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Juin 7, 2008 - Côté professionel    Commentaires fermés sur L’argent à l’école.

L’argent à l’école.

Une école publique n’est pas un EPLE [1], elle ne dispose pas de la personnalité morale et juridique, elle ne dispose pas de son autonomie financière. L’école est laïque et gratuite.

Il n’y a pas d’argent dans l’école… circulez il n’y a rien à voir.

Pas d’argent pas de budget directement géré dans l’école, tout le fonctionnement de l’école repose sur la gestion du trésorier municipal et tout est théoriquement externalisé.

Pas d’argent dans l’école !

Et pourtant…. 50 000, 20 000 Euros voir beaucoup plus circulent dans toutes les écoles de manière courante.

J’ai beaucoup travaillé sur ce sujet lorsque j’étais à l’OCCE du Rhône, ces chiffres peuvent étonner, ils surprennent lesintéressés eux mêmes. « comment ? mais non nous n’avons pas autant d’argent »… J’ai souvent entendu cette réplique !

Les enseignants par définition n’ont pas de formation comptable, ils font donc une confusion entre la trésorerie qui se trouve à un instant T dans l’école et le total des sommes qui ont transité au cours de l’exercice. La mise en place d’un véritable comptabilité, le dégagement d’un compte de résultat et d’un bilan simplifié sont souvent une révélation pour les intéressés eux même.

Mais d’où vient cet argent ?

En principe pas du fonctionnement direct de l’école… encore que parfois on puisse observer des dérapages, comme on le verra plus tard

Est ce la conséquence des pratiques pédagogiques d’ un enseignement particulier, le financement de « lubies » propre à tel ou telle collègue ? Cela a pu être vrai en partie, du moins l’était-ce il y a encore quelques années.

Et bien non… Les flux d’argent dans l’école résultent désormais de pratiques institutionnelles. dans les années soixante le projet d’un adepte de la pédagogie Freinet constituait une exception qui tranchait dans le paysage de la pédagogie classique. Le projet est désormais inscrit dans le marbre des instructions officielles. or bien souvent les projets entraînent des volets financiers pour lesquels rien n’est prévu.

Le seul dispositif légal sera alors le recours à une structure associative, OCCE ou autre.

Dépourvus de toute formation les enseignants et au premier chef les directeurs d’école peuvent très vite se retrouver dans des positions délicates au regard de la loi. cette situation est aggravée par le flou et les erreurs qui peuvent être commis par la hiérarchie de l’éducation nationale et par les autres administrations

Durant les années où je travaillais à l’OCCE au quotidien sur ces sujets il m’a été donné d’ observer des situations pour le moins « intéressantes »..

Un premier exemple :

Une école maternelle rédige un projet d’école dont un des volets prévoit un travail basé sur le théâtre. dans le cadre de ce projet, les enfants préparent toute l’année un spectacle qui sera joué en fin d’année. Pour aider l’équipe enseignante, un acteur est recruté pour effectuer un travail de mise en scène. Ce vacataire est rémunéré pour ce travail.

- premier point : le projet écrit, détaillant tous les aspects est dûment validé par l’inspection

- deuxième point : la commune, en l’occurrence la ville de Lyon verse une subvention destinée à la rémunération de l’acteur sur le compte de la coopérative-troisième point : la directrice paye le « salaire » …

Le projet « roule »… oui mais…

La collègue directrice, en toute bonne foi, se trouve en position d’employeur au noir… Aucune démarche légale n’ayant été effectuée,l’URSAFF est en droit de requalifier le contrat, ou plutôt l’absence de contrat, en CDI… avec toutes les conséquences que cela peut avoir…

La collègue « tombait des nues » pensant être dans son bon droit, projet validé par l’administration, subvention allouée…

Heureusement dans ce cas la coopérative était affiliée à l’OCCE, nous avons régularisé la situation : procédéà la signature d’un CDD, effectué toutes les déclarations auprès des organismes sociaux, de la médecine du travail…

Découverte pour la collègue des « charges patronales…

Découverte du monde réel, du coût » exorbitant » des charges sociales … découverte de la position d’employeur… de la vraie vie… de l’entreprise …

Choc culturel … on devient un « salaud de patron »…

Le rapport des enseignants à l’argent est complexe. L’argent dans l’école gratuite est un sujet tabou l’argent corrompt, « c’est sale »… Alors quand il s’agit de gérer, tout devient complexe car au non dit, s’ajoute le vide sidéral institutionnel : pas de formation pas de conseils pas de temps pour accomplir cette tâche.

Tout naturellement c’est sur les directeurs qu’échoue cette charge.

La comptabilité de l’école va donc devoir s’appuyer sur une structure associative laquelle est très souvent de type coopérative OCCE.

De fait l’école se retrouve dotée de sa propre structure financière et comptable.

Mais le gestionnaire s’il est directeur ne l’est jamais « es qualité », ce n’est pas monsieur le directeur qui est responsable des comptes c’est » monsieur X « mandataire adulte de la coopérative OCCE ou monsieur le président de la structure associative rattachée à l’école ;

Concrètement tout se passe au coeur même l’école on plonge dans une totale schizophrénie…

Une fois la structure en place la collusion avec la structure légale est parfois évidente. Pour des raisons de simplification de gestion il est parfois tentant de transformer des subventions pour projet en subvention totale de fonctionnement.

J’ai tout vu dans ce domaine…

Cela commence avec la notion de subvention de « crédits libres » qui peut en fait couvrir de réelles subventions de fonctionnement, cela peut être un versement pour régler des factures de téléphone.

J’ai même vu le plus extraordinaire et qui montre encore une fois la confusion qui peut s’opérer au niveau de l’administration :

Des communes qui versent intégralement les crédits de fonctionnement pédagogique sur les comptes de la coopérative.

On plonge dans l’illégalité la plus totale, puisque le directeur qui gèrent ainsi son école se trouve placé en position de gestion de fait. [2]

Mais j’ai vu mieux encore si l’on peut dire :

Une commune du Beaujolais verse la subvention à la coopérative, ce versement est assorti d’une convention et … accrochez vous au bastingage cette convention est dûment visée par la préfecture du Rhône

Comment voulez vous que les enseignants s’y retrouvent

[1]Depuis la loi de décentralisation du 22 juillet 1983, les collèges et les lycées sont définis comme étant des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). Ils disposent donc, de par la loi, de la personnalité morale et d’une autonomie dans des domaines que le décret du 30 août 1985 précise. Le conseil d’administration (CA) de l’EPLE prend les décisions relevant de ces domaines d’autonomie et le chef d’établissement  » en tant qu’organe exécutifde l’établissement exécute les délibérations du CA « . Cette situation est donc complètement différente, par exemple, de celle des écoles élémentaires où toutes les décisions sont prises au nom de l’État, le conseil d’école se contentant de donner un avis. Les lycées et collèges se trouvaient dans une situation analogue à celle des écoles aujourd’hui avant les lois de décentralisation du début des années 80

[2] LA GESTION DE FAIT

La gestion de fait s’applique, selon l’article 60-XI de la loi de finances n°63-156 du 23 Février 1963, à  » toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public ou sans agir sous contrôle et pour le compte d’un comptable public, s’ingère dans le recouvrement de recettes affectées ou destinées à un organisme public… « , ou  » reçoit ou maniedirectement ou indirectement des fonds ou valeurs extraits irrégulièrement de la caisse d’un organisme public »…1- La gestion de fait nécessite donc la réunion de deux conditions :

- le gestionnaire de fait n’avait pas la qualité de comptable public ;

- le gestionnaire de fait s’est ingéré dans le recouvrement des recettes, ou a reçu ou manié irrégulièrement des fonds publics,

2- La constitution d’une gestion de fait assimile le gestionnaire de fait à un comptable public ; il doit donc rendre compte de sa gestion dans les mêmes conditions qu’un comptable patent. Pour ce motif, le juge compétent pour déclarer la gestion de fait est le juge des comptes (Chambre Régionale des Comptes pour les collectivités locales).

