce poste durant mon séjour, avec qui j’ai entretenu d’excellents rapports professionnels et humains m’ont délégué une très large marge d’autonomie. Autonomie accentuée par l’implantation sur deux sites différents des deux entités, école et lycée qui constituent l’établissement. Directeur d’école est un métier ingrat je le mesure une fois de plus. J’ai plus d’élèves qu’au lycée/collège et pourtant ils sont sept personnes à assurer tout ou partie des tâches que j’accomplis chaque jour ! Et en plus je dois un service partiel devant les élèves !

C’est alors que naît le désir de trancher une bonne fois pour toute, de cesser le terrible et désastreux grand écart entre la classe et la direction… Devenir chef d’établissement. Et je retrouve les joies de l’administration…Passe encore qu’après cinq années à l’OCCE où chaque année je participais à la formation initiale des directeurs d’école où j’animais fréquemment des conférences pédagogiques à l’attention des directeurs d’écoles mais à l’issue desquelles il m’a fallu repasser l’entretien pour être apte aux fonctions de directeur d’école !(que j’ai passé avec un IEN chez qui j’avais quelques semaines auparavant assuré une animation avec des directeurs de sa circonscription !!!) Cette fois l’obstacle est de taille : pour me présenter au concours il faut avoir été au moins 5 ans directeur d’école dépendant du Ministère de l’Education Nationale… Directeur je le suis depuis plus de 15 ans… mais essentiellement à l’étranger, alors même que sur ces postes j’ai fait fonction de chef d’établissement ayant en charge des classes de collège et de lycée… ces années là ne comptent pas …

Je me présente malgré tout aux épreuves après m’être préparé avec le CNED, je suis déclaré admissible mais j’échoue à l’oral. J’ai bien analysé et compris les raisons de cet échec, avec le CNED j’avais bien assimilé la méthodologie de cette épreuve assez particulière et difficile mais j’étais « trop court » sur certains sujets de base.

Après quatre ans passés en Turquie nous estimons qu’il est temps de nous reprendre le chemin de la France. Dans l’intérêt du poste que j’occupe : le directeur est seul élément mobile de l’équipe il m’apparaît impératif d’apporter du sang neuf et un renouveau. D’autre part nous sommes deux et Marie mon épouse à besoin de retrouver un poste plus gratifiant que celui qu’elle occupe dans son lycée turc.

Le retour sur la France nous conduit sur les rivages atlantiques, à la Rochelle et par le jeu très conventionnel des mouvements administratif et de quelques entretiens, j’obtiens un poste encore très différents de tout ce j’ai pu faire auparavant : chargé de mission au centre de Documentation Pédagogique de Charente Maritime. Poste que je détaillerai dans un article particulier.à suivre…

PDF - 89.8 koCV Marc Jamois


[1]cyclomoteur de la marque Motobécane, vitesse limitée à 35km/h mais à graissage séparé ! JPEG - 8.8 ko[2] Institut de la Recherche Agronomique

dacosavoile

 
%d blogueurs aiment cette page :