Juin 7, 2008 - Côté professionel    Commentaires fermés sur L’argent à l’école.

L’argent à l’école.

Une école publique n’est pas un EPLE [1], elle ne dispose pas de la personnalité morale et juridique, elle ne dispose pas de son autonomie financière. L’école est laïque et gratuite.

Il n’y a pas d’argent dans l’école… circulez il n’y a rien à voir.

Pas d’argent pas de budget directement géré dans l’école, tout le fonctionnement de l’école repose sur la gestion du trésorier municipal et tout est théoriquement externalisé.

Pas d’argent dans l’école !

Et pourtant…. 50 000, 20 000 Euros voir beaucoup plus circulent dans toutes les écoles de manière courante.

J’ai beaucoup travaillé sur ce sujet lorsque j’étais à l’OCCE du Rhône, ces chiffres peuvent étonner, ils surprennent lesintéressés eux mêmes. « comment ? mais non nous n’avons pas autant d’argent »… J’ai souvent entendu cette réplique !

Les enseignants par définition n’ont pas de formation comptable, ils font donc une confusion entre la trésorerie qui se trouve à un instant T dans l’école et le total des sommes qui ont transité au cours de l’exercice. La mise en place d’un véritable comptabilité, le dégagement d’un compte de résultat et d’un bilan simplifié sont souvent une révélation pour les intéressés eux même.

Mais d’où vient cet argent ?

En principe pas du fonctionnement direct de l’école… encore que parfois on puisse observer des dérapages, comme on le verra plus tard

Est ce la conséquence des pratiques pédagogiques d’ un enseignement particulier, le financement de « lubies » propre à tel ou telle collègue ? Cela a pu être vrai en partie, du moins l’était-ce il y a encore quelques années.

Et bien non… Les flux d’argent dans l’école résultent désormais de pratiques institutionnelles. dans les années soixante le projet d’un adepte de la pédagogie Freinet constituait une exception qui tranchait dans le paysage de la pédagogie classique. Le projet est désormais inscrit dans le marbre des instructions officielles. or bien souvent les projets entraînent des volets financiers pour lesquels rien n’est prévu.

Le seul dispositif légal sera alors le recours à une structure associative, OCCE ou autre.

Dépourvus de toute formation les enseignants et au premier chef les directeurs d’école peuvent très vite se retrouver dans des positions délicates au regard de la loi. cette situation est aggravée par le flou et les erreurs qui peuvent être commis par la hiérarchie de l’éducation nationale et par les autres administrations

Durant les années où je travaillais à l’OCCE au quotidien sur ces sujets il m’a été donné d’ observer des situations pour le moins « intéressantes »..

Un premier exemple :

Une école maternelle rédige un projet d’école dont un des volets prévoit un travail basé sur le théâtre. dans le cadre de ce projet, les enfants préparent toute l’année un spectacle qui sera joué en fin d’année. Pour aider l’équipe enseignante, un acteur est recruté pour effectuer un travail de mise en scène. Ce vacataire est rémunéré pour ce travail.

- premier point : le projet écrit, détaillant tous les aspects est dûment validé par l’inspection

- deuxième point : la commune, en l’occurrence la ville de Lyon verse une subvention destinée à la rémunération de l’acteur sur le compte de la coopérative-troisième point : la directrice paye le « salaire » …

Le projet « roule »… oui mais…

La collègue directrice, en toute bonne foi, se trouve en position d’employeur au noir… Aucune démarche légale n’ayant été effectuée,l’URSAFF est en droit de requalifier le contrat, ou plutôt l’absence de contrat, en CDI… avec toutes les conséquences que cela peut avoir…

La collègue « tombait des nues » pensant être dans son bon droit, projet validé par l’administration, subvention allouée…

Heureusement dans ce cas la coopérative était affiliée à l’OCCE, nous avons régularisé la situation : procédéà la signature d’un CDD, effectué toutes les déclarations auprès des organismes sociaux, de la médecine du travail…

Découverte pour la collègue des « charges patronales…

Découverte du monde réel, du coût » exorbitant » des charges sociales … découverte de la position d’employeur… de la vraie vie… de l’entreprise …

Choc culturel … on devient un « salaud de patron »…

Le rapport des enseignants à l’argent est complexe. L’argent dans l’école gratuite est un sujet tabou l’argent corrompt, « c’est sale »… Alors quand il s’agit de gérer, tout devient complexe car au non dit, s’ajoute le vide sidéral institutionnel : pas de formation pas de conseils pas de temps pour accomplir cette tâche.