La jurisprudence des Chambres Régionales des Comptes appliquée aux associations, en ce qui concerne la gestion de fait, applique les orientations suivantes :

-il y a gestion de fait lorsque le versement d’une subvention à une association constituait un mandat fictif :l’objet réel de la subvention diffère de celui qui est annoncé, et vise à payer des dépenses irrégulières (indemnités au personnel, par exemple) ;

- il y a gestion de fait lorsque l’association :

exerce en réalité la gestion déléguée d’un service public sans en avoir la qualité. Le Conseil d’Etat a admis que lescollectivités puissent déléguer la gestion de services publics, même administratifs. Mais il est indispensable, en ce cas, qu’une convention soit signée entre les parties.

En l’absence de convention, les Chambres Régionales des Comptes recherchent la qualification de service public de l’activité exercée par l’association.

Elles cherchent également à déterminer le degré de dépendance de l’association par rapport à la collectivité, parl’application de la méthode dite  » du faisceau d’indices  » : composition des instances dirigeantes de l’association, et pouvoir des élus au sein de ces instances, affectation de personnel communal à l’association, mise à disposition de locaux ou de matériel. S’il s’avère que l’association ne constitue qu’un simple démembrement de la collectivité locale, et ne dispose d’aucun pouvoir propre ou d’aucune initiative, et qu’elle gère néanmoins sans titre un équipement ou un service public, les Chambres Régionales des Comptes peuvent juger qu’il y a gestion de fait.

gère sans titre un équipement public pour le compte de la collectivité. La jurisprudence exige au minimum la signature d’une convention à cet effet. Si la gestion ne recouvre que l’administration générale du bien, à l’exclusion de la perception de recettes, la convention suffit. En revanche, lorsqu’il y a encaissement de deniers publics par l’association, il est nécessaire de créer une régie de recettes, afin de respecter les règles de la comptabilité publique réponse à la question écrite de M.Haenel, Sénateur, J.O. débat du Sénat, 23 Mars 1989, et réponse à la question écrite de M.Dumont, Député, J.O. débats Assemblée Nationale, 6 Mars 1989).

Dans cet esprit, les CRC ont considéré comme gestion de fait l’encaissement des recettes d’exploitation d’un parc de loisirs appartenant à une commune, par une S.E.M. n’ayant passé avec la commune qu’un simple bail commercial ; celui de recettes d’exploitation de stations de sports d’hiver communales par une association ; celui des loyers de gîtes ruraux par un G.I.E. ; celui de loyers d’abris de pêcheurs pur un office municipal privé ; celui de la location d’une salle polyvalente par une association culturelle, etc… (voir article de doctrine de MM. Jean-Louis CHARTIER et Alain DOYELLE, dans l’A.J.D.A. du 20 Mars 1990).

Lorsque l’association, sans gérer un service ou un équipement public, encaisse sans titre des recettes communales .

Ainsi, il peut y avoir gestion de fait lors de l’encaissement, par une association, de recettes provenant de manifestations organisées par la commune (CRC Corse, 14 Avril 1988 : recettes d’un festival réalisé par un office de tourisme municipal et conservées par un organisateur de spectacles), ou lorsque l’association n’a pasd’existence réelle (CRC, Alsace, 20 Janvier 1987, et CRC Champagne-Ardenne, 18 Février 1988 : comités des fêtes composés d’élus et dépourvus de personnalité juridique).

En résumé, 1a seule présidence par un élu d’une association de la loi de l901 ne constitue pas, à elle seule une gestion de fait, qui sanctionne plutôt l’absence de transparence des opérations, le démembrement effectif de la collectivité, ou la gestion déléguée occulte. (voir à ce propos la réponse à la question écrite de M. Maurice ARRECKX, publiée au J.0. des débats du Sénat, le 20 Décembre 1990).

3- La Procédure de déclaration de gestion de fait peut être mise en oeuvre, soit par le comptable patent de la collectivité, tenu de les signaler au juge des comptes pour dégager sa responsabilité propre, soit par le Préfet, soit par le procureur près la Cour des Comptes, soit par la Chambre Régionale des Comptes se saisissant elle-même. Un simple particulier peut saisir le juge des comptes, mais ce dernier n’a pas alors l’obligation de statuer.

4 – Les conséquences de la gestion de fait sont de trois ordres : le comptable de fait peut se voir infliger des amendes (article 9 de la loi n°54-1306 du 31 Décembre l954), il peut être mis en débat, et, en outre, sa qualité de comptable le rend inéligible au sens de l’article L. 231-6è du code électoral.

Août 27, 2007 - Côté professionel    No Comments

Haut Conseil de l’Education (Rapport 2007)

Haut Conseil de l’Education (Rapport 2007)

« …La direction d’une école est assurée par un instituteur ou un professeur des écoles nommé par l’inspecteur d’académie. Le directeur peut, selon la taille de l’école, être partiellement ou totalement déchargé d’enseignement. L’institution lui confie des responsabilîtés croissantes, mais il reste un pair parmi les pairs et l’on constate à chaque rentrée de nombreux refus d’exercer la responsabilité de directeur, les inspecteurs d’académie devant alors recourir à de  réquisitions.Les responsabilités de la direction d’école sont triples : administratives (veiller au respect de la réglementation, procéder à l’admission des élèves, définir le service de ses collègues et répartir les moyens d’enseignement), pédagogiques (assurer la coordination entre les maîtres, réunir l’équipe éducative, veiller à la diffusion de l’information auprès des maîtres…), relationnelles (travailler avec la commune, les parents, les agents économiques, les associations et les autres services de l’Etat…).Le titulaire de la fonction n’a pas l’autorité nécessaire pour assurer pleinement la direction de son école. Sur le plan pédagogique par exemple, le conseil d’école, qui définit et conduit le projet d’école, a un rôle souvent formel, faute de disposer des pouvoirs d’un conseil d’établissement ou d’administration.Une grève administrative des directeurs, consécutive au débat sur leur statut, prive le système éducatif de statistiques pour l’école primaire depuis bientôt dix ans, le nombre exact des élèves du primaire n’est même pas connu, rendant son pilotage d’autant plus incertain. La durée et l’ampleur de ce mouvement constituent une anomalie sans équivalent dans la fonction publique.Même s’il s’agit d’un sujet sensible, le débat sur la fonction de directeur d’école primaire, dotée de compétences explicites ne devrait plus être éludé… »
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Rapport HCE-2007
Mai 23, 2006 - Côté professionel    No Comments

