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Mar 31, 2009 - Côté professionel    No Comments

Xavier Pons : Sans évaluation on prive les familles d’une politique éducative nationale

Ces jours derniers, on a vu à la fois le président de la République demander une « culture de l’évaluation » à l’éducation nationale et un mouvement de refus des évaluations de CM2. Ce refus est-il une première ou s’inscrit-il dans une tradition française de résistance à l’évaluation ?

Une partie des enseignants a toujours refusé ou critiqué des évaluations standardisées au nom de la liberté pédagogique et pour éviter selon eux toute forme de palmarès des établissements favorisant le développement d’un marché scolaire. Quand les premières évaluations internationales des acquis des élèves de l’IEA ont été lancées ponctuellement en France dans les années 1960 et 1970, ils ont invoqué le risque qu’elles servent à normer le comportement des élèves et à contrôler l’activité des enseignants. En 1988-1989, quand l’équipe ministérielle de Lionel Jospin décide de systématiser les évaluations diagnostiques en CE2 et en sixième, les syndicats ont obtenu du ministère que les résultats par établissement ne soient pas publiés, que leur utilisation reste à l’appréciation de l’enseignant et que leurs résultats ne soient assortis d’aucune sanction.

la suite sur le Café Pédagogique

Xavier Pons

Xavier Pons vient de terminer une thèse tout à fait remarquable sur « L’évaluation des politiques éducatives et ses professionnels. Les discours et les méthodes (1958-2008) », doctorat de science politique, IEP de Paris, 2008.

Il prépare un ouvrage à paraître aux PUF en 2010 : Xavier Pons, Evaluer l’action éducative, Paris, PUF, Coll. Education et sociétés, 2010.

Mar 13, 2009 - Côté professionel    No Comments

Manipulation des statistiques sur les évaluations CM2 ?

Sur le site du syndicat national des personnels d’inspection membre de la FSU :

« Des témoignages nous parviennent de toute la France faisant état de pressions directes ou indirectes des IA-DSDEN sur les IEN CCPD pour gonfler les statistiques des remontées des évaluations CM2. La plupart des instructions données l’ont été oralement, mais certaines instructions écrites nous sont parvenues et confirment les alertes qui nous ont été lancées.

Ces instructions consistent à demander aux IEN CCPD de transformer les fichiers des résultats renseignés par les directeurs d’école, notamment ceux qui ont intégré un code 2 validant des compétences partielles, ou bien à transformer les codes A en 0 ou en 1 pour faire remonter les scores.

Le SNPI-fsu appelle les inspecteurs à ne pas compromettre leur indispensable légitimité professionnelle au sein de leur circonscription, ainsi que la valeur de leur expertise institutionnelle nationale dans des opérations de manipulation des informations qu’ils ont à valider et à transmettre.

Ce genre de pratique déroge à l’évidence à la déontologie la plus élémentaire. Elle met à mal la neutralité du service public et la confiance des citoyens envers la fonction publique. Dans certains cas, les instructions délivrées par les IA-DSDEN s’apparentent à une demande de production de faux en écriture publique dénoncée par le Code de procédure publique et le Code pénal. Dans d’autres cas, les instructions sont accompagnées de menaces sur la carrière, voire sur la réussite au prochain oral d’un concours national de recrutement. Là encore, ce genre de pratique est dénoncée par la morale et les lois et il est susceptible de poursuites judiciaires.

Dans la plupart des cas qui nous ont été communiqués, la même légitimation de l’opération revient, comme l’expression d’une manipulation grossière : « l’académie (ou le département, selon les cas) est classée dernière dans la remontée des résultats des évaluations ; il faut absolument atteindre le niveau national, sinon les sanctions vont tomber (sous-entendu pour le recteur, l’IA-DSDEN, voire les IEN CCPD) ». Stupéfiante course à l’échalote !