Tout naturellement c’est sur les directeurs qu’échoue cette charge.

La comptabilité de l’école va donc devoir s’appuyer sur une structure associative laquelle est très souvent de type coopérative OCCE.

De fait l’école se retrouve dotée de sa propre structure financière et comptable.

Mais le gestionnaire s’il est directeur ne l’est jamais « es qualité », ce n’est pas monsieur le directeur qui est responsable des comptes c’est » monsieur X « mandataire adulte de la coopérative OCCE ou monsieur le président de la structure associative rattachée à l’école ;

Concrètement tout se passe au coeur même l’école on plonge dans une totale schizophrénie…

Une fois la structure en place la collusion avec la structure légale est parfois évidente. Pour des raisons de simplification de gestion il est parfois tentant de transformer des subventions pour projet en subvention totale de fonctionnement.

J’ai tout vu dans ce domaine…

Cela commence avec la notion de subvention de « crédits libres » qui peut en fait couvrir de réelles subventions de fonctionnement, cela peut être un versement pour régler des factures de téléphone.

J’ai même vu le plus extraordinaire et qui montre encore une fois la confusion qui peut s’opérer au niveau de l’administration :

Des communes qui versent intégralement les crédits de fonctionnement pédagogique sur les comptes de la coopérative.

On plonge dans l’illégalité la plus totale, puisque le directeur qui gèrent ainsi son école se trouve placé en position de gestion de fait. [2]

Mais j’ai vu mieux encore si l’on peut dire :

Une commune du Beaujolais verse la subvention à la coopérative, ce versement est assorti d’une convention et … accrochez vous au bastingage cette convention est dûment visée par la préfecture du Rhône

Comment voulez vous que les enseignants s’y retrouvent

[1]Depuis la loi de décentralisation du 22 juillet 1983, les collèges et les lycées sont définis comme étant des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). Ils disposent donc, de par la loi, de la personnalité morale et d’une autonomie dans des domaines que le décret du 30 août 1985 précise. Le conseil d’administration (CA) de l’EPLE prend les décisions relevant de ces domaines d’autonomie et le chef d’établissement  » en tant qu’organe exécutifde l’établissement exécute les délibérations du CA « . Cette situation est donc complètement différente, par exemple, de celle des écoles élémentaires où toutes les décisions sont prises au nom de l’État, le conseil d’école se contentant de donner un avis. Les lycées et collèges se trouvaient dans une situation analogue à celle des écoles aujourd’hui avant les lois de décentralisation du début des années 80

[2] LA GESTION DE FAIT

La gestion de fait s’applique, selon l’article 60-XI de la loi de finances n°63-156 du 23 Février 1963, à  » toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public ou sans agir sous contrôle et pour le compte d’un comptable public, s’ingère dans le recouvrement de recettes affectées ou destinées à un organisme public… « , ou  » reçoit ou maniedirectement ou indirectement des fonds ou valeurs extraits irrégulièrement de la caisse d’un organisme public »…1- La gestion de fait nécessite donc la réunion de deux conditions :

- le gestionnaire de fait n’avait pas la qualité de comptable public ;

- le gestionnaire de fait s’est ingéré dans le recouvrement des recettes, ou a reçu ou manié irrégulièrement des fonds publics,

2- La constitution d’une gestion de fait assimile le gestionnaire de fait à un comptable public ; il doit donc rendre compte de sa gestion dans les mêmes conditions qu’un comptable patent. Pour ce motif, le juge compétent pour déclarer la gestion de fait est le juge des comptes (Chambre Régionale des Comptes pour les collectivités locales).