Fil rouge


Je n’ai jamais eu à proprement parlé de plan de carrière. Celle ci est la résultante d’un choix de vie qui mêle étroitement, à chaque fois que c’est possible, la vie professionnelle et « la vie tout court ».Issu de ce qui s’appelait encore « l’Ecole Normale d’Instituteurs » j’ai en fait exploré plusieurs facettes du métier d’enseignant et au final exercé plusieurs professions différentes.Ma « carrière » est le fruit d’une succession de missions limitées dans le temps mais dont la cohérence résulte dans le fait que chacune est la résultante directe de la précédente. Autrement dit chaque expérience m’a permis d’acquérir des compétences nouvelles que je réinvestissais dans la suivante. Des incursions fréquentes dans le monde associatif ont contribué à élargir mon horizon.Activités professionnelles et activités associatives : sans jamais négliger les premières, j’ai toujours gommé, du moins dans mon esprit la frontière entre les deux. C’est ainsi que j’ai pu constituer le bagage qui m’a permis de cheminer professionnellement, un peu comme une boule de neige que l’on pousse devant soi et qui grossit au fur et à mesure que l’on avance…JPEG - 1.7 koUn fil rouge cependant demeure. Il se trouve que, par un concours de circonstances, je suis devenu très tôt« directeur d’école ». Le poste de Sofia, bien que très mal payé et assorti d’un statut administratif pour le moins bancal était un poste de directeur. Par la suite, conforter cette position m’a permis d’acquérir un profil utile pour repartir àl’étranger et plus tard pour obtenir un logement de fonction à notre retour en France. Alors intérêtpurement matériel ??Non, pas seulement, j’ai fini par m’installer dans la peau du directeur d’école et cela est devenu tout simplement « mon » métier. Un métier exigeant, passionnant qui occupe l’esprit et qui a suscité mon action auquotidien.Pourtant un boulet est attaché à cette profession.Directeur d’école c’est exercer un métier complexe et qui génère une activité un plein temps mais à cette tâche chronophage s’ajoute la responsabilité d’une classe. Or pour n’importe quel instituteur, la classe constitue l’élémentessentiel, le « reste » passe nécessairement au second plan. Autrement dit le temps manque pour accomplir avec sérieux son travail de directeur et c’est un grand écart permanent qui s’institue progressivement entre la classe et la direction.L’activité de direction est ressentie comme une activité coupable si elle empiète sur la vie de la classe. C’est une image qui vous est renvoyée par les collègues : à Ecully, j’avais 9 classes et un quart de décharge, je me souviens parfois des réflexions des collègues le jour où je n’avais pas les enfants « puisque tu ne travailles pas aujourd’hui, tu pourrais me faire … » « Puisque tu ne travailles pas aujourd’hui »… et bien oui, le seul le vrai travail c’est la classe, le reste …Mais il n’est même pas besoin des autres , on finit soi même par culpabiliser de manière plus ou moins inconsciente…Une première fois j’ai tranché, abandonné la direction d’école pour travailler à l’OCCE. Après cinq années j’ai souhaité tourner la page, revenir au terrain. Inévitablement j’ai retrouvé une direction d’école. Par un concours de circonstances ce fut de nouveau l’étranger. Franchement je n’y croyais guère, les services rendus s’oublient vite dansl’administration, cela faisait dix ans que j’avais quitté ce qui, à l’époque, n’était même pas encore l’AEFE . La situationparticulière du poste d’Ankara en faisait un poste délicat dans ces cas là on fait appel aux vieux chevaux…C’est durant cette mission que j’ai pris la décision de trancher une bonne fois pour toute dans le dilemme entre la classe et la direction.Privé de statut la direction n’est qu’une fonction, les chances de voir évoluer la situation sont minces. Il existe bien des postes complètement déchargés mais ils ne s’obtiennent que sur les critères d’un barème fondé sur l’ancienneté… il suffit d’attendre d’être à un ou deux ans de la retraite… formidable motivation s’il en est…Alors il ne reste que deux options franches : reprendre une classe à part entière ou bien devenir chef d’établissement dans le second degré…Abandonner le premier degré n’est pas une décision aisée à prendre. Pourtant j’avais déjà fait plusieurs incursions dans le collège et le lycée. En tant qu’enseignant j’avais assuré des cours de français et surtout d’histoire géographie comme répétiteur des cours du CNED. Durant ma mission à l’OCCE j’avais eu de nombreuxcontacts avec des chefs d’établissements pour régler avec eux des problèmes de droit et decomptabilité.Encore une fois je me suis heurté à des difficultés administratives, mes années de directeurs à l’étranger ne pouvant être prises en compte… Pas très logique quand on sait qu’un directeur d’école à l’étranger exerce ipso factoplus de responsabilités qu’en France, qu’il peut même et c’était mon cas, exercer comme « faisant fonction » de chefd’établissement.Pourtant je me suis présenté deux fois au concours. par deux fois j’ai été admissible, par deux fois j’ai échoué à l’oral. je détaillerai dans un nouveau billet l’analyse que j’ai faite de mes échecs.Pourtant je n’ai pas encore renoncé, je m’étais au départ fixé trois tentatives… il m’en reste une.A moins que …A moins que je continue de pousser ma boule de neige…Obtenir la direction d’un CDDP pourrait constituer une alternative qui au final me motive au plus haut point : exploiterdifférentes compétences acquises dans les domaines de l’animation d’équipes, d’animation culturelle, de gestion, dans les relations avec les collectivités locales… Tout ceci au final me permettrait de boucler la boucle…Entretien le 8 juin pour la direction du CDDP de la Corrèze…C’est bientôt la coupe du monde de foot et la balle est dans mon camp !
Mai 23, 2006 - Côté professionel    No Comments

GDID

Parfois il réconfortant de savoir que l’on n’est pas seul !Directeur d’école, un métier ? mais non mon bon Monsieur une fonction…Nous sommes de plus en plus nombreux à réagir contre l’institution qui nous ignore et contre les principaux syndicats enseignants qui se cantonnent dans une position autiste d’un autre temps…