Cette information doit être croisée avec les témoignages de plus en plus nombreux qui nous parviennent sur la gestion autoritaire et ouvertement menaçante par le ministère et l’administration centrale à l’encontre des recteurs et des IA-DSDEN. Le limogeage spectaculaire de l’IA-DSDEN du Rhône a été à cet égard l’élément de trop dans cette gestion archaïque, irrespectueuse et contraire aux valeurs de notre république et de la démocratie. Désormais, tous les IA-DSDEN craignent de se voir renvoyés à tout moment. Une rumeur, plus ou moins fondée, nous est très récemment parvenue faisant état d’une « prochaine charrette » (sic). Dès lors, on ne peut s’étonner que certains IA-DSDEN perdent leur sang-froid et se livrent à des pratiques inadmissibles.

Tout cela est le fruit d’une politique éducative inspirée par le culte absurde du résultat avec des chiffres manipulés, par l’autoritarisme et la personnalisation dans la gestion de la fonction publique, une politique qui vise à l’atomisation du service public national dont les relais territoriaux sont mis en concurrence sur le modèle des entreprises privées à but lucratif.

Le SNPI-fsu soutiendra avec force tous les IEN CCPD qui défendront la dignité de leur fonction et celle du service public en refusant de se conformer à des instructions manifestement illégales et de nature à compromettre gravement un intérêt public. De même, conformément à ses statuts, il soutiendra tous les IA-DSDEN qui se verraient menacés ou sanctionnés pour avoir défendu avec courage et lucidité les valeurs du service public. »

Fév 21, 2009 - Côté professionel    No Comments

Départ de l’inspecteur d’académie du Rhône

 » Départ de l’inspecteur d’académie : surprise générale et silence gêné Jacques Aubry a reçu hier soir un arrêté le suspendant de ses fonctions à partir de lundi dans l’intérêt du service.Jusqu’alors, l’inspecteur d’académie du Rhône avait appris sa mise à l’écart par oral, sur convocation téléphonique du directeur des services de l’encadrement du ministère. Celui-ci lui aurait alors indiqué que le recteur Debbasch lui retirait sa confiance après quatre mois de fonctions à la tête des services départementaux de l’Education nationale.« Je suis très surpris d’une décision qui nuit au bon fonctionnement de l’Etat républicain ». Adjoint aux affaires scolaires de Lyon, Yves Fournel est l’un des seuls à réagir officiellement au départ précipité de l’inspecteur.Au ministère comme au rectorat, pas moyen d’obtenir une explication. « Aucun commentaire » d’un côté. Silence radio de l’autre.A l’Inspection, de proches collaborateurs assuraient hier après-midi ne rien savoir de la décision touchant leur supérieur. Ancien recteur de l’académie limogé en mars 2007, Alain Morvan a en revanche vivement réagi : « Je connais bien M. Aubry. C’est un professionnel honnête, loyal, d’une grande droiture ». Avant d’ironiser. « Je conseillerais à son successeur de se contenter de relayer les instructions si farfelues soient-elles, de prendre sa carte à l’UMP et de choisir une chanson de Carla Bruni comme musique d’attente à l’inspection ».Au Snuipp-Fsu, syndicat majoritaire du primaire, c’est aussi l’étonnement. « Nous avions alerté le ministère sur les problèmes de la carte scolaire, mais ceux-ci sont liés à des moyens que l’inspecteur n’avait pas ». Le syndicat avait en effet écrit à Xavier Darcos il y a quelques semaines critiquer la gestion de M. Aubry.Cette situation inédite ne peut se prolonger longtemps. Mardi, le Conseil départemental de l’Education nationale se réunit en préfecture afin de valider les mesures sur les ouvertures et fermetures de classes. Il est en principe présidé par l’Inspecteur d’académie. Sa chaise sera-t-elle vide ? M. F.