La jurisprudence des Chambres Régionales des Comptes appliquée aux associations, en ce qui concerne la gestion de fait, applique les orientations suivantes :

-il y a gestion de fait lorsque le versement d’une subvention à une association constituait un mandat fictif :l’objet réel de la subvention diffère de celui qui est annoncé, et vise à payer des dépenses irrégulières (indemnités au personnel, par exemple) ;

- il y a gestion de fait lorsque l’association :

exerce en réalité la gestion déléguée d’un service public sans en avoir la qualité. Le Conseil d’Etat a admis que lescollectivités puissent déléguer la gestion de services publics, même administratifs. Mais il est indispensable, en ce cas, qu’une convention soit signée entre les parties.

En l’absence de convention, les Chambres Régionales des Comptes recherchent la qualification de service public de l’activité exercée par l’association.

Elles cherchent également à déterminer le degré de dépendance de l’association par rapport à la collectivité, parl’application de la méthode dite  » du faisceau d’indices  » : composition des instances dirigeantes de l’association, et pouvoir des élus au sein de ces instances, affectation de personnel communal à l’association, mise à disposition de locaux ou de matériel. S’il s’avère que l’association ne constitue qu’un simple démembrement de la collectivité locale, et ne dispose d’aucun pouvoir propre ou d’aucune initiative, et qu’elle gère néanmoins sans titre un équipement ou un service public, les Chambres Régionales des Comptes peuvent juger qu’il y a gestion de fait.

gère sans titre un équipement public pour le compte de la collectivité. La jurisprudence exige au minimum la signature d’une convention à cet effet. Si la gestion ne recouvre que l’administration générale du bien, à l’exclusion de la perception de recettes, la convention suffit. En revanche, lorsqu’il y a encaissement de deniers publics par l’association, il est nécessaire de créer une régie de recettes, afin de respecter les règles de la comptabilité publique réponse à la question écrite de M.Haenel, Sénateur, J.O. débat du Sénat, 23 Mars 1989, et réponse à la question écrite de M.Dumont, Député, J.O. débats Assemblée Nationale, 6 Mars 1989).

Dans cet esprit, les CRC ont considéré comme gestion de fait l’encaissement des recettes d’exploitation d’un parc de loisirs appartenant à une commune, par une S.E.M. n’ayant passé avec la commune qu’un simple bail commercial ; celui de recettes d’exploitation de stations de sports d’hiver communales par une association ; celui des loyers de gîtes ruraux par un G.I.E. ; celui de loyers d’abris de pêcheurs pur un office municipal privé ; celui de la location d’une salle polyvalente par une association culturelle, etc… (voir article de doctrine de MM. Jean-Louis CHARTIER et Alain DOYELLE, dans l’A.J.D.A. du 20 Mars 1990).

Lorsque l’association, sans gérer un service ou un équipement public, encaisse sans titre des recettes communales .

Ainsi, il peut y avoir gestion de fait lors de l’encaissement, par une association, de recettes provenant de manifestations organisées par la commune (CRC Corse, 14 Avril 1988 : recettes d’un festival réalisé par un office de tourisme municipal et conservées par un organisateur de spectacles), ou lorsque l’association n’a pasd’existence réelle (CRC, Alsace, 20 Janvier 1987, et CRC Champagne-Ardenne, 18 Février 1988 : comités des fêtes composés d’élus et dépourvus de personnalité juridique).

En résumé, 1a seule présidence par un élu d’une association de la loi de l901 ne constitue pas, à elle seule une gestion de fait, qui sanctionne plutôt l’absence de transparence des opérations, le démembrement effectif de la collectivité, ou la gestion déléguée occulte. (voir à ce propos la réponse à la question écrite de M. Maurice ARRECKX, publiée au J.0. des débats du Sénat, le 20 Décembre 1990).

3- La Procédure de déclaration de gestion de fait peut être mise en oeuvre, soit par le comptable patent de la collectivité, tenu de les signaler au juge des comptes pour dégager sa responsabilité propre, soit par le Préfet, soit par le procureur près la Cour des Comptes, soit par la Chambre Régionale des Comptes se saisissant elle-même. Un simple particulier peut saisir le juge des comptes, mais ce dernier n’a pas alors l’obligation de statuer.

4 – Les conséquences de la gestion de fait sont de trois ordres : le comptable de fait peut se voir infliger des amendes (article 9 de la loi n°54-1306 du 31 Décembre l954), il peut être mis en débat, et, en outre, sa qualité de comptable le rend inéligible au sens de l’article L. 231-6è du code électoral.