Voici in extenso le dernier le bulletin du G.D.I.D. l’association nationale des directrices et des directeurs d’école primaire. Je n’ai pas une virgule à modifier… tout est dit et bien dit….
CHRONIQUES DU TEMPS QUI PASSE
6 ans ? 7 ans déjà ? Comme le temps passe vite…Voila près de 7 ans que nous avions entamé cette interminable grève administrative.A ce rythme, nous risquions sérieusement de voir notre mouvement battre tous les records de durée du genre.A défaut de déboucher sur quelque chose de tangible, cette grève administrative a connu quelques soubresauts, avec la signature du protocole Signature refusée, dans l’ordre, par le SNUDI-FO, le SGEN, puis le SNUIPP Signature accordée par le SE-UNSA…Notre bon ministre se satisfaisant d’une seule signature, ce protocole s’appliquera dès la rentrée prochaine.Application d’autant plus aisée qu’il ne comporte pas grand chose.Si on laisse de côté les mesurettes symboliques du genre vade-mecum, ne reste que deux points qui pourraient sembler d’importance, les quarts de décharge pour les 4 classes et les E.V.S.
LES DECHARGES POUR LES 4 CLASSES…
A priori, une bonne nouvelle… Il faut rappeler que la dernière avancée en la matière, l’attribution d’un quart de décharge pour les 5 classes, datait de 1995 ! Et n’avait été finalisée qu’en … 2005 !Curieusement, cette grande avancée miraculeusement engrangée n’a pas déclenché de flots d’enthousiasme… Il y a de quoi…Bien sur, on comprend le soulagement des collègues dirlos d’écoles de 4 classes, croulant sous le boulot, et quivoient arriver enfin un temps de décharge. Sauf qu’à creuser un peu, on se demande si ces collègues ne vont pas échanger un « rien-du-tout » pour un « presque-rien-mais-pire »On constate d’abord que cette « avancée » n’en pas vraiment une, puisque la modification des stages des PE2 était prévue depuis plusieurs mois, bien avant les négociations à la sauvette du mois d’Avril…Et surtout, ici et là, les premières déclarations des I.A. laissent craindre des trucs moins joyeux :
- ces quarts de décharge, c’est maintenant certain, ne seront présents que 30 semaines par an
- une part de leur formation pourrait retomber sur nos frêles épaules- leur présence pourra être remise en cause pour les besoins de la formation continue
- et si le nombre de PE 2, dans votre département, est trop restreint, vous n’aurez de décharge qu’à la prochaine « avancée à engranger »Et les autres écoles ?
- Pour les écoles de 1 à 3 classes, collègues, vous êtes priés d’attendre l’horizon 2020
- Pour les écoles de 5 et 6 classes, collègues, si vous avez le malheur d’exercer dans un département où les PE 2sont plus nombreux que les écoles de 4 classes, vous risquez fort de perdre un mois et demi de décharge, les PE2 en trop devenant vos quarts de décharge…
- Pour les écoles de 7 classes et plus, vous êtes priés d’attendre l’horizon 2040 et de ne pas vous plaindre, scrongnegneu !Autre possibilité pour tout collègue, du chargé d’école au dirlo de 15 classes, faire comme nous : « être réalistes et demander l’impossible », ce qui revient à dire « râler, se battre et demander justice »…
LES E.V.S. ?
Le recrutement d’E.V.S. n’est qu’une fausse solution à un vrai problème.Cela ne peut représenter une réponse ni aux attentes de ces jeunes, ni aux besoins de la direction d’école.La réalité des E.V.S., pour notre ministère, ce sera :- prétendre avoir réglé les problèmes de la direction d’école par l’attribution de ces « aides »- donner l’illusion d’une réforme d’importance alors que les 50 000 emplois d’E.V.S. étaient déjà prévus et budgétés à 90 % par le Plan de Cohésion Sociale depuis plusieurs mois La réalité des contrats E.V.S. pour ces jeunes « en difficulté d’insertion professionnelle », ce sera :
- un demi-Smig horaire de 20 heures par semaine
- des contrats allant de 6 à 10 mois
- une absence totale de formation
- la précarité d’un emploi ne débouchant sur aucun métier La réalité des emplois E.V.S., pour les directrices et directeurs d’école, ce sera :
- un travail supplémentaire de gestion et formation de ces personnels
- une aide infime, très peu de nos tâches pouvant être déléguées… Nous n’avons légalement aucune obligation d’accepter de tels contrats dans nos écoles. Le G.D.I.D. appelle donc chaque collègue à mesurer toutes les conséquences de leur choix avant que d’accepter la création de postes d’E.V.S. « d’aide à la direction »
ETRE OU AVOIR…
Il n’est que deux manières d’envisager la direction d’école : ÊTRE ou AVOIR Certains rêvent d’un retour aux sources, à l’Age d’Or mythique des années 60 où la direction d’école (croient-ils) se limitait à un coup de tampon sur quelques paperasses. Pour ceux-là, il est clair que la direction d’école s’inscrit dans le schéma vieillot du dirlo-qu’est-un-instit-comme-les-autres. Il est donc impératif à leurs yeux de conserver le cadre actuel de notre fonction et de se contenter de l’améliorer par quelques mesures catégorielles. On reste ici dans l’AVOIR…Démarche qui pourrait à la limite se concevoir si elle n’était pas à des années-lumière des réalités de notre boulot… Il n’est qu’à voir les responsabilités qui sont nôtres aujourd’hui !Mais démarche surtout caractérisée par son inefficacité totale.En effet, rester dans l’AVOIR implique de rester uniquement sur des demandes catégorielles : on se condamne ainsi à quémander un huitième de décharge, trois francs six sous d’aumône, sans rarement les obtenir.Après tout, puisque la direction d’école n’existe pas administrativement, pourquoi nos ministres successifs iraient-ils se préoccuper de nous ? Il est une autre manière d’envisager la direction d’école : non plus AVOIR, mais ÊTRE…Celle-ci revient à constater que la direction d’école est devenu un métier à part entière…Nous ne sommes plus des instits chargés de la direction, mais des directeurs chargés d’enseignement. Si le contact avec les élèves, la pédagogie est toujours primordial, il devrait s’exercer dans le cadre d’une direction d’école reconnue.Cela nécessite l’élaboration d’un statut qui vienne reconnaître notre boulot et nous donne les temps, les moyens, les salaires pour le faire…En nous revendiquant dirlos, notre combat est celui de la dignité de notre travail.Entre AVOIR ou ÊTRE, entre « fonction » ou métier, entre charité ou justice…
UN STATUT
Ses avantages ?
Ceux d’un texte clair, qui définirait de façon précise, et limitative, notre travail. Un texte qui sortirait du flou actuel et dirait nettement ce qu’est le rôle et le boulot d’un directeur d’école et les conditions d’exercice de ce travail. Un texte qui nous protégerait face à la judiciarisation progressive de notre métier. Un texte qui ferait de nous, non des serfs taillables et corvéables à merci, mais des professionnels reconnus. Un texte, enfin, qui mettrait nos collègues adjoints à l’abri des nominations de faisant fonction, qui ferait de la direction d’école un choix et non plus une contrainte.
Ses défauts et ses risques ?
Ils sont innombrables dans leur variantes, mais se résument le plus souvent à :… »On deviendrait derechef des chefs, des petits chefs, des sous-chefs, des couvre-chefs… »C’est curieux, mais tous les statuts que l’on a découvert n’en faisaient nullement mention…Les ATSEM ont un statut et ne sont pas les supérieures hiérarchiques des collègues en maternelle. Les profs d’EPS ont un statut qui n’en font pas les chefs des profs de maths… etc, etc…Il est une règle dans toute la fonction publique, la supériorité hiérarchique découle du pouvoir de notation. Est « chef » celui qui note… Pas question de statut là-dedans.On précisera donc, pour les mal-comprenants, que le GDID demande un statut non-hiérarchique envers nos collègues adjoints. Difficile d’être plus clair…
MAIS C’EST QUOI, LE GDID ?
Avant tout, une association… Association de directrices et directeurs d’école lambda, nous n’avons ni décharges particulières, ni subventions, ni accointances, ni chapelles, ni affiliations. Par contre, on a un goût certain pour notre indépendance et notre liberté. Cela nous permet actuellement de rassembler des collègues de 86 départements, 4 DOM-TOM, ainsi que des dirlos d’écoles françaises à l’étranger. Collègues non-syndiqués, pour la grande majorité, collègues syndiqués aussi,à tous les syndicats existants, sans exception, collègues chargés d’école ou dirlos d’écoles de 20 classes, directeurs d’école rurales ou de ZEP urbaines.Cette diversité fait notre richesse…Pour quoi faire ?
- pour s’entraider, échanger sur nos écoles, nos pratiques, mutualiser nos connaissances
- pour prendre la défense de collègues en butte avec des maires, des IEN, … Un retrait de fonction, ça va vite…- pour gamberger ensemble, élaborer idées et propositions et les faire connaître
- pour donner la parole à tous les collègues, qu’ils soient membres ou non du GDID Plus de 1000 collègues ont ainsipu s’exprimer en toute liberté dans la « bouteille à l’encre »
- pour se battre et voir notre quotidien s’améliorer Le tout réalisé par des collègues qui n’en attendent aucun plan de carrière, n’en ont pas de vision militante et font ceci pour une simple et bonne raison : entre se lamenter ou râler seul dans son coin, il est un autre choix…
ALORS, ON ATTEND OU ON BOUGE ?
C’est embêtant d’avoir toujours raison… Lorsque nous annoncions, il y a trois ans, que la grève administrative, telle qu’elle nous était proposée, ne pouvait déboucher sur rien, on aurait bien aimé se tromper.Or, il n’est qu’à voir les brillants résultats obtenus dans le dernier « protocole » pour se dire que, tout compte fait, on a perdu 7 années pour pas grand chose.Soyons clairs, si tout ce que l’on nous propose, dans le cadre de la grève administrative est de refuser d’envoyer par lavoie hiérarchique le compte rendu du conseil de cycle 2, ça ne va pas bien loin. Il y a peu de chances que l’on voie des I.E.N. éclater en sanglots devant notre refus obstiné et notre mammouth favori ne s’en portera pas plus mal, en fin de compte. Autant dire que nous attendons des syndicats enseignants bien plus et bien mieux, en matière d’action. Comme on a pas mal d’idées en la matière, le GDID vient de s’adresser à ces syndicats. Vous trouverez notre courrier à http://www.dirlo.net/nouvelles/nouvelle2.php?id_news=20Et comme on sait aussi bouger tous seuls, s’il le faut, vous trouverez dans notre prochain bulletin, dans quelques jours, les actions que notre association engagera… On songe en particulier à de l’inédit, avec une « journée de non-grève » dont on vous reparlera d’ici peu…A vous de voir si vous les partagez, les reprenez, si, au-delà, vous choisissez de joindre vos efforts aux nôtres pour que notre métier de dirlo soit enfin reconnu…
BESOIN D’UN RENSEIGNEMENT, D’UNE AIDE ?
Notre site :http://dirlo.net/ , un véritable portail coopératif par des directeurs pour les directeurs, avec : un guide du directeur, des textes de lois commentés, de nombreux téléchargements, un annuaire de liens utiles aux directeurs, le mémento des écoles et bien d’autres rubriques et services. Sans oublier les forums thématiques et un chat. A vous y croiser donc…
ET PUIS, CE N’EST PAS INUTILE, ON PEUT TOUJOURS NOUS REJOINDRE…
G. D. I. D.( GROUPEMENT DE DÉFENSE DES INTÉRÊTS DES DIRECTEURS )Pour nous rejoindre dans cette association….par courrier : retournez ce bulletin à : G.D.I.D. 106, Chemin du Vallon des Escourtines, 13011 Marseille ou par email : comportant les mêmes indications adressé au GDID ou formulaire en ligne.