Fév 3, 2009 - Côté professionel    No Comments

Etat de l’école en 2008

Lu sur :

Le 13 janvier 2009 paraissait sur le site du gouvernement le rapport qu’on attendait depuis octobre: « L’état de l’école 2008 ».Issue du gouvernement, cette publication est réalisée pour justifier les mesures entreprises par notre ministre. Elle est toutefois instructive à bien des égards.Jetons un oeil sur deux points: les difficultés de lecture des jeunes et l’évolution du coût de l’enseignement du premier degré.Mais vous trouverez aussi dans ce rapport les synthèses des études internationales, et tout ce qui concerne le second degré (coût, conditions d’accueil, pourcentages de diplômés, etc.)12% d’élèves en difficulté de compréhensionhommes et femmes de 17 ans ou plus, de nationalité française, qui ont participé à la journée d’appel de préparation à la défense (JAPD) : »En 2007, 78,2% des jeunes d’environ 17 ans sont des lecteurs habiles. En revanche, 12% rencontrent des difficultés de compréhension. Pour une partie d’entre eux -4,9% de l’ensemble- ces difficultés sont très importantes.Les compétences en lecture ont été évaluées, en 2007, auprès des 800 000 jeunesL’évaluation révèle également l’existence de lecteurs médiocres -9,8% des jeunes. De 2004 à 2007, la proportion de jeunes en difficulté de lecture lors de la JAPD est passée de 11% à 12%. »L’enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) en 2001, qui évalue les compétences en lecture des jeunes de l’OCDE en fin de quatrième année d’école obligatoire (CM1) avait mis la France en position médiane. L’enquête de 2006 confirme cette position.Ce qui ressort de cette étude de façon inquiétante, c’est que les élèves français manquent d’assurance: quand ils hésitent, ils s’abstiennent de répondre (pour 16% d’entre eux si la réponse exigée risque d’être longue). Ce fait est corrélé au peu de valeur qu’ils s’accordent: ils pensent que les Français se classeront en 42e position sur 45, alors que c’est loin d’être la réalité. »L’état de l’école 2008″ montre que les jeunes les plus en difficultés (4,9% de l’ensemble) souffrent de lacunes importantes en vocabulaire. Le linguiste Alain Bentolila, qui avait remis en mars 2007 un rapport sur le langage à monsieur de Robien, avait fait le même constat et prônait les « leçons de vocabulaire » dès la maternelle, introduites dans les programmes de 2008.Par rapport à ses voisins, la France a des classes chargéesDans les années 70, les écoles maternelles françaises comptaient en moyenne quarante élèves, moyenne actuellement descendue à vingt-six par classe. En élémentaire: vingt-six en 1970, vingt-trois jusqu’en 2003, un peu plus de dix-neuf en 2006.La France se situe pourtant dans le peloton de queue des pays de l’OCDE: il n’y a que onze élèves en moyenne par classe en Italie, douze en Suède, treize en Espagne. Nos différents ministres de l’Education nous ont souvent dit que la baisse des effectifs n’intervenait que très peu sur la qualité de l’enseignement. (Voir le diagramme.)Nombre moyen d'élèves par enseignant dans l'enseignement élémentaire, 2006 (OCDE).Une expérimentation temporaire a même été menée dans une centaine de cours préparatoires défavorisés en 2002, par la réduction des effectifs à douze élèves. Résultat? Un score un peu meilleur pour ces élèves, mais qui se trouve gommé en CE1. Précision: dans ce CE1, l’effectif était redevenu normal! L’éducation n’est pourtant pas affaire d’expérimentations éphémères, mais d’efforts au long cours…Le coût d’un écolier français« Entre 1980 et 2007, la dépense d’éducation a crû en moyenne au même rythme que la richesse nationale (soit de 2,2 % par an). » La dépense moyenne par élève a augmenté de 79% dans le 1er degré et de 63% dans le second degré.La part de l’Etat dans ces dépenses: 61,2%, des collectivités territoriales: 22,8%, des ménages: 7,7%, entreprises: 6,5%, autres administrations publiques et CAF: 1,8%. (Voir le diagramme.)Dépense d'éducation par rapport au PIB(OCDE).La dépense par élève en France est légèrement supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE. Elle reste très supérieure à la dépense de pays comme l’Italie ou l’Espagne qui   pourtant ont en moyenne beaucoup moins d’élèves par classe.L’enseignement dans des classes à effectifs plus légers ne serait donc pas si coûteux?A lire aussi:Le rapport « L’état de l’école 2008 »L’enquête PIRLS sur les compétences en lecture des jeunes de l’OCDELe rapport sur le langage du linguiste Alain BentolilaTous les articles de Rue89 sur l’éducation