Fév 14, 2008 - Côté professionel    No Comments

Mais au fait …

… c’est quoi un cahier journal ???

Ah maisJPEG - 1.2 ko ça mon gars, le cahier journal c’est comme le flingot du troufion, la clef à molette du garagiste le goupillon du curé de campagne… le cahier journal c’est l’instrument essentiel de l’instit… Enfin ça et le sifflet à roulette….Enfin … au siècle dernier quand on sifflait encore la fin des récrés.
Je me souviens de cette cour de récréation dans l’école Lazare Goujon de Villeurbanne où j’étais en stage pour la première fois lâché sur le terrain.
L’automne était déjà frisquet, un vent aigre balayait la cour de récré et Ludovic Morleval était encore en culotte courte. Ah tu vois me souffle l’ancien, celui là, dès qu’il met un pantalon t’es certain qu’on a la neige le lendemain…
Je me revois le premier jour de mon service de cour sortir triomphant de ma poche mon sifflet à roulette nickelé acheté dans un magasin d’articles de sport au rayon football (arbitre).  Et la sentence qui tombe : « ben te voilà équipé pour trente sept ans et demi »…
Mais revenons au cahier journal… Comme son nom l’indique c’est un cahier où l’instituteur, jour après jour prépare sa classe, note ses remarques, consigne ses préparations. C’est pour lui le fil rouge de la vie de sa classe, un instrument utile pour lui et pour un éventuel remplaçant sensé trouver là le déroulé de la vie de la classe.
Un outil indispensable, document essentiel, premier document que l’inspecteur réclame lors de sa visite… Manque de bol je n’ai jamais été foutu de remplir et de tenir un cahier journal de ma vie d’instituteur… Oh ce n’est pas faute d’avoir essayé, d’avoir testé tous les modèles possibles, petits cahiers, grand cahiers, classeurs, tentatives informatisés…
Rien à faire, je ne suis jamais arrivé à « tenir » correctement un cahier journal…Un peu comme l’ouvrier à la chaine qui peu à peu perd le rythme et que le tapis roulant va trop vite… Un jour, deux puis trois sans remplir le cahier journal. Et voilà que l’on commence à essayer de combler le retard… Ah merde qu’est ce que j’ai fait la semaine dernière, bon mardi c’est facile c’est le jour de la piscine, après voyons feuilletons les cahiers Ah oui … Et voilà que je mets à remplir … après coup, au cas où..Au cas où quoi ??? mais au cas ou l’inspecteur me demanderait mon cahier journal, car c’est bien ce qu’il me demanderait en premier, non ??? Alors ai-je été un mauvais maître ?
Finalement je ne crois pas… J’ai toujours eu un mal de chien à mettre la pédagogie en équation, à rentrer dans le cadre étriqué d’un emploi du temps minuté…
J’ai toujours vécu la pédagogie comme un art. Quelque chose de profondément ancré au fond de moi. Oh je savais très bien où je voulais aller, où je voulais amener la petite troupe qui m’était confiée chaque année.
Le programme on allait se le fader et on se le fadait et même davantage mais faire rentrer ça dans un cadre rigide … bernique je n’y suis jamais arrivé. Progression, programmations, but à atteindre, oui. Mais le chemin pour y arriver pouvait être tortueux ou étonnamment court … Alors le cahier journal …
Fév 11, 2008 - Côté professionel    No Comments

Le SCEREN à la croisée des chemins

JPEG - 3.7 koAu sein du réseau SCEREN le constat est sans appel : les médiathèques des CRDP et CDDP sont de moins en moins fréquentées par les publics enseignants.Inutile de chercher bien loin le « coupable », c’est bien sûr le réseau internet qui est montré du doigt ! Pourquoi prendre la peine de se déplacer dès lors que quelques clics de souris suffisent pour vous fournir une masse d’informations livrée directement sur votre ordinateur ?

Mieux encore, l’émergence de communautés d’enseignants auteurs de ressources pédagogiques libres et mutualisées mettent à disposition de l’internaute quantité de supports documentaires. Le réseau Sesamath est à cet égard un exemple particulièrement édifiant.