CV – enseignant au parcours atypique ?

On n’échappe pas à son destin…
Petits commentaires de mon CV téléchargeable…
A l’occasion d’un entretien professionnel je me suis vu qualifier d’enseignant au parcours atypique…

Et la blouse blanche vira au gris…

30 ocobre 1957 : premier jour ! - JPEG - 19.2 ko

30 octobre 1957… j’ai un à peine un jour ! Ma mère rêvait de faire de moi un pharmacien, synthèse harmonieuse entre l’épicerie familiale, le commerce et le prestige de la médecine. Mon père, tous les matins, chevauchant son Caddy [1] pour rejoindre son poste de professeur de sciences naturelles de collège, longeait les serres, les laboratoires et les champs expérimentaux des chercheurs de l’INRA [2]. C’est donc en chercheur jardinier qu’il m’imaginait volontiers…Dans les deux cas je ne coupais pas à la blouse blanche…

JPEG - 9.7 koEt moi… je rêvais de grand large, je me voyais bien commandant de cargo, capitaine du Karaboudjan… sillonnant les mers et les océans……On ne me décourageait pas vraiment, ça allait me passer… On se contentait de bien me faire sentir tous les  inconvénients de cette profession qui vous éloigne la plus grande partie de votre temps du logis familial où se morfond une épouse éplorée et résignée… On soulignait avec insistance l’inconfort des tempêtes, la cruauté des indigènes et l’épreuve douloureuse des maladies tropicales… Dans les « années collèges » à Avignon , j’avais réussi à trouver un compromis : l’océanographie !

En fait ce qui m’intéressait c’était encore plus la littérature où l’histoire mais le leitmotiv du grand Destop revenait sans cesse : pas de débouché !!!Hors des filières scientifiques, point de salut : tu feras une seconde C mon fils … Océanographie ? Mais allez donc trouver une école d’océanographie … Le grand dépendeur d’andouille dont je ne souviens pas le nom et qui faisait office de conseiller d’orientation m’avait lorgné d’un drôle d’air… trop regardé Cousteau mon p’tit gars…

Alors le bac est arrivé et très curieusement je l’ai décroché avec, qui plus est, un ersatz de mention … Pour finir, ce fut la fac de médecine avec une idée en tête : devenir « fly doctor »… Mais on n’échappe pas à son destin…

Déjà à la fin de la classe de troisième j’avais failli y passer à cause du coup du 420… Mon père m’avait dit : « si tu réussis l’Ecole Normale je te paye un 420 !! »Gloups… un 420…

Le concours de l’école Normale en fin de troisième c’était un peu l’Everest des concours… Réservé aux élites de l’école républicaine… Loin d’être un mauvais élève je n’étais pas un aigle non plus… Mon père ne risquait pas grand chose avec le 420… Et bien, mais dites moi … Ne voilà t-il pas que je me retrouve admissible !

Exploit stupéfiant qui m’ouvrait les portes d’études balisées et la promesse de surfs mémorables à la barre de mon 420… Mais hélas (heureusement ?) collé à l’oral…Donc je vous passe les détails, deux ans de fac de médecine à Nîmes, pas assez de travail et pas de réussite au concours … Un petit tour de quelques jours en fac de biologie à Avignon (tiens voilà l’INRA qui repointe le bout de sa blouse) et … re concours d’Ecole Normale à Nîmes cette fois.Verdict : 7ème et dernier sur la liste supplémentaire… A moi l’INRA …Et puis on n’échappe pas à son destin : l’école Normale de Lyon recherchait de vaillants sujets dans les listes complémentaires des autres écoles normales pour compléter ses rangs.

GIF - 48.5 koEt voila comment par un beau matin d’automne je gagnais la capitale des trois Gaules débarquant à la gare de Perrache pour escalader la colline de la Croix Rousse où se situait l’Ecole Normale d’instituteurs de Lyon… Résultat des courses : je ne coupais pas à mon destin, j’allais être instit comme papa et maman… à moi la blouse grise du maître d’école…

Instituteur et directeur au long cours.

Pour moi l’école c’est un peu comme Obélix avec la potion magique, j’y suis tombé dedans quand j’étais tout petit… Mes chers parents étaient un couple d’instituteurs de campagne à la Ferté Vidame (Eure et Loir). Quand je suis né ils habitaient l’école. J’ai donc eu tôt fait de glisser dans le moule républicain, d’épouser mon institutrice au passage et de me lancer dans la vrai vie… Les années d’Ecole Normale furent deux années de vrai bonheur, la chance de me plonger par un concours de circonstances, ce qui constituait autrefois « l’esprit de promo ». Première expérience professionnelle : Vaulx en Velin… « Zil en Zup ». La banlieue, et déjà la castagne et les voitures qui brûlaient… Mais la découverte de collègues merveilleux, des gens qui y croyait … de vrais instits …mais arrive ce qui constituera le point de départ de périples hors de France, tous les sursis étant épuisés il fallait répondre à l’appel du service national.

Ce sera la « coopération » et une destination aussi inconnue qu’inattendue : Bucarest, Roumanie… de l’autre côté du mur…

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Legitimatie

 

Découverte d’un autre monde et redécouverte de mon métier avec cette idée de mission qui se forge et qui guidera toute la suite.

A l’issue des deux années en Roumanie nous sommes censés traverser l’Atlantique direction le lycée de New York. Au dernier moment le rêve américain tombe à l’eau et nous nous résignons à reprendre le cours des choses normales dans notre département du Rhône. Mais sur la fin de l’été nouveau coup du sort ou plutôt de téléphone et deux destinations s’offrent à nous : Portland Oregon avec la Mission Laïque ou Sofia, Bulgarie, avec le ministère des Affaires Etrangères. Le choix est cornélien entre une destination, l’Amérique, et une famille la MLF que je n’aurais de cesse de retrouver et un poste certes mal payé mais de « directeur » en Bulgarie.

Et ce fut la Bulgarie pour six années. Six années riches et pleines sur le plan professionnel : apprentissage de ce qui allait devenir mon métier principal : directeur d’école.

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Kniajevo

 

L’école en grandissant déménagera trois fois : Kniajevo est la deuxième…En six ans de travail passionné et passionnant la petite école de deux classes primaires est devenue un collège avec même un embryon de lycée…

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Sofia… maître d’école

 

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Rentrée scolaire à Sofia

 

Rentrée scolaire dans la troisième école, Vokolamsko Chaussée, avec Gilles et Morinos Quand nous avions quitté Bucarest nous avions dit « n’importe quel pays sauf un autre pays de l’Est et ce fut Sofia… Après la Bulgarie nous sommes dit « n’importe où, sauf l’Afrique ».

Nous avons donc pris la direction de la Tanzanie. Servir à l’étranger ce n’est pas un tourisme professionnel organisé au frais de la République, servir à l’étranger c’est accepter d’accomplir une mission quelque soit le lieu… Peu importe la destination, ce qui compte c’est ce que l’on doit y faire.

A Dar Es Salaam j’ai persévéré dans ce qui allait devenir ma façon de travailler : investir tout ce qui avait été appris dans le poste précédent et acquérir de nouvelles compétences pour le suivant. Un réseau local de formation continue pour les enseignants recrutés locaux est ainsi né.

Après dix années passées hors de France soit nous devenions des expatriés professionnels, soit nous retournions nous ressourcer. C’est donc à notre demande que nous regagnons la France. Il s’en ai fallu d’un cheveux que nous reprenions la direction des Balkans avec la Mission Laïque mais les guerres de Yougoslavie venaient d’éclater et le projet ne put aboutir.