Juin 7, 2008 - Côté professionel    Commentaires fermés sur L’argent à l’école.

L’argent à l’école.

Une école publique n’est pas un EPLE [1], elle ne dispose pas de la personnalité morale et juridique, elle ne dispose pas de son autonomie financière. L’école est laïque et gratuite.

Il n’y a pas d’argent dans l’école… circulez il n’y a rien à voir.

Pas d’argent pas de budget directement géré dans l’école, tout le fonctionnement de l’école repose sur la gestion du trésorier municipal et tout est théoriquement externalisé.

Pas d’argent dans l’école !

Et pourtant…. 50 000, 20 000 Euros voir beaucoup plus circulent dans toutes les écoles de manière courante.

J’ai beaucoup travaillé sur ce sujet lorsque j’étais à l’OCCE du Rhône, ces chiffres peuvent étonner, ils surprennent lesintéressés eux mêmes. « comment ? mais non nous n’avons pas autant d’argent »… J’ai souvent entendu cette réplique !

Les enseignants par définition n’ont pas de formation comptable, ils font donc une confusion entre la trésorerie qui se trouve à un instant T dans l’école et le total des sommes qui ont transité au cours de l’exercice. La mise en place d’un véritable comptabilité, le dégagement d’un compte de résultat et d’un bilan simplifié sont souvent une révélation pour les intéressés eux même.

Mais d’où vient cet argent ?

En principe pas du fonctionnement direct de l’école… encore que parfois on puisse observer des dérapages, comme on le verra plus tard

Est ce la conséquence des pratiques pédagogiques d’ un enseignement particulier, le financement de « lubies » propre à tel ou telle collègue ? Cela a pu être vrai en partie, du moins l’était-ce il y a encore quelques années.

Et bien non… Les flux d’argent dans l’école résultent désormais de pratiques institutionnelles. dans les années soixante le projet d’un adepte de la pédagogie Freinet constituait une exception qui tranchait dans le paysage de la pédagogie classique. Le projet est désormais inscrit dans le marbre des instructions officielles. or bien souvent les projets entraînent des volets financiers pour lesquels rien n’est prévu.

Le seul dispositif légal sera alors le recours à une structure associative, OCCE ou autre.

Dépourvus de toute formation les enseignants et au premier chef les directeurs d’école peuvent très vite se retrouver dans des positions délicates au regard de la loi. cette situation est aggravée par le flou et les erreurs qui peuvent être commis par la hiérarchie de l’éducation nationale et par les autres administrations

Durant les années où je travaillais à l’OCCE au quotidien sur ces sujets il m’a été donné d’ observer des situations pour le moins « intéressantes »..

Un premier exemple :

Une école maternelle rédige un projet d’école dont un des volets prévoit un travail basé sur le théâtre. dans le cadre de ce projet, les enfants préparent toute l’année un spectacle qui sera joué en fin d’année. Pour aider l’équipe enseignante, un acteur est recruté pour effectuer un travail de mise en scène. Ce vacataire est rémunéré pour ce travail.