JPEG - 40.3 koPourtant au delà de l’apparente simplicité du clic de souris sésame délivrant instantanément un flot d’informations, un constat vient rapidement tempérer ce bel enthousiasme. Tenant compte de l’adage qui affirme que « trop d’informations tue l’information » il apparaît que la masse de ressources brutes se révèle à l’usage délicate à exploiter. Un tri, une recherche de pertinence et une validation s’avèrent indispensable. En somme se dégage la nécessité d’une ligne éditoriale cadrant l’offre documentaire et assurant une validation pédagogique des contenus.Au delà d’une certaine « ivresse » du tout, tout de suite, librement et gratuitement se dessine la nécessité d’accompagner la ressource d’une certaine forme de validation et permettre son exploitation raisonnée par l’enseignant. C’est donc une professionalisation de l’édition numérique pédagogique qui semble devoir s’imposer y compris pour les communautés d’enseignants auteurs.Le SCEREN se trouve à la croisée des chemins, éditeur public, producteur et fournisseur de ressources pédagogiques il se doit de réussir le virage du numérique. Se pose alors le délicat problème de mutation des lieux physiques que constituent les médiathèques, doivent elles perdurer telles quelles, disparaître au profit de lieux numériques ou amorcer une mutation ?Au delà du problème des médiathèques se juxtapose celui des librairies. En effet la « cyber-librairie », boutique en ligne du SCEREN, entrera en service dans le courant de ce mois de févier. Si la cyber librairie confirme de fait l’omniprésence du livre comme vecteur incontournable de la connaissance, cette nouvelle forme de commerce en ligne frappe un nouveau coup sur le lieu physique que constitue la médiathèque / librairie du réseau SCEREN.

C’est donc la définition d’un nouveau modèle économique qui se profile, celui de l’économie numérique défi auquel se trouve également confronté le secteur commercial de l’édition.C’est pour tenter de répondre à toutes ces questions que l’ensemble des cadres du SCEREN étaient réunis ces 29,30 et 31 janvier dernier à Chasseneuil Du Poitou, au siège du CNDP, à l’occasion d’un séminaire national.

Une mutation profonde et structurelles affectant les méthodes, les pratiques, les métiers et les lieux physique s’amorce au sein du SCEREN afin de permettre au réseau de remplir sa mission d’accompagnement au service des équipes éducatives.

Nov 7, 2007 - Côté professionel    No Comments

L’enfant et le maître d’école.

Dans ce récit je prétends faire voir

D’un certain sot la remontrance vaine.

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Unjeune enfant dans l’eau se laissa choir
En badinant sur les bords de la Seine.
Le ciel permit qu’un saule se trouva,
Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
S’étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
Par cet endroit passe un maître d’école ;
L’enfant lui crie : « Au secours ! je péris.
Le magister, se tournant à ses cris,
D’un ton fort grave à contretemps s’avise
Dele tancer : « Ah ! le petit babouin !
Voyez, dit-il, où l’a mis sa sottise !
Et puis, prenez de tels fripons le soin.
Que les parents sont malheureux qu’il faille
Toujours veiller à semblable canaille !
Qu’ils ont de maux ! et que je plains leur sort ! »
Ayant tout dit, il mit l’enfant à bord.
Je blâme ici plus de gens qu’on ne pense.
Tout babillard, tout censeur, tout pédant
Se peut connaître au discours que j’avance.
Chacun des trois fait un peuple fort grand :
Le Créateur en a béni l’engeance.
En toute affaire ils ne font que songer
Aux moyens d’exercer leur langue.
Eh ! mon ami, tire-moi de danger,
Tu feras après ta harangue.
Jean de La Fontaine, Fable XIX, Livre I.
Août 27, 2007 - Côté professionel    No Comments

Haut Conseil de l’Education (Rapport 2007)

Haut Conseil de l’Education (Rapport 2007)