Retour sur Lyon. Première absurdité administrative, alors même que j’avais occupé deux directions d’écoles, complexes à gérer, que j’avais été inspecté et évalué par deux fois, par deux inspecteurs différents venus de France et alors que je me proposais de prendre n’importe quelle direction d’école dans n’importe quelle localité du département du Rhône voilà que l’on me recalait au motif que je n’étais pas inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de directeur d’école ! Le tout dans un contexte de pénurie qui conduisait l’administration à nommer directeur d’office, des instituteurs adjoints qui n’en avait cure !

Qu’à cela ne tienne ! J’en ai profité pour étoffer mes compétences pédagogiques en me portant volontaire quelques semaines après la rentrée scolaire pour un poste de « maître ZEP ». J’ai pu ainsi pénétrer le milieu associatif, participer au développement des quartiers, visiter de nombreuses écoles partager le quotidien de différentes équipes pédagogiques en somme engranger de précieuses informations pour la suite…

Un an après, adoubé réglementairement je pouvais prétendre de nouveau à une direction d’école.

Saint Cyr Au Mont D’Or, une très belle école en pierre jaune, un esprit de village, tout en périphérie de la grande agglomération lyonnaise. J’ai bousculé un peu la torpeur, appliquant des méthodes de communication et un savoir faire acquis à l’étranger dans cette paisible commune des Mont D’Or. Avec beaucoup de succès et toujours et surtout beaucoup de plaisir !

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Saint Cyr au Mont D’Or

 

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CE1

 

Cette courte période a été féconde à double titre sur un plan strictement professionnel je suis rentré de plain pied dans la pédagogie coopérative avec ma classe de CE1, avec le recul probablement ma meilleure expérience professionnelle avec des élèves.

La deuxième avancée je la dois au monde associatif, enrôlé dans le groupe des dirigeants de mon club de voile, le Cercle de la Voile de Lyon je me suis retrouvé propulsé trésorier et gestionnaire d’une PME associative. J’ai appris sur le tas la comptabilité, la gestion, je me suis colleté aux déclarations de charges, l’établissement des feuilles de paye, l’URSAF les ASSEDIC, la DDAS de fin d’année. Préparer un bilan un compte de résultat. Un autre métier !

Mais l’appel du large nous fit prendre la direction de la Suède, embarqué dans les bagages de l’entreprise Renault qui tentait une ambitieuse fusion avec le suédois Volvo.  Découverte d’autres univers à Götteborg , la culture d’entreprise, le concept de qualité totale. Le modèle suédois et une autre façon d’enseigner qui nous faisait passer aux yeux de nos collègues suédois pour de dangereux bourreaux d’enfants Las ! le mariage industriel tourna au divorce et nous regagnâmes la France avec les restes de l’armée en déroute… Cette fois mon certificat de baptême est à jour et me voici directeur d’une école de 9 classes à Ecully dans le Rhône.

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Ecole du Centre Ecully

 

J’aurai l’occasion de revenir sur le dur métier de directeur d’école, sur le grand écart qu’impose la pratique simultanée de deux métiers : enseignant et directeur d’école. Ecully à ce égard (de triage) n’était pas une sinécure… Aussi quand un matin je suis « tombé » sur une petite annonce du journal des coopératives scolaires qui détaillait le profil souhaité du nouvel animateur départemental pour l’association du Rhône j’ai tout de suite senti que ce poste était pour moi.

Nouveau plongeon dans l’inconnu mais je me sentais bien armé avec mes différentes expériences acquises sur le terrain de l’école et dans le monde associatif. Et c’est ainsi que durant 5 années je me suis temporairement éloigné de l’école. Cinq années passionnantes où j’ai pu mettre à profit dans un premier temps, toutes les compétences acquises dans le domaine de la comptabilité dans puis dans l’informatique avec le début de l’aventure Internet.

Animateur départemental puis national(à mi temps) j’ai pu sillonner mon département le Rhône allant d’école en école, de collège en IME, des villes à la campagne mettant le doigt sur la grande diversité des situations d’enseignement.Formateur d’adultes également dans différentes villes de France.Associé à des réflexions nationales au sein de l’OCCE et ses groupes de travail j’ai pu avoir le sentiment d’agir au cœur du problème, peut être même d’avoir contribué à faire évoluer certains dossiers en particulier pour ce qui concerne le problème de l’argent à l’école, certains dossiers juridiques. Formateur d’adultes : comptabilité et informatique, je continue à acquérir de nouvelles compétences. Dans un autre secteur associatif je participe à une nouvelle aventure : la création à Lyon de la caisse de Crédit Mutuel Enseignant, plongée dans le monde de la banque et de la finance, je participe même à des stages de formation organisés par la Fédération centre Est-Europe du Crédit Mutuel.

Encore une fois au bout de cinq ans j’éprouve le besoin de retourner sur le terrain, de tourner la page. Cette fois c’est l’AEFE qui me recrute pour un poste jugé difficile à Ankara en Turquie. Mon prédécesseur ayant été mis sur la touche est toujours en poste dans l’école « rétrogradé » au rang d’adjoint. La planche promet d’être savonnée…Elle le fut ! mais la situation se rétablit assez vite et malgré de grosses difficultés matérielles en début de séjour, Ankara sera une nouvelle expérience enrichissante.

Je suis statutairement placé sous l’autorité d’un chef d’établissement mais ce dernier ou plutôt ces derniers, ils seront deux à se succéder à ce poste durant mon séjour, avec qui j’ai entretenu d’excellents rapports professionnels et humains m’ont délégué une très large marge d’autonomie. Autonomie accentuée par l’implantation sur deux sites différents des deux entités, école et lycée qui constituent l’établissement. Directeur d’école est un métier ingrat je le mesure une fois de plus. J’ai plus d’élèves qu’au lycée/collège et pourtant ils sont sept personnes à assurer tout ou partie des tâches que j’accomplis chaque jour ! Et en plus je dois un service partiel devant les élèves !

C’est alors que naît le désir de trancher une bonne fois pour toute, de cesser le terrible et désastreux grand écart entre la classe et la direction… Devenir chef d’établissement. Et je retrouve les joies de l’administration…Passe encore qu’après cinq années à l’OCCE où chaque année je participais à la formation initiale des directeurs d’école où j’animais fréquemment des conférences pédagogiques à l’attention des directeurs d’écoles mais à l’issue desquelles il m’a fallu repasser l’entretien pour être apte aux fonctions de directeur d’école !(que j’ai passé avec un IEN chez qui j’avais quelques semaines auparavant assuré une animation avec des directeurs de sa circonscription !!!) Cette fois l’obstacle est de taille : pour me présenter au concours il faut avoir été au moins 5 ans directeur d’école dépendant du Ministère de l’Education Nationale… Directeur je le suis depuis plus de 15 ans… mais essentiellement à l’étranger, alors même que sur ces postes j’ai fait fonction de chef d’établissement ayant en charge des classes de collège et de lycée… ces années là ne comptent pas …

Je me présente malgré tout aux épreuves après m’être préparé avec le CNED, je suis déclaré admissible mais j’échoue à l’oral. J’ai bien analysé et compris les raisons de cet échec, avec le CNED j’avais bien assimilé la méthodologie de cette épreuve assez particulière et difficile mais j’étais « trop court » sur certains sujets de base.

Après quatre ans passés en Turquie nous estimons qu’il est temps de nous reprendre le chemin de la France. Dans l’intérêt du poste que j’occupe : le directeur est seul élément mobile de l’équipe il m’apparaît impératif d’apporter du sang neuf et un renouveau. D’autre part nous sommes deux et Marie mon épouse à besoin de retrouver un poste plus gratifiant que celui qu’elle occupe dans son lycée turc.