- premier point : le projet écrit, détaillant tous les aspects est dûment validé par l’inspection

- deuxième point : la commune, en l’occurrence la ville de Lyon verse une subvention destinée à la rémunération de l’acteur sur le compte de la coopérative-troisième point : la directrice paye le « salaire » …

Le projet « roule »… oui mais…

La collègue directrice, en toute bonne foi, se trouve en position d’employeur au noir… Aucune démarche légale n’ayant été effectuée,l’URSAFF est en droit de requalifier le contrat, ou plutôt l’absence de contrat, en CDI… avec toutes les conséquences que cela peut avoir…

La collègue « tombait des nues » pensant être dans son bon droit, projet validé par l’administration, subvention allouée…

Heureusement dans ce cas la coopérative était affiliée à l’OCCE, nous avons régularisé la situation : procédéà la signature d’un CDD, effectué toutes les déclarations auprès des organismes sociaux, de la médecine du travail…

Découverte pour la collègue des « charges patronales…

Découverte du monde réel, du coût » exorbitant » des charges sociales … découverte de la position d’employeur… de la vraie vie… de l’entreprise …

Choc culturel … on devient un « salaud de patron »…

Le rapport des enseignants à l’argent est complexe. L’argent dans l’école gratuite est un sujet tabou l’argent corrompt, « c’est sale »… Alors quand il s’agit de gérer, tout devient complexe car au non dit, s’ajoute le vide sidéral institutionnel : pas de formation pas de conseils pas de temps pour accomplir cette tâche.

Tout naturellement c’est sur les directeurs qu’échoue cette charge.

La comptabilité de l’école va donc devoir s’appuyer sur une structure associative laquelle est très souvent de type coopérative OCCE.

De fait l’école se retrouve dotée de sa propre structure financière et comptable.

Mais le gestionnaire s’il est directeur ne l’est jamais « es qualité », ce n’est pas monsieur le directeur qui est responsable des comptes c’est » monsieur X « mandataire adulte de la coopérative OCCE ou monsieur le président de la structure associative rattachée à l’école ;

Concrètement tout se passe au coeur même l’école on plonge dans une totale schizophrénie…

Une fois la structure en place la collusion avec la structure légale est parfois évidente. Pour des raisons de simplification de gestion il est parfois tentant de transformer des subventions pour projet en subvention totale de fonctionnement.

J’ai tout vu dans ce domaine…

Cela commence avec la notion de subvention de « crédits libres » qui peut en fait couvrir de réelles subventions de fonctionnement, cela peut être un versement pour régler des factures de téléphone.

J’ai même vu le plus extraordinaire et qui montre encore une fois la confusion qui peut s’opérer au niveau de l’administration :

Des communes qui versent intégralement les crédits de fonctionnement pédagogique sur les comptes de la coopérative.

On plonge dans l’illégalité la plus totale, puisque le directeur qui gèrent ainsi son école se trouve placé en position de gestion de fait. [2]

Mais j’ai vu mieux encore si l’on peut dire :

Une commune du Beaujolais verse la subvention à la coopérative, ce versement est assorti d’une convention et … accrochez vous au bastingage cette convention est dûment visée par la préfecture du Rhône

Comment voulez vous que les enseignants s’y retrouvent

[1]Depuis la loi de décentralisation du 22 juillet 1983, les collèges et les lycées sont définis comme étant des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). Ils disposent donc, de par la loi, de la personnalité morale et d’une autonomie dans des domaines que le décret du 30 août 1985 précise. Le conseil d’administration (CA) de l’EPLE prend les décisions relevant de ces domaines d’autonomie et le chef d’établissement  » en tant qu’organe exécutifde l’établissement exécute les délibérations du CA « . Cette situation est donc complètement différente, par exemple, de celle des écoles élémentaires où toutes les décisions sont prises au nom de l’État, le conseil d’école se contentant de donner un avis. Les lycées et collèges se trouvaient dans une situation analogue à celle des écoles aujourd’hui avant les lois de décentralisation du début des années 80