« …La direction d’une école est assurée par un instituteur ou un professeur des écoles nommé par l’inspecteur d’académie. Le directeur peut, selon la taille de l’école, être partiellement ou totalement déchargé d’enseignement. L’institution lui confie des responsabilîtés croissantes, mais il reste un pair parmi les pairs et l’on constate à chaque rentrée de nombreux refus d’exercer la responsabilité de directeur, les inspecteurs d’académie devant alors recourir à de  réquisitions.Les responsabilités de la direction d’école sont triples : administratives (veiller au respect de la réglementation, procéder à l’admission des élèves, définir le service de ses collègues et répartir les moyens d’enseignement), pédagogiques (assurer la coordination entre les maîtres, réunir l’équipe éducative, veiller à la diffusion de l’information auprès des maîtres…), relationnelles (travailler avec la commune, les parents, les agents économiques, les associations et les autres services de l’Etat…).Le titulaire de la fonction n’a pas l’autorité nécessaire pour assurer pleinement la direction de son école. Sur le plan pédagogique par exemple, le conseil d’école, qui définit et conduit le projet d’école, a un rôle souvent formel, faute de disposer des pouvoirs d’un conseil d’établissement ou d’administration.Une grève administrative des directeurs, consécutive au débat sur leur statut, prive le système éducatif de statistiques pour l’école primaire depuis bientôt dix ans, le nombre exact des élèves du primaire n’est même pas connu, rendant son pilotage d’autant plus incertain. La durée et l’ampleur de ce mouvement constituent une anomalie sans équivalent dans la fonction publique.Même s’il s’agit d’un sujet sensible, le débat sur la fonction de directeur d’école primaire, dotée de compétences explicites ne devrait plus être éludé… »
PDF - 199.7 ko
Rapport HCE-2007
Juin 19, 2007 - Côté professionel    No Comments

Premier examen numérique …

Port du casque en vélo ... - JPEG - 29.8 ko« Les jeunes sont à la fois les premières victimes de l’insécurité routière d’aujourd’hui et les conducteurs et usagers de la route de demain. L’éducation, dès le plus jeune âge, est un enjeu majeur pour faire évoluer les mentalités et l’école en est le relais privilégié.

Présentes dans les collèges depuis 1993, les attestations scolaires de sécurité routière (ASSR), passées en cinquième et en troisième, font partie intégrante de l’enseignement obligatoire. Elles permettent de vérifier les connaissances de sécurité routière progressivement acquises tout au long de la scolarité, à partir des contenus des programmes des différentes disciplines.JPEG - 4.6 koElles s’inscrivent dans le continuum de la formation théorique de tout citoyen usager de la route. Elles portent sur la connaissance des risques et des règles applicables pour chacun des types d’usagers : piéton, cycliste, cyclomotoriste,passager d’une voiture, futur automobiliste. Elles visent à favoriser la compréhension du rapport entre la règle, le risque et l’accident. »…Me voici placé en position sinon d’acteur, du moins de témoin privilégié d’un dispostif national qui a pour objet de contribuer à la formation des jeunes dans ce domaine de la sécurité routière.JPEG - 4.2 koCe qui est tout particulièrement intéressant dans ce dossier c’est son mode opératoire fondé sur un ensembleapplicatif informatique. Au delà de la simple utilisation d’un support multimédia nous sommes dans ce domaineprécis,en présence d’un tout nouveau modèle : l’examen numérique. Pour la première fois dans le domaine éducatif, le facteur humain s’efface au profit de la machine.L’intervention humaine dans l’examen semble pratiquement gommée… L’élève placé face à un écran répond à un questionnaire qui génère une « copie » électronique. Cette dernière codée est ensuite « ramassée » au moyen d’une clef USB puis rapprochée de son auteur au sein d’une application spécifique elle est alors corrigée automatiquement et « lapplication » délivre alorsl’attestation en cas de réussite. L’ensemble des résultats de tous les élèves de l’établissement sont ensuite rassemblés compilés et adressés à une application nationale à des fins statistiques.

Pas de jury, pas de correction « humaine », un palier est véritablement franchi …

ASSR sur le site du rectorat de LimogesLe site de la sécurité routièrele site du CDDP19