Le retour sur la France nous conduit sur les rivages atlantiques, à la Rochelle et par le jeu très conventionnel des mouvements administratif et de quelques entretiens, j’obtiens un poste encore très différents de tout ce j’ai pu faire auparavant : chargé de mission au centre de Documentation Pédagogique de Charente Maritime. Poste que je détaillerai dans un article particulier.à suivre…

PDF - 89.8 koCV Marc Jamois


[1]cyclomoteur de la marque Motobécane, vitesse limitée à 35km/h mais à graissage séparé ! JPEG - 8.8 ko[2] Institut de la Recherche Agronomique
Avr 6, 2006 - Côté professionel    No Comments

Rapport de fin de mission Ankara 2000/2004

Lycée Charles de Gaulle d’AnkaraMarc Jamois,Directeur des classes primairesmarc@jamois.netMadame la Directrice de l’A.E.F.E.S/c Monsieur le Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle, Ambassade de France à AnkaraS/c Madame le Proviseur du Lycée Charles de Gaulle.Copie :Madame l’Inspectrice de l’Education Nationale, circonscription de l’Europe du Sud EstAnkara le 21 juin 2004

Objet : Rapport de fin de mission.Je vous prie de trouver ci- joint mon rapport de fin de mission.Ce document fait suite à mon rapport d’arrivée au poste du (2000) et à mon rapport intermédiaire (2002)

1 – Contexte initial difficile :1 -1 Le contexte initial :J’ai été nommé, en toute connaissance de cause, en septembre 2000 dans cet établissement dans des conditions que l’on m’avait présentéescomme s’annonçant délicates dans la mesure où je succédais à undirecteur résident alors même que ce dernier, jouissant du soutien deson équipe pédagogique, était maintenu sur un poste d’enseignant dansl’établissement.trong>1 – 2 Difficultés de la prise en compte de la nature de l’établissement :Lorsque je suis arrivé en poste, j’ai éprouvé une certainedifficulté pour appréhender la nature réelle de cet établissement :établissement français, établissement bilingue … (Cf. mon rapport d’arrivée au poste).

1 – 3 – Les difficultés matérielles :Je me suis heurté au début de la mission à une succession de difficulté d’ordre matériel liées à l’installation en Turquie. Affirmer que j’ai été mal accueilli serait faux… Je n’ai pas été accueilli du tout. Venant de mes collègues et compte tenu du contexte, je n’étais pas en droit d’attendre autre chose qu’un « service minimum », ce qui fut le cas. Venant du poste le service d’accueil s’est résumé à me fournir des coordonnées de transitaires ou d’intermédiaires agissant contre « monnaie sonnante et trébuchante » ou pire à me donner de fausses informations qui m’ont conduit directement devant les tribunaux (importation de mon véhicule). J’ajoute qu’au départ, l’Agence ne m’avait fourni aucune information fiable pour la délivrance et l’obtention de visas de travail et que j’ai dû faire face « avec les moyens du bord »… Je rappelle néanmoins que j’étais présent en temps et à l’heure pour ma prise de fonction.

Deux éléments m’ont permis de surmonter ces difficultés :

:- L’expérience professionnelle :je connaissais le modus operandi d’une école de l’étranger, le contexte, les interlocuteurs… Je disposais des repères nécessaires pour agir

.- Une cellule familiale solide :isolé dans une ensemble de difficultés matérielles et morales, seul le soutien de la cellule familiale m’a permis de m’affranchir des difficultés quotidiennes pour me concentrer sur ma missionProblème soulevé par l’absence de statut juridique de l’établissement dans le pays : Le lycée Charles de Gaulle en tant que tel n’a aucune existence légale dans le pays d’accueil. Il se présente officiellement comme un service de l’Ambassade France dont l’intitulé exact est « section d’enseignement à programme français de l’Ambassade de France en Turquie » .Ceci pose le problème du statut des personnels expatriés et résidents. Fonctionnaires français, employés par l’A.E.F.E. pour servir dans le cadre du service d’une Ambassade, ces personnels devraient logiquement être rattachés aux personnels techniques de cette dernière.Or il n’en rien, nous sommes donc contraints en conséquence de perdre beaucoup de temps pour effectuer chaque année des démarches fastidieuses de renouvellement de permis de travail, et d’accomplir desformalités douanières (véhicules personnels, déménagements) … et le tout au moment de la rentrée scolaire …

2 – Quelques points essentiels concernant la mission :2-1 Travailler avec une équipe ou en équipeL’équipe pédagogique :Un des atouts essentiels de cette école repose sur la qualité de son équipe pédagogique. Qualités pédagogiques entretenues et confortées par la présence très proche de l’I.E.N.Constitué d’individus aux personnalités très fortes l’animation de ce groupe fait appel à une stratégie permanente d’écoute et de médiation. La cohabitation avec l’ancien directeur s’est résolue trèsvite, nous avons trouvé rapidement un terrain d’entente et de collaboration .

Conséquence sur la durée de la mission du directeur :La nomination d’un expatrié pour un ensemble de personnes résidentes, implantées en Turquie pour la plupart depuis longtemps, était mal vécue. Je ne pouvais être perçu, au départ, que comme l’intrus qui ne « comprenait rien aux réalités locales de l’établissement », puis la situation s’est normalisée peu à peu.Ceci constitue un élément de réflexion : le nouveau directeur arrive avec des idées et des propositions nouvelles, dans un premier temps, il se heurte au mur du conservatisme, puis parvient à faire passer desnouveautés et à son tour se retrouve en quelque sorte « phagocyté » par le groupe.Seul élément mobile du groupe,une durée de mission du directeur de six ans me paraît excessive.

2-2 : prise en compte de la spécificité de cet établissementLes difficultés de perception de la réalité de l’établissement m’ont conduit à penser que seule la mise en place d’un projet pédagogique clair, fort s’appuyant sur une communication solide pouvait résoudre ceproblème.

Remarques annexes :A – Considération sur l’articulation du projet d’école et du projet d’établissement : le projet d’école a constitué pour moi un support de travail essentiel pour faire avancer l’école. Le problème de son articulation avec le projet d’établissement s’est posé dès le début et se pose encore : projet unique, projet à « deux étages »… les approches divergent .A l’occasion du séminaire des directeurs des écoles de la zone en 2002 un long et fructueux débat avec un collègue proviseur m’a permis de mieux cerner la différence qui existent entre les deux démarches …B – Les cours particuliers : le faible niveau des enfants en français conduit les parents à demander de cours particuliers. Souvent donnés par des enseignants de l’école à titre privé cette situation conduit parfois à des situations embarrassantes.Pour résoudre ce problème une solution pourrait consister à institutionnaliser les cours particuliers. Les élèves en difficulté devraient être signalés et suivre un soutien obligatoire qui se déroulerait à l’école encadrés par des enseignants de l’établissement en dehors des heures de cours. Cette procédure permettrait de concilier un bon degré de qualité de l’enseignement et une meilleure transparence.

C – Effectifs et politique d’admission à l’école et conséquence pour le pilotage de l’établissementUne des principales difficultés concernant le pilotage de cet établissement se situe au niveau du calibrage de ses effectifs.Deux facteurs essentiels sont à prendre en considération :Le projet de construction du nouveau lycée qui définit une taille et un effectif de l’établissement,La forte demande de familles turques non-francophones de scolarisation à l’écolePartant de ces deux constats il convient d’avoir en permanence le souci de réguler finement les admissions à l’école…Une constante cependant s’est dégagée ces dernières années : le renforcement de ce que mon prédécesseur a qualifié de « noyau », c’est à dire d’élèves turcs non mobiles, non issus de familles de diplomates et donc appelés à suivre toute leur scolarité à Ankara, de la maternelle jusqu’au Baccalauréat.L’action du directeur dans ce domaine est déterminante : c’est lui qui reçoit les familles et leur expose les enjeux et les conséquences qu’entraîne la scolarisation d’un enfant turc dans un établissement français non reconnu officiellement par les autorités turques…Cette forte composante de l’effectif m’a conduit à :Développer des stratégies pédagogiques inscrites dans le cadre du projet d’école et s’appuyant sur des références aux programmes et instructions officielles d’une école « normale » c’est à dire, en clair, s’abstenant de toute références au F.L.E . et ne faisant appel à aucun. dispositif d’intégration spécifique.Imposer un système de réorientation vers le système turc beaucoup plus strict à la fin de la maternelle / fin du CP afin d’éviter de retrouver des enfants en position d’échec et d’impasse en fin de scolarité primaireEnfin à faire preuve d’imagination : quand les solutions n’existaient pas il fallait les inventer !