[2] LA GESTION DE FAIT

La gestion de fait s’applique, selon l’article 60-XI de la loi de finances n°63-156 du 23 Février 1963, à  » toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public ou sans agir sous contrôle et pour le compte d’un comptable public, s’ingère dans le recouvrement de recettes affectées ou destinées à un organisme public… « , ou  » reçoit ou maniedirectement ou indirectement des fonds ou valeurs extraits irrégulièrement de la caisse d’un organisme public »…1- La gestion de fait nécessite donc la réunion de deux conditions :

- le gestionnaire de fait n’avait pas la qualité de comptable public ;

- le gestionnaire de fait s’est ingéré dans le recouvrement des recettes, ou a reçu ou manié irrégulièrement des fonds publics,

2- La constitution d’une gestion de fait assimile le gestionnaire de fait à un comptable public ; il doit donc rendre compte de sa gestion dans les mêmes conditions qu’un comptable patent. Pour ce motif, le juge compétent pour déclarer la gestion de fait est le juge des comptes (Chambre Régionale des Comptes pour les collectivités locales).

La jurisprudence des Chambres Régionales des Comptes appliquée aux associations, en ce qui concerne la gestion de fait, applique les orientations suivantes :

-il y a gestion de fait lorsque le versement d’une subvention à une association constituait un mandat fictif :l’objet réel de la subvention diffère de celui qui est annoncé, et vise à payer des dépenses irrégulières (indemnités au personnel, par exemple) ;

- il y a gestion de fait lorsque l’association :

exerce en réalité la gestion déléguée d’un service public sans en avoir la qualité. Le Conseil d’Etat a admis que lescollectivités puissent déléguer la gestion de services publics, même administratifs. Mais il est indispensable, en ce cas, qu’une convention soit signée entre les parties.

En l’absence de convention, les Chambres Régionales des Comptes recherchent la qualification de service public de l’activité exercée par l’association.

Elles cherchent également à déterminer le degré de dépendance de l’association par rapport à la collectivité, parl’application de la méthode dite  » du faisceau d’indices  » : composition des instances dirigeantes de l’association, et pouvoir des élus au sein de ces instances, affectation de personnel communal à l’association, mise à disposition de locaux ou de matériel. S’il s’avère que l’association ne constitue qu’un simple démembrement de la collectivité locale, et ne dispose d’aucun pouvoir propre ou d’aucune initiative, et qu’elle gère néanmoins sans titre un équipement ou un service public, les Chambres Régionales des Comptes peuvent juger qu’il y a gestion de fait.

gère sans titre un équipement public pour le compte de la collectivité. La jurisprudence exige au minimum la signature d’une convention à cet effet. Si la gestion ne recouvre que l’administration générale du bien, à l’exclusion de la perception de recettes, la convention suffit. En revanche, lorsqu’il y a encaissement de deniers publics par l’association, il est nécessaire de créer une régie de recettes, afin de respecter les règles de la comptabilité publique réponse à la question écrite de M.Haenel, Sénateur, J.O. débat du Sénat, 23 Mars 1989, et réponse à la question écrite de M.Dumont, Député, J.O. débats Assemblée Nationale, 6 Mars 1989).

Dans cet esprit, les CRC ont considéré comme gestion de fait l’encaissement des recettes d’exploitation d’un parc de loisirs appartenant à une commune, par une S.E.M. n’ayant passé avec la commune qu’un simple bail commercial ; celui de recettes d’exploitation de stations de sports d’hiver communales par une association ; celui des loyers de gîtes ruraux par un G.I.E. ; celui de loyers d’abris de pêcheurs pur un office municipal privé ; celui de la location d’une salle polyvalente par une association culturelle, etc… (voir article de doctrine de MM. Jean-Louis CHARTIER et Alain DOYELLE, dans l’A.J.D.A. du 20 Mars 1990).

Lorsque l’association, sans gérer un service ou un équipement public, encaisse sans titre des recettes communales .