Fév 6, 2007 - Côté professionel    No Comments

Le CRDP du Limousin

Emission TV de la chaîne « Demain » :
Découvrez un centre régional de documentation pédagogiquePremière diffusion lundi 5 février 2007 à 20h30JPEG - 10.5 koPas simple de s’y retrouver ! Cette semaine « Initiatives en Limousin » se penche sur les centres de documentation pédagogiques de la région. Un centre régional, trois centres départementaux, une équipe mobile…Prévoir, concevoir et fabriquer les outils pédagogiques pour les enseignants reste le premier métiers des équipes des différents sites du réseau en Limousin. Pour mieux comprendre les missions et les objectifs fixés Lionel Tarlet, directeur du CRDP Limousin reçoit l’équipe de Demain à la médiathèque du Centre Régional de Documentation Pédagogique.Nous évoquerons avec Christine Lagarde, responsable des ressources documentaires, Thierry Pouzaud, responsable des TICE et Marc Jamois, directeur du CDDP de la Corrèze, différents métiers et techniques de la documentation pédagogique.(l’émission n’est plus visible en ligne)Le site de la chaîne Demain
Déc 15, 2006 - Côté professionel    No Comments

Premiers constats après quelques mois d’exercice.

Attiré par le chant du SCEREN me voici donc depuis quelques mois à la tête du Centre Départemental de Documentation Pédagogique de la Corrèze, le CDDP 19

Il est certes un peu prématuré de dresser un bilan cependant le premier constat est porteur d’interrogations.
Au premier abord il est certain que la lisibilité de ce réseau n’est pas chose aisée. Si le coeur du métier reste la mise à disposition de documentation pédagogique à l’attention des enseignants, l’évolution des techniques et au premier chef l’irruption d’Internet a considérablement bouleversé les pratiques.
L’heure est de moins en moins à se déplacer pour trouver un support pédagogique alors même que quelques clics depuis son ordinateur personnel ou professionnel suffisent pour accéder rapidement à l’information souhaitée.
Dans le domaine de l’édition, autre secteur clé de la maison, beaucoup de choses ont changé. A l’heure du « 24 ou du 48 chrono » et des cyber-librairies il devient de moins en moins supportable de devoir patienter parfois plusieurs semaines pour recevoir un ouvrage en raison de circuits de distribution obsolètes.
Mais c’est surtout l’image même du réseau qui est mal perçue. Porteur encore de l’image du service public il est difficilement admissible pour certains enseignants de devoir payer pour accéder à certaines ressources d’un CDDP.
Un CDDP comme le mien fonctionne grâce à trois sources de financement :
 – une source étatique par la redistribution d’une partie de la subvention attribuée par le Centre National de Documentation Pédagogique (CNDP) via le Centre Régional de Documentation Pédagogique (où là encore, chaque CRDP à sa propre clé de redistribution) ;
– des subventions locales avec le « bailleur de fond » attitré qu’est le Conseil Général mais sans que la règle soit vraiment fixée (nous sommes plus assimilé à une association qu’un véritable établissement public) ;
– et enfin des ressources propres à travers les ventes et les diverse prestations que nous pouvons effectuer.
Tout ceci est bien complexe : établissement public, entreprise privée l’image demeure assez floue pour l’utilisateur.Un CDDP ne disposant pas d’une personnalité juridique et morale, l’établissement en lui même n’existe pas légalement. Il n’est somme toute qu’une extension locale de l’établissement régional qu’est le CRDP.
Toute la légitimité repose donc sur un fragile équilibre entre un réseau de reconnaissance locale et une délégation de pouvoir, plus ou moins accordée par la maison mère qu’est le CRDP .
Dans ces conditions comment s’étonner que la position de directeur de CDDP soit des plus fragiles et des plus inconfortables ? Au regard de mon expérience passée, en l’absence de délégation de signature, elle s’apparente d’assez près à celle d’un directeur d’école… Au final… je ne suis pas trop dépaysé !
Pourtant le tableau n’est pas aussi sombre qu’il n’y paraît au premier abord. Ce statut flou permet néanmoins d’agir et de construire. Si un certain nombre de choses sont derrières nous, les nouvelles technologies, les TICE sont porteuses de démarches et d’actions novatrices. A l’aube de la généralisation des environnements numériques de travail (les »ENT ») nous avons un rôle stratégique à jouer dans ce domaine.
Le conseil, l’audit, l’accompagnement de projets sont des créneaux porteurs.Si rien ne remplacera jamais le plaisir de tenir entre ses mains « l’objet livre », la ressource trouve de plus en plus sa place en ligne. La notion de service et de « bouquet de services » prend alors une toute autre dimension.
La création ne demande qu’à s’exprimer !
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dacosavoile

 
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