Quantitatif/qualitatif :Concernant le mode de sélection des candidatures actuellement en vigueur :Nous travaillons sur une notion qualitative, c’est-à-dire que nous nous efforçons de sélectionner les élèves sur des critères fondés sur la qualité de la francophonie de la famille. Il apparaît parfois que ce mode de sélection n’est pas satisfaisant, un enfant turc, non issu d’un milieu francophone, peut parfois mieux réussir dans la mesure où il est soutenu par un engagement fort de sa famille.C’est le soutien et la motivation de la famille qui sont porteurs du succès du projet et gages de réussite.Dans ces conditions, plutôt que de sélectionner un minimum d’élèves sur des critères de « pseudo francophonie », il faudrait inverser le processus et admettre un maximum d’enfants de niveaux petite, moyenne et grande section et de fixer un numerus clausus pour l’admission en CP (avec examen et tests de niveau).

Ce système présenterait l’avantage :

- D’admettre en CP des enfants turcs ayant un bon niveau de français,De réorienter ipso facto les enfants turcs en difficulté vers le système scolaire turc et leur assurer une réinsertion au meilleur moment,

- De stimuler les familles, de ne pas laisser la vague impression que « les choses pourront peut-être s’arranger au fil du temps », situation qui conduit à de véritables « drames pédagogiques » dans la mesure où seretrouvent ainsi des enfants en échec scolaire dans les deux systèmes : turc et français.

C – Problème posé par la multiplication des organes de décisions et de régulation :

- conseil de gestion

- conseil d’établissement

- conseil d’école

- conseil de coopérative…

la liste est longue !La juxtaposition de ce qui en France constitue quatre établissements distincts : école maternelle, école élémentaire, collège et lycée, dotés chacun de leurs propres organes de régulation conduit dans un établissement comme le nôtre à une multiplication et une juxtaposition des organes de décision où il est bien difficile de se retrouver…Une réflexion sur la rationalisation de cet ensemble devrait à mon sens être mené au sein de l’Agence pour redéfinir des organes spécifiques de décision et de régulation adaptés à nos établissements.

2-3 Trouver sa place dans l’établissementDirecteur sous l’autorité d’un proviseurLorsque j’ai pris mon poste, je savais que j’allais travailler sous « l’autorité d’un proviseur » :A Ankara, compte tenu de la séparation géographique des deux sites : école et lycée, il faut en permanence concilier autonomie de fait de l’école et fonctionnement hiérarchique.A mon arrivée réagissant en « directeur autonome », j’ai été surpris par bon nombre de carences au niveau de la gestion administrative de l’école. J’ai immédiatement mis en place un certain nombre d’outils quime semblaient essentiels : informatisation d’un fichier élève, ouverture d’un registre de sécurité, mise en place de comptabilités etc.J’ai eu la chance de travailler avec deux proviseurs aux personnalités très différentes mais qui m’ont accordé leur confiance et délégué une large part d’autonomie. En retour, je me suis toujours efforcé de rendre compte scrupuleusement de toute action et événement relatifs à l’écoleDès lors la difficulté a consisté à concilier organisation, prises de décisions pour l’école et respect de la structure hiérarchique.Souvent j’ai dû renoncer à prendre des initiatives à chaud par respect pour la voie hiérarchique. Toutes les propositions et avancées que j’ai pu mettre en avant l’ont été après avis et accord du proviseur.

2-4 Les tâches directeur dans ce type d’établissement :La logique voudrait que le directeur se cantonne dans un rôle pédagogique au sein de l’école.Certes la réflexion pédagogique a constitué l’axe principal de mon action et de ma réflexion au cours de cette mission, mais elle a été largement occultée par les tâches administratives, comptables et relationnelles.Le relationnel occupe dans ce type de poste, que l’on soit en France ou à l’étranger, une part essentielle de notre travail. A l’étranger et à Ankara en particulier il est revêt un caractère encore plus important et devient « grand consommateur d’énergie »… Au sein d’une équipe, je le rappelle, très motivée et compétente mais où de fortes dissensions apparaissent, conserver un climat de calme réclame une attention de tous les instants une faculté d’écoute et le recours à des médiations permanentes. En direction de la communauté scolaire, faire cohabiter une minorité de parents français qui « sont chez eux » dans cette écolemais où sont présents une majorité de parents turcs, la plupart non francophones suppose également des efforts de communication et d’explication permanents.Je crois cependant pouvoir affirmer que pendant ces quatre années scolaires les classes primaires ont fonctionné sans heurts et en bonne entente.Etre directeur de l’école d’Ankara on l’a vu c’est mener une réflexion permanente avec le proviseur sur la politique de l’établissement et agir concrètement en conséquence, animer et conduire une équipe pédagogique, gérer des flux financiers importants mais c’est aussi accomplir au quotidien un ensemble de tâches matérielles :Recevoir et accueillir les parents et répondre à toutes les sollicitations extérieures et intérieures,Répondre au téléphone et assurer le standard téléphonique,Assurer le secrétariat de l’école : lettres, fax, email …Effectuer le suivi des rapports des conseils de maîtres, de cycle, d’école…Surveiller les entrées et sorties en veillant à la sécurité, être présent à la sortie des classes,Assurer des surveillances de recréations,Superviser et organiser le travail des agents de service,Effectuer la maintenance des moyens informatiques et de communication : réseau, site Internet.et ne l’oublions pas : assurer des heures d’enseignement !!!… le sans aucun support administratif … Dans ces conditions le choix pédagogique/administratif est un faux problème, la bonne marche de l’établissement impose une prise en compte de toutes ces tâchesmatérielles.

3 – Les acquis :Au terme de ces quatre années je pense avoir l’essentiel des buts que je m’étais fixés :Avant tout préserver un climat de travail efficace et serein s’appuyant sur un projet pédagogique clair et bien identifié.Une politique de communication claire, une information la plus détaillée possible essentiellement en direction des nouveaux parents d’élèves,La mise en place d’une gestion informatisée des effectifs de l’école, l’utilisation intensive de listes de diffusion via Internet au service de la communication externe et interneLa mise en place du site WEB des directeurs d’écoles de la zone,La mise en placet la gestion d’un réseau informatique pour les élèves,La réorganisation complète du circuit de l’argent dans l’école : avec l’établissement d’une régie d’avance pour les crédits du lycée et la restructuration de la coopérative scolaire.Les flux d’argent sont important plus 75 milliards de Livres turques soit 42 000 € pour la coopérative scolaire , 14 000 € pour la régie d’avance . Et le tout sous forme, très souvent, de petites sommes, ce qui impose de nombreuses écritures comptables.Refonte et rédaction des statuts et règlements concernant la coopérative scolaire et la gestion des activités périscolaires .Gestion au quotidien des activités périscolaires (une école après l’école ?)Refonte et mise à jour régulière du site WEB de l’écoleOptimisation du dispositif de recrutement des enfants à l’école élémentaire : organisation du circuit de recrutement impliquant les enseignants, rédaction de documents et formulaires, préparation et suivi de la commission de recrutement.

4 – Conclusion :Je quitte ce poste à ma demande avec le sentiment d’avoir effectué l’essentiel de ce qui m’était demandé.J’ai exposé dans un précédent courrier les raisons qui m’incitaient à demander ma réintégration. Pour conclure sur une note d’ironie amère, je reviens un instant sur l’une des raisons qui m’y on conduit,c’est-à-dire le fait que la position de directeur d’école d’un établissement dépendant de l’A.E.F.E ne puisse être prise en compte et reconnue au même titre que celle dépendant du Ministère de l’Education Nationale en vue de se présenter à un concours interne de l’Education Nationale.Ceci constitue une anomalie et une discrimination qu’il conviendrait de rectifier au plus vite….Enfin quoi !… N’aurais-je été pendant quatre ans que le directeur d’une sorte de village de vacances ???

PJ /Rapport d’arrivée au poste Rapport intermédiaireLettre de demande de mission

rapport intermédiairerapport d'arrivée au poste

dacosavoile

 
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