Ainsi, il peut y avoir gestion de fait lors de l’encaissement, par une association, de recettes provenant de manifestations organisées par la commune (CRC Corse, 14 Avril 1988 : recettes d’un festival réalisé par un office de tourisme municipal et conservées par un organisateur de spectacles), ou lorsque l’association n’a pasd’existence réelle (CRC, Alsace, 20 Janvier 1987, et CRC Champagne-Ardenne, 18 Février 1988 : comités des fêtes composés d’élus et dépourvus de personnalité juridique).

En résumé, 1a seule présidence par un élu d’une association de la loi de l901 ne constitue pas, à elle seule une gestion de fait, qui sanctionne plutôt l’absence de transparence des opérations, le démembrement effectif de la collectivité, ou la gestion déléguée occulte. (voir à ce propos la réponse à la question écrite de M. Maurice ARRECKX, publiée au J.0. des débats du Sénat, le 20 Décembre 1990).

3- La Procédure de déclaration de gestion de fait peut être mise en oeuvre, soit par le comptable patent de la collectivité, tenu de les signaler au juge des comptes pour dégager sa responsabilité propre, soit par le Préfet, soit par le procureur près la Cour des Comptes, soit par la Chambre Régionale des Comptes se saisissant elle-même. Un simple particulier peut saisir le juge des comptes, mais ce dernier n’a pas alors l’obligation de statuer.

4 – Les conséquences de la gestion de fait sont de trois ordres : le comptable de fait peut se voir infliger des amendes (article 9 de la loi n°54-1306 du 31 Décembre l954), il peut être mis en débat, et, en outre, sa qualité de comptable le rend inéligible au sens de l’article L. 231-6è du code électoral.

Juin 19, 2007 - Côté professionel    No Comments

Premier examen numérique …

Port du casque en vélo ... - JPEG - 29.8 ko« Les jeunes sont à la fois les premières victimes de l’insécurité routière d’aujourd’hui et les conducteurs et usagers de la route de demain. L’éducation, dès le plus jeune âge, est un enjeu majeur pour faire évoluer les mentalités et l’école en est le relais privilégié.

Présentes dans les collèges depuis 1993, les attestations scolaires de sécurité routière (ASSR), passées en cinquième et en troisième, font partie intégrante de l’enseignement obligatoire. Elles permettent de vérifier les connaissances de sécurité routière progressivement acquises tout au long de la scolarité, à partir des contenus des programmes des différentes disciplines.JPEG - 4.6 koElles s’inscrivent dans le continuum de la formation théorique de tout citoyen usager de la route. Elles portent sur la connaissance des risques et des règles applicables pour chacun des types d’usagers : piéton, cycliste, cyclomotoriste,passager d’une voiture, futur automobiliste. Elles visent à favoriser la compréhension du rapport entre la règle, le risque et l’accident. »…Me voici placé en position sinon d’acteur, du moins de témoin privilégié d’un dispostif national qui a pour objet de contribuer à la formation des jeunes dans ce domaine de la sécurité routière.JPEG - 4.2 koCe qui est tout particulièrement intéressant dans ce dossier c’est son mode opératoire fondé sur un ensembleapplicatif informatique. Au delà de la simple utilisation d’un support multimédia nous sommes dans ce domaineprécis,en présence d’un tout nouveau modèle : l’examen numérique. Pour la première fois dans le domaine éducatif, le facteur humain s’efface au profit de la machine.L’intervention humaine dans l’examen semble pratiquement gommée… L’élève placé face à un écran répond à un questionnaire qui génère une « copie » électronique. Cette dernière codée est ensuite « ramassée » au moyen d’une clef USB puis rapprochée de son auteur au sein d’une application spécifique elle est alors corrigée automatiquement et « lapplication » délivre alorsl’attestation en cas de réussite. L’ensemble des résultats de tous les élèves de l’établissement sont ensuite rassemblés compilés et adressés à une application nationale à des fins statistiques.

Pas de jury, pas de correction « humaine », un palier est véritablement franchi …

ASSR sur le site du rectorat de LimogesLe site de la sécurité routièrele site du CDDP19

dacosavoile

 